Patrimoine religieux
dans le
Bitscherland
Le
Bitscherland
possède un patrimoine religieux très riche. Il
recèle de charmantes petites chapelles et
d'églises remarquables, d'humbles oratoires
nichés à la lisière des
forêts. Son territoire est parsemé de
très nombreux calvaires et croix de chemin,
rappelant au promeneur la foi de ceux qui l'ont
précédé dans ce pays. La situation de
la région, sur les marges de la Lorraine catholique,
entraînant l'affirmation d'une foi
vive
face aux protestants des pays voisins, confortée par une
vieille
tradition religieuse d'une bonne partie des émigrants,
explique
la prédominance du patrimoine religieux, qui a
laissé son
empreinte dans le paysage artistique. Une empreinte toujours
renouvelée, tant les mentalités restent
profondément ancrées dans leurs traditions.
Table
des matières
I.
Architecture
1. Construction
des églises
« Dans le domaine de l'architecture religieuse, les
témoignages actuels antérieurs au XVIIIe
siècle sont très rares. Les plus anciens vestiges
sont les tours-clochers romanes d'
Obergailbach
et de
Schorbach,
celle-ci
constituant
le vestige d'un édifice consacré en 1143. Il faut
attendre ensuite le XVe siècle, illustré par les
ruines de la
chapelle
d'Olferding
à
Gros-Réderching
et par le
chœur de la
chapelle
Sainte-Vérène à
Enchenberg,
pour constater
l'existence d'une architecture à l'époque
gothique, que vient confirmer la construction de [la
chapelle
Notre-Dame-de-Bon-Secours] de
Mouterhouse
et de la
chapelle
de l'Étang à
Bitche
élevées l'une en 1504,
l'autre en 1515, aux frais du comte Reinhard de
Deux-Ponts-Bitche. Il s'agit dans ces derniers cas
d'édifices modestes à vaisseau unique et
chœur voûté d'ogives à
l'origine, qui diffèrent entre eux notamment par la mise en
œuvre des matériaux et le plan du chœur.
La
guerre des paysans [ou
Bauernkrieg
en 1525],
l'introduction du protestantisme dans la région en 1564 et
la
guerre de Trente Ans [(1618-1648)] vont laisser le
Pays
de Bitche, tout comme
l'ensemble de la partie orientale du diocèse de Metz, dans
une
situation particulièrement catastrophique, dont rend bien
compte
la visite canonique effectuée en 1686 par le doyen de
la collégiale de Vic-sur-Seille, Robert Lamy. Le
retour du
duc de Lorraine Léopold dans ses États et le
rétablissement de la Lorraine qui s'ensuit laissent aussi
leur
marque dans le pays. Peu à peu, les églises sont
reconstruites, comme
Siersthal
en 1701 puis
à nouveau vers 1730, le premier édifice
étant insuffisant ;
Achen
en 1728,
Rimling
en 1731,
Epping
en 1736,
Loutzviller
vers 1737, ce
mouvement se poursuivant jusqu'au milieu du XVIIIe siècle
à
Gros-Réderching
en 1751 ou
à
Walschbronn
en 1754.
À
partir des années
1760, on assiste à une accélération de
la
construction, qu'explique la volonté des paroissiens d'avoir
une
chapelle ou une église dans le village, les
églises-mères étant souvent
éloignées de plusieurs kilomètres. Les
requêtes à l'évêque
de Metz se
multiplient, arguant de la difficulté des chemins rendus
impraticables en hiver par la neige et les glaces ou de la
traversée des rivières grossies des eaux
abondantes, mais
aussi des obstacles que constitue le relief souvent
accidenté.
Il en résulte pour les personnes âgées,
les infirmes et les
femmes enceintes une impossibilité d'assister
à la messe pendant l'hiver, tandis que les enfants sont
empêchés de «
suivre
les maximes religieux et
d'assister
aux
offices ».
Bien plus, les parents les croient à l'église,
alors qu' «
ils se cachent
dans les
auberges, y passent
la journée, rentrent ivres et commettent des actions en
retournant à la maison, qui déshonorent les
familles et y jettent le trouble ».
Les évêques accédant souvent
à ces demandes, un grand nombre d'édifices
religieux surgissent à cette époque, construits
aux frais des paroissiens et, plus rarement, des seigneurs locaux :
Hottviller
(1765),
Bettviller
(1770),
Rohrbach
(1772),
Obergailbach
et
Schorbach
(1774),
Schweyen
et
Urbach
(1776),
Guiderkirch
(1777),
Breidenbach
(1779),
Bousseviller
(1781),
Weiskirch
et
Walschbronn
(1785),
Hanviller
(1786) ou encore
Roppeviller
(1791), soit une
église sur quatre.
La
réorganisation des circonscriptions
ecclésiastiques au début du XIXe
siècle et la création de nouvelles paroisses
entraînent une seconde vague de constructions, de
même ampleur, pendant la première
moitié de ce siècle :
Etting
(1805),
Meisenthal
(1811),
Volmunster
(1816),
Lengelsheim
(1818),
Liederschiedt
(1821),
Lemberg
(1822),
Enchenberg
(1823),
Petit-Réderching
(1829),
Bining
(1832),
Ormersviller
(1835),
Goetzenbruck
et
Althorn
(1841),
Kalhausen
(1846),
Rolbing
et
Volmunster
(1854).
L'accroissement de la population au milieu du XIXe siècle va
nécessiter à son tour l'agrandissement ou la
reconstruction totale d'un certain nombre d'édifices :
Eguelshardt
(1854),
Goetzenbruck
(1858),
Enchenberg
(1861),
Reyersviller
(1863),
Schmittviller
(1866),
Haspelschiedt et
Mouterhouse
(1869),
Montbronn
(1896), tandis
qu'à
Saint-Louis-lès-Bitche,
la famille du
[baron
du] Coëtlosquet, qui dirige la
cristallerie,
finance la
nouvelle
église
à
partir de
1897. La guerre de 1939-1945 endommagera ou même
détruira plusieurs églises, qui seront
restaurées ou reconstruites dans les années
1955-1960 par la
Coopérative
de reconstruction des églises de Moselle :
Epping
(1955),
Reyersviller
(1956),
Volmunster
(1957) et
Hanviller
(1960)
» (
note 1).
2. Types d'édifices
«
Les
édifices construits dans la région
depuis la fin du XVIIe siècle
jusqu'au milieu du XIXe siècle se divisent en deux types.
L'un,
peu représenté de nos jours, apparaît
à la
fin du XVIIe siècle avec l'église
Sainte-Catherine de Bitche
élevée à partir de 1683 et se prolonge
jusque dans les dernières décennies du XVIIIe
siècle avec les églises de Bousseviller,
en 1781, et d'Hanviller, après 1787. Il s'agit d'édifices de
dimensions assez modestes, formés d'une nef à
vaisseau unique plafonné, couverte d'un toit
à forte pente et prolongée par un
chœur polygonal. La façade occidentale est
surmontée d'un campanile en charpente essenté,
généralement de plan carré dans la
partie inférieure puis passant au plan octogonal et couvert
d'un toit de même plan en ardoise. À ce type
d'élévation se rattache
la façade de la chapelle
de l'Étang à Bitche,
tandis que la chapelle du couvent
des augustins,
à Bitche encore, comportait un campanile semblable.
L'autre
type
d'édifices, très largement répandu,
est identique dans son plan mais il diffère essentiellement
par ses dimensions, beaucoup plus imposantes, son volume et la
présence d'une tour-clocher hors-œuvre en
façade, parfois ajoutée une
vingtaine d'années seulement après, aux
frais de la communauté paroissiale (
Siersthal,
Bining
ou encore
Etting).
Ces églises sont construites en moellons de grès
ou de
calcaire, le grès taillé étant
réservé aux solins, aux encadrements des baies,
aux
chaînes d'angle et parfois aux tours-clochers. Les toitures
à forte pente de la nef et du chœur sont le plus
souvent
couvertes de tuiles plates en écaille (
Biberschwänze),
tandis que les
flèches polygonales des tours sont en ardoise. Cette
architecture, particulièrement austère, s'inspire
des modèles en vigueur dans les les places fortes
et le décor, quand il existe, est limité
aux portails. Il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour
que
des curés, désireux d'enrichir les volumes
intérieurs et de les mettre au goût du jour,
fassent appel
à des stucateurs, en particulier à
Jean-Pierre
Weisdorf, de Saint-Avold, et à Bauer, de Bouzonville, pour
ajouter un décor de fausses voûtes dans
les
chœurs, de caissons aux plafonds des nefs, de pilastres et de
chapiteaux, comme à
Bettviller,
Siersthal
ou
Rohrbach-lès-Bitche.
Situé dans
un cadre chronologique d'une centaine d'années, ce type
d'édifices évoluera très peu, les
formes et les volumes restant les mêmes entre 1730 et 1840.
Dans
la seconde moitié du XIXe siècle, les
églises s'inspirent le plus souvent de l'architecture
gothique des XIIIe et XIVe siècles, si l'on excepte
celle de
Saint-Louis-lès-Bitche,
qui
a puisé ses sources dans l'art roman
rhénan, et celle de
Montbronn,
gothique dans
sa
structure mais romane dans ses élévations, ainsi
que son décor. Qu'il s'agisse de
Goetzenbruck,
d'
Haspelschiedt
ou d'
Enchenberg,
par exemple,
ces
édifices sont de type basilical avec transept peu saillant,
chœur polygonal et tour-clocher en façade
» (
note 2).
II. Architectes
«
Pour
le Pays
de Bitche, comme très souvent ailleurs, on ne
connaît pas le nom des architectes qui ont
été chargés des reconstructions au
XVIIIe siècle, mais on sait que les paroisses et
les curés ont fait appel à plusieurs reprises aux
ingénieurs militaires des fortifications
de Bitche.
Sollicité vers 1770 en vue d'un projet pour l'église
de Rohrbach, l'ingénieur Martin est
remplacé peu de temps après
par Jean-Baptiste Henrion, « entrepreneur
des bâtiments et usines du Roi »,
qui donne les plans de l'église bâtie en 1772.
Dans les années qui suivent, c'est lui encore qui fournit
les projets pour les églises de Bitche
(après 1773) et de Schorbach
(1774), d'autres édifices, actuellement non
documentés, étant sans doute à mettre
aussi à son compte. On comprend mieux, dès lors,
les affinités architecturales de ces vastes
églises austères avec l'architecture religieuse
des places-fortes.
À
partir des années 1840, les travaux sont
désormais
confiés à des architectes installés
à
Sarreguemines. Auguste Robin (1802-1859) agrandit
l'église
de
Schweyen,
Louis Schwartz
(1808-)
celle de
Kalhausen,
et Charles
Desgranges
(1823-1899) celles de
Goetzenbruck
et d'
Haspelschiedt.
Un peu plus
tard,
à partir des années 1850-1860, ce sont des
architectes de Metz qui prennent le relais. Charles Gautiez (1809-1856)
intervient en 1854 à
Eguelshardt.
Il est remplacé, après son
décès
prématuré, par Claude Jacquemin (1818-1890) qui
lui
avait été associé sur plusieurs
chantiers dans le
pays messin ; celui-ci agrandit l'ancienne église
de
Saint-Louis-lès-Bitche
en 1859, et
fournit en
1861 les plans de l'église d'
Enchenberg.
Jules Racine
construit en 1863 l'église de
Reyersviller
et
Rémy
Jacquemin (1844-1906), le fils de Claude, celle de
Montbronn en
1896.
Pendant
l'
annexion
de
l'Alsace-Lorraine
au lendemain de la guerre de 1870, ce sont bien sûr des
architectes allemands qui interviennent : Paul Tornow restaure la tour
romane d'
Obergailbach
en 1902, Anton
Motz,
établi à Sarreguemines, est associé
à Klein, de Metz, pour l'église de
Lambach
en 1904, tandis
que
Ludwig Becker, de Mayence, agrandit l'église d'
Enchenberg
en 1908. Enfin,
deux
architectes alsaciens ont été
sollicités : Ewald Steller, de Haguenau, pour la
construction de la tour-clocher de
Bitche en
1897
et
Charles Winkler, de Colmar, auteur, la même année,
d'un projet grandiose pour l'église de
Saint-Louis-lès-Bitche,
qui sera
achevée en 1902 seulement.
Quant à la
Coopérative
de reconstruction des églises de la Moselle, elle
fera
appel, au
lendemain de la seconde guerre mondiale, à l'architecte
Roger Sarrailh, de
Bitche,
pour la
reconstruction totale des églises d'
Epping
(1955),
Reyersviller
(1956) et
Volmunster
(1957)
» (
note 2), détruites par les bombardements et les violents
combats.
III. Ossuaires
Article
détaillé : Ossuaires
«
Accolés
aux
églises ou bien à proximité
immédiate,
dans l'un des angles du cimetière, des ossuaires ont
été construits par les communautés
paroissiales
dès le XVe siècle, et ce jusqu'au XVIIIe
siècle,
pour reccueillir les ossements des morts quand ils
étaient relevés. Sur la vingtaine dont parlent
les
visites canoniques qui se sont succédé au XVIIIe
siècle,
invitant les paroisses à les reconstruire ou à
rétablir les toitures, il n'en subsiste plus que quatre
aujourd'hui,
les dernières décennies du XIXe siècle
ayant vu
leur destruction » (note 3).
IV. Mobilier
liturgique
Article
détaillé : Mobilier
liturgique
«
En
dépit des destructions consécutives aux guerres,
aux reconstructions des églises ou à la
réforme liturgique liée au concile de Vatican II,
le mobilier religieux des XVIIIe et XIXe siècles est encore
relativement bien conservé et, de nos jours, il est de plus
en plus souvent l'objet des soins attentifs des conseils de
fabrique. Pour le XVIIe siècle, seules des mentions
abondantes dans la comptabilité ducale antérieure
à la guerre de Trente Ans témoignent
d'acquisitions nombreuses de tableaux, statues ou reliefs à
placer dans les retables des autels, d'achats de confessionnaux, de
chaires à prêcher, de retables ou de constructions
de jubés. [...] Et puis, il faut
attendre les années 1730 et les premières
reconstructions d'églises pour être à
nouveau bien renseigné sur la fabrication du mobilier
religieux, installé souvent peu de temps après,
et sur les sculpteurs qui l'ont réalisé
»
:
il faut citer alors l'œuvre remarquable
de Jean
Martersteck, sculpteur installé en 1735
à
Wœlfling-lès-Sarreguemines.
« À
côté de ces sculpteurs sur bois, des
stucateurs sont mentionnés à plusieurs reprises
dans les comptes de fabriques au cours de la décennie
1770-1780. [...] De toutes ces œuvres, bien peu
subsistent aujourd'hui, sans
doute victimes, bien plus que le mobilier en bois, des destructions de
la guerre et des réformes liturgiques, mais elles
sont heureusement connues par des photographies. [...] Dans la
première moitié du XIXe
siècle, les autels perpétuent la tradition du
XVIIIe siècle. [...] Si la réalisation
des
autels, des retables et parfois des chaires à
prêcher
incombait aux sculpteurs, de nombreux maîtres-menuisiers,
originaires de la région, d'Alsace, de la Sarre et du
Palatinat
mais aussi de la Suisse, du Tyrol et du Vorarlberg,
installés
dans le Pays de Bitche à la suite de vagues successives
d'émigration, ont travaillé
parallèlement à
l'embellissement des églises » (
note 4).
1. Orgues
Article
détaillé : Orgues
«
La plupart des églises
possédaient des orgues, dont beaucoup ont
été
restaurées au XIXe siècle ou
renouvelées au XXe
siècle. Il faut cependant regreter la disparition,
à la
suite de la seconde guerre mondiale, des orgues de
Gros-Réderching,
commandées
en 1739 au facteur Lepicard,
de Metz pour l'église du couvent des Guillelmites de
Gräfinthal (Palatinat) et
rachetées par la paroisse
en 1788. À Bitche,
c'est le
facteur
Jean-Ignace Seuffert, de Kirweiler (Palatinat), qui avait fourni en
1777 les
orgues
de l'église
Sainte-Catherine,
fortement endommagées en
1870 et
remplacées en 1921. L'un des seuls buffets anciens
aujourd'hui conservés est celui de
Rahling,
qui
paraît
dater du début du XIXe siècle, mais les tuyaux
ont
été remplacés en 1928 par le facteur
Frédéric Haerpfer, de
Bouzonville » (
note 5).
2. Vitraux
Article
détaillé : Vitraux
«
Quant
aux vitraux, ils ne remontent pas au-delà des
dernières années du XIXe siècle, la
plupart de
ceux qui sont encore conservé ayant
été fournis
à cette époque par des ateliers allemands ou
alsaciens » (note 5).
L'immense majorité a été
malheureusement
détruite lors de la dernière guerre mondiale et
remplacée par la suite par des vitraux d'un tout autre style.
3.
Statuaire
Article
détaillé : Statuaire
«
Comme
l'ensemble
du patrimoine, mobilier ou immobilier, la statuaire du Pays
de Bitche est très récente, puisqu'il
n'existe [que moins d'une dizaine d'œuvres
antérieures] au XVIIIe
siècle. [...] Elle est peu abondante, avec moins d'une
centaine d'œuvres. [...] De facture souvent populaire, avec
des formes pleines, des visages arrondis, une attitude un peu raide et
une absence de recherche dans le traitement des vêtements,
une bonne partie de ces statues apparaît comme la
production
d'artistes locaux. D'autres, plus
élégantes dans leurs attitudes et plus
expressives dans leur physionomie, témoignent
de l'influence de l'art baroque dans la région.
[...]
Si
l'on excepte les christs en croix et les saints titulaires des
églises paroissiales, dont l'image est souvent
présente, les plus
vénérés sont
ceux-là même qu'on retrouve sur les croix
de chemin : des
saints protecteurs pour les hommes mais surtout pour les animaux (saint
Sébastien et saint Quirin, saint Hubert, saint
Wendelin et
sainte Vérène), des saints plus
particulièrement
honorés dans le Pays de Bitche (saint
François
d'Assise et
saint Antoine de Padoue
surtout)
et des saints
dont le culte s'est propagé à la suite de
la Réforme catholique (saint Joseph, saint Jean
Népomucène et
saint François-Xavier). Mais c'est la Vierge qui
tient la place prépondérante
avec une trentaine de figures : Vierge à l'Enfant, Vierge de
Pitié, Vierge de l'Assomption et
surtout
Immaculée Conception [...] Parmi les
dévotions nouvelles du XIXe
siècle, le Sacré-Cœur du Christ
et [le
Cœur
Immaculé] de la Vierge, les apparitions de la
Vierge à Lourdes et de
la Salette, ainsi que saint Louis de Gonzague s'imposent dans la
sculpture de série, alors que saint Wendelin continue
à
être vénéré dans la plupart
des
églises » (
note 6)
.
4. Orfèvrerie
Article
détaillé : Orfèvrerie
«
Particulièrement abondante et bien conservée,
comme très souvent en Moselle, l'orfèvrerie
religieuse a une histoire comparable à celle de la statuaire
: elle est quasi absente avant le XVIIIe siècle, la seule
pièce conservée de cette époque
étant un calice du XVIe siècle
à Walschbronn.
Une situation qui s'explique en partie aussi par la guerre de Trente
ans et dont la visite canonique de 1686 rend
particulièrement bien compte » (note 7).
V. Croix
de chemin
Article
détaillé : Calvaires
et croix de chemin
«
Situées
au bord des
routes, le long des rues, devant les maisons, dans les jardins, au
chevet ou devant les églises, dans les cimetières
et,
parfois même, très loin du village, dans la
forêt ou
au milieu des champs, les croix de chemin se dressent partout dans le
pays, excepté dans les villages gagnés au
protestantisme, Baerenthal
et Philippsbourg.
Les calvaires, quant à eux, moins nombreux mais beaucoup
plus imposants, sont davantage liés aux villages, sans doute
en raison de leur côté ostentatoire, puisqu'ils
associent des statues en ronde bosse à la croix. Mais, tous
ensemble, ils constituent l'un des traits les plus originaux du
Bitscherland et s'imposent dans le paysage car, en dépit des
destructions liées aux guerres, aux accidents, à
leur alteration naturelle et, de plus en plus, au manque d'entretien,
ils sont encore plus de cinq cents à témoigner de
la foi
profonde des populations. Un chiffre qui relève
d'une étude systématique portant sur les
œuvres élevées entre le le
début du XVIIe siècle et les années
1870 mais qui n'a pas pris en compte les croix plus
stéréotypées de la fin du XIXe
siècle et des premières décennies du
XXe siècle, pas plus que celles qui ont continué
à être dressées jusqu'à nos
jours » (note 7).
VI. Pélerinages
Article
détaillé : Pélerinages
«
L'abondance des
images de saints figurés sur les
croix de chemin et les calvaires, objet de la
piété locale, ne doit cependant pas faire oublier
que certains d'entre eux étaient plus
particulièrement vénérés
dans des chapelles de pélerinage, où l'on venait
parfois de fort loin » (note 8). On peut citer ainsi la chapelle
Saint-Sébastien à Bitche,
l'ermitage et la chapelle Sainte-Vérène
à Enchenberg,
la chapelle
Sainte-Anne à Guiderkirch,
la chapelle Sainte-Marguerite à Olferding
et la chapelle Saint-Hubert ou Altkirche,
sur le ban
de Rahling,
le grand pélerinage du Bitscherland
étant sans conteste celui à Notre-Dame de
Bon-Secours
à Mouterhouse.
Parmi
les
manifestations récentes, il faut citer la
chapelle
Saint-Joseph,
située à proximité
immédiate de la frontière allemande,
près d'
Ormersviller.
Bombardée
durant la dernière guerre, elle est reconstruite en
1963-1964. Le charmant oratoire champêtre
constitue un signe de réconciliation franco-allemande fort
et
visible : plusieurs pélerinages annuels, forts
fréquentés par des fidèles
des deux pays que
sont la France et l'Allemagne, animent le lieu. Le hameau de
Holbach
possède lui
aussi un important lieu de pélerinage du
Bitscherland,
dédié à
Notre-Dame
de Fatima. Le curé du village invite ses
paroissiens à ériger en 1938 un monument en
l'honneur de Notre-Dame-de-Fatima sur les hauteurs du
Wasenberg,
dominant le village : un baldaquin en béton est
bâti,
sous lequel est dressé un autel surmonté de la
statue de
la Très Sainte Vierge. Une première chapelle est
construite entre 1949 et 1953, puis une seconde en 1975. Des
célébrations y sont proposées
durant toute la
saison mariale, de mai à octobre.
VII. Monuments
funéraires
Article
détaillé : Monuments
funéraires
« Taillés
dans le grès, sans doute par les mêmes sculpteurs
que les
croix et les calvaires,
et ayant suivi la même évolution formelle ou
stylistique, les monuments funéraires ont
particulièrement souffert des «
gôuts nouveaux » et
ont été très souvent
remplacés par des tombeaux en granit poli » (note 8).
VIII. Notes et
références
1. JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 7-8 (voir bibliographie).
2. JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 8 (voir bibliographie).
3. JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 9 (voir bibliographie).
4. JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 9-10 (voir bibliographie).
5. JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 10 (voir bibliographie).
6. JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 10-11 (voir bibliographie).
7. JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 12 (voir bibliographie).
8. JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 13 (voir bibliographie).
IX.
Annexes
1.
Bibliographie
- JACOPS (Marie-France), GUILLAUME (Jacques), HEMMERT
(Didier), Le Pays de Bitche (Moselle), Metz,
Éditions Serpenoise, 1990, p. 7-13.
2. Liens internes