Patrimoine religieux dans le Bitscherland

Le Bitscherland possède un patrimoine religieux très riche. Il recèle de charmantes petites chapelles et d'églises remarquables, d'humbles oratoires nichés à la lisière des forêts. Son territoire est parsemé de très nombreux calvaires et croix de chemin, rappelant au promeneur la foi de ceux qui l'ont précédé dans ce pays. La situation de la région, sur les marges de la Lorraine catholique, entraînant l'affirmation d'une foi vive face aux protestants des pays voisins, confortée par une vieille tradition religieuse d'une bonne partie des émigrants, explique la prédominance du patrimoine religieux, qui a laissé son empreinte dans le paysage artistique. Une empreinte toujours renouvelée, tant les mentalités restent profondément ancrées dans leurs traditions.

Table des matières

I. Architecture
IV. Mobilier liturgique V. Croix de chemin VIII. Notes et références
       
1. Construction des églises
1. Orgues
VI. Pélerinages IX. Annexes
 2. Types d'édifices
 2. Vitraux
    

3. Statuaire
VII. Monuments funéraires
1. Bibliographie
 II. Architectes
4. Orfèvrerie
2. Liens internes



 III. Ossuaires
     
 
Les vestiges de l'abbaye cistercienne de Sturzelbronn et le clocher de l'église paroissiale Sainte-Élisabeth, ancienne chapelle des visiteurs de l'abbaye. Les ruines de la chapelle Sainte-Marguerite d'Olferding, à Gros-Réderching, datent du XVe siècle (photographie de la communauté de paroisses Saint-Wendelin de Rohrbach-lès-Bitche). Durant l'entre-deux-guerres, un monument est érigé en l'honneur de Notre-Dame de Fatima, à l'entrée du village de Schweyen (photographie de la communauté de paroisses Saint-Wendelin de Rohrbach-lès-Bitche). Une croix de type Bildstock est située sur le ban de la commune de Bining. Datant de 1629, il s'agit sans doute de la plus ancienne croix du Bitscherland (photographie de la communauté de paroisses Saint-Wendelin de Rohrbach-lès-Bitche). La chapelle Sainte-Vérène d'Enchenberg présente un chœur datant du XVe siècle. Dans le village de Schorbach, le clocher de l'église Saint-Rémi constitue le vestige d'un édifice consacré en 1143.
 
I. Architecture

1. Construction des églises

« Dans le domaine de l'architecture religieuse, les témoignages actuels antérieurs au XVIIIe siècle sont très rares. Les plus anciens vestiges sont les tours-clochers romanes d'Obergailbach et de Schorbach, celle-ci constituant le vestige d'un édifice consacré en 1143. Il faut attendre ensuite le XVe siècle, illustré par les ruines de la chapelle d'Olferding à Gros-Réderching et par le chœur de la chapelle Sainte-Vérène à Enchenberg, pour constater l'existence d'une architecture à l'époque gothique, que vient confirmer la construction de [la chapelle Notre-Dame-de-Bon-Secours] de Mouterhouse et de la chapelle de l'Étang à Bitche élevées l'une en 1504, l'autre en 1515, aux frais du comte Reinhard de Deux-Ponts-Bitche. Il s'agit dans ces derniers cas d'édifices modestes à vaisseau unique et chœur voûté d'ogives à l'origine, qui diffèrent entre eux notamment par la mise en œuvre des matériaux et le plan du chœur.

La guerre des paysans [ou Bauernkrieg en 1525], l'introduction du protestantisme dans la région en 1564 et la guerre de Trente Ans [(1618-1648)] vont laisser le Pays de Bitche, tout comme l'ensemble de la partie orientale du diocèse de Metz, dans une situation particulièrement catastrophique, dont rend bien compte la visite canonique effectuée en 1686 par le doyen de la collégiale de Vic-sur-Seille, Robert Lamy. Le retour du duc de Lorraine Léopold dans ses États et le rétablissement de la Lorraine qui s'ensuit laissent aussi leur marque dans le pays. Peu à peu, les églises sont reconstruites, comme Siersthal en 1701 puis à nouveau vers 1730, le premier édifice étant insuffisant ; Achen en 1728, Rimling en 1731, Epping en 1736, Loutzviller vers 1737, ce mouvement se poursuivant jusqu'au milieu du XVIIIe siècle à Gros-Réderching en 1751 ou à Walschbronn en 1754.

À partir des années 1760, on assiste à une accélération de la construction, qu'explique la volonté des paroissiens d'avoir une chapelle ou une église dans le village, les églises-mères étant souvent éloignées de plusieurs kilomètres. Les requêtes à l'évêque de Metz se multiplient, arguant de la difficulté des chemins rendus impraticables en hiver par la neige et les glaces ou de la traversée des rivières grossies des eaux abondantes, mais aussi des obstacles que constitue le relief souvent accidenté. Il en résulte pour les personnes âgées, les infirmes et les femmes enceintes une impossibilité d'assister à la messe pendant l'hiver, tandis que les enfants sont empêchés de « suivre les maximes religieux et d'assister aux offices ». Bien plus, les parents les croient à l'église, alors qu' « ils se cachent dans les auberges, y passent la journée, rentrent ivres et commettent des actions en retournant à la maison, qui déshonorent les familles et y jettent le trouble ». Les évêques accédant souvent à ces demandes, un grand nombre d'édifices religieux surgissent à cette époque, construits aux frais des paroissiens et, plus rarement, des seigneurs locaux : Hottviller (1765), Bettviller (1770), Rohrbach (1772), Obergailbach et Schorbach (1774), Schweyen et Urbach (1776), Guiderkirch (1777), Breidenbach (1779), Bousseviller (1781), Weiskirch et Walschbronn (1785), Hanviller (1786) ou encore Roppeviller (1791), soit une église sur quatre.

Dédiée à Notre-Dame de Bon-Secours, la chapelle de Mouterhouse est élevée en 1504 aux frais du comte Reinhard de Deux-Ponts-Bitche. L'église Saint-Marc de Siersthal est reconstruite en 1701 puis 1730, la tour-clocher à la charge des paroissiens n'étant ajoutée qu'en 1753 seulement. L'église de Roppeviller, dédiée à l'Assomption de la Très Sainte Vierge, est construite en 1791. Dédiée à saint Benoît de Nursie, l'église de Walschbronn est reconstruite en 1785. L'église Saint-Nicolas de Haspelschiedt est construite entre 1869 et 1874, sur le modèle de celle de Goetzenbruck. L'église Saint-Maurice d'Erching, située dans le hameau de Guiderkirch, est reconstruite en 1777, puis à nouveau après la dernière guerre mondiale.

La réorganisation des circonscriptions ecclésiastiques au début du XIXe siècle et la création de nouvelles paroisses entraînent une seconde vague de constructions, de même ampleur, pendant la première moitié de ce siècle : Etting (1805), Meisenthal (1811), Volmunster (1816), Lengelsheim (1818), Liederschiedt (1821), Lemberg (1822), Enchenberg (1823), Petit-Réderching (1829), Bining (1832), Ormersviller (1835), Goetzenbruck et Althorn (1841), Kalhausen (1846), Rolbing et Volmunster (1854). L'accroissement de la population au milieu du XIXe siècle va nécessiter à son tour l'agrandissement ou la reconstruction totale d'un certain nombre d'édifices : Eguelshardt (1854), Goetzenbruck (1858), Enchenberg (1861), Reyersviller (1863), Schmittviller (1866), Haspelschiedt et Mouterhouse (1869), Montbronn (1896), tandis qu'à Saint-Louis-lès-Bitche, la famille du [baron du] Coëtlosquet, qui dirige la cristallerie, finance la nouvelle église à partir de 1897. La guerre de 1939-1945 endommagera ou même détruira plusieurs églises, qui seront restaurées ou reconstruites dans les années 1955-1960 par la Coopérative de reconstruction des églises de Moselle : Epping (1955), Reyersviller (1956), Volmunster (1957) et Hanviller (1960) » (note 1).

2. Types d'édifices

« Les édifices construits dans la région depuis la fin du XVIIe siècle jusqu'au milieu du XIXe siècle se divisent en deux types. L'un, peu représenté de nos jours, apparaît à la fin du XVIIe siècle avec l'église Sainte-Catherine de Bitche élevée à partir de 1683 et se prolonge jusque dans les dernières décennies du XVIIIe siècle avec les églises de Bousseviller, en 1781, et d'Hanviller, après 1787. Il s'agit d'édifices de dimensions assez modestes, formés d'une nef à vaisseau unique plafonné, couverte d'un toit à forte pente et prolongée par un chœur polygonal. La façade occidentale est surmontée d'un campanile en charpente essenté, généralement de plan carré dans la partie inférieure puis passant au plan octogonal et couvert d'un toit de même plan en ardoise. À ce type d'élévation se rattache la façade de la chapelle de l'Étang à Bitche, tandis que la chapelle du couvent des augustins, à Bitche encore, comportait un campanile semblable.

L'autre type d'édifices, très largement répandu, est identique dans son plan mais il diffère essentiellement par ses dimensions, beaucoup plus imposantes, son volume et la présence d'une tour-clocher hors-œuvre en façade, parfois ajoutée une vingtaine d'années seulement après, aux frais de la communauté paroissiale (Siersthal, Bining ou encore Etting). Ces églises sont construites en moellons de grès ou de calcaire, le grès taillé étant réservé aux solins, aux encadrements des baies, aux chaînes d'angle et parfois aux tours-clochers. Les toitures à forte pente de la nef et du chœur sont le plus souvent couvertes de tuiles plates en écaille (Biberschwänze), tandis que les flèches polygonales des tours sont en ardoise. Cette architecture, particulièrement austère, s'inspire des modèles en vigueur dans les les places fortes et le décor, quand il existe, est limité aux portails. Il faudra attendre la fin du XIXe siècle pour que des curés, désireux d'enrichir les volumes intérieurs et de les mettre au goût du jour, fassent appel à des stucateurs, en particulier à Jean-Pierre Weisdorf, de Saint-Avold, et à Bauer, de Bouzonville, pour ajouter un décor de fausses voûtes dans les chœurs, de caissons aux plafonds des nefs, de pilastres et de chapiteaux, comme à Bettviller, Siersthal ou Rohrbach-lès-Bitche. Situé dans un cadre chronologique d'une centaine d'années, ce type d'édifices évoluera très peu, les formes et les volumes restant les mêmes entre 1730 et 1840.

Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les églises s'inspirent le plus souvent de l'architecture gothique des XIIIe et XIVe siècles, si l'on excepte celle de Saint-Louis-lès-Bitche, qui a puisé ses sources dans l'art roman rhénan, et celle de Montbronn, gothique dans sa structure mais romane dans ses élévations, ainsi que son décor. Qu'il s'agisse de Goetzenbruck, d'Haspelschiedt ou d'Enchenberg, par exemple, ces édifices sont de type basilical avec transept peu saillant, chœur polygonal et tour-clocher en façade » (note 2).

Avec son campanile et son toit à forte pente, la chapelle de l'Étang à Bitche date de 1515. Appartenant au type d'édifices le moins représenté de nos jours, la chapelle Sainte-Odile de Bousseviller est construite en 1781. Faisant exception, l'église de Saint-Louis-lès-Bitche, construite entre 1897 et 1902, ne puise pas ses sources dans l'architecture gothique mais dans l'art roman rhénan. Dédiée à la Visitation de la Très Sainte Vierge, l'église néogothique de Goetzenbruck, de type basilical, est construite entre 1863 et 1866. Pendant l'annexion suivant la guerre de 1870, l'architecte allemand Paul Tornow restaure la tour romane d'Obergailbach en 1902. Le clocher de l'église catholique Sainte-Catherine de Bitche est construit en 1897 sur des plans d'Ewald Steller, architecte à Haguenau.

II. Architectes

« Pour le Pays de Bitche, comme très souvent ailleurs, on ne connaît pas le nom des architectes qui ont été chargés des reconstructions au XVIIIe siècle, mais on sait que les paroisses et les curés ont fait appel à plusieurs reprises aux ingénieurs militaires des fortifications de Bitche. Sollicité vers 1770 en vue d'un projet pour l'église de Rohrbach, l'ingénieur Martin est remplacé peu de temps après par Jean-Baptiste Henrion, « entrepreneur des bâtiments et usines du Roi », qui donne les plans de l'église bâtie en 1772. Dans les années qui suivent, c'est lui encore qui fournit les projets pour les églises de Bitche (après 1773) et de Schorbach (1774), d'autres édifices, actuellement non documentés, étant sans doute à mettre aussi à son compte. On comprend mieux, dès lors, les affinités architecturales de ces vastes églises austères avec l'architecture religieuse des places-fortes. 

À partir des années 1840, les travaux sont désormais confiés à des architectes installés à Sarreguemines. Auguste Robin (1802-1859) agrandit l'église de Schweyen, Louis Schwartz (1808-) celle de Kalhausen, et Charles Desgranges (1823-1899) celles de Goetzenbruck et d'Haspelschiedt. Un peu plus tard, à partir des années 1850-1860, ce sont des architectes de Metz qui prennent le relais. Charles Gautiez (1809-1856) intervient en 1854 à Eguelshardt. Il est remplacé, après son décès prématuré, par Claude Jacquemin (1818-1890) qui lui avait été associé sur plusieurs chantiers dans le pays messin ; celui-ci agrandit l'ancienne église de Saint-Louis-lès-Bitche en 1859, et fournit en 1861 les plans de l'église d'Enchenberg. Jules Racine construit en 1863 l'église de Reyersviller et Rémy Jacquemin (1844-1906), le fils de Claude, celle de Montbronn en 1896.

Pendant l'annexion de l'Alsace-Lorraine au lendemain de la guerre de 1870, ce sont bien sûr des architectes allemands qui interviennent : Paul Tornow restaure la tour romane d'Obergailbach en 1902, Anton Motz, établi à Sarreguemines, est associé à Klein, de Metz, pour l'église de Lambach en 1904, tandis que Ludwig Becker, de Mayence, agrandit l'église d'Enchenberg en 1908. Enfin, deux architectes alsaciens ont été sollicités : Ewald Steller, de Haguenau, pour la construction de la tour-clocher de Bitche en 1897 et Charles Winkler, de Colmar, auteur, la même année, d'un projet grandiose pour l'église de Saint-Louis-lès-Bitche, qui sera achevée en 1902 seulement. Quant à la Coopérative de reconstruction des églises de la Moselle, elle fera appel, au lendemain de la seconde guerre mondiale, à l'architecte Roger Sarrailh, de Bitche, pour la reconstruction totale des églises d'Epping (1955), Reyersviller (1956) et Volmunster (1957) » (note 2), détruites par les bombardements et les violents combats.

III. Ossuaires

Article détaillé : Ossuaires

« Accolés aux églises ou bien à proximité immédiate, dans l'un des angles du cimetière, des ossuaires ont été construits par les communautés paroissiales dès le XVe siècle, et ce jusqu'au XVIIIe siècle, pour reccueillir les ossements des morts quand ils étaient relevés. Sur la vingtaine dont parlent les visites canoniques qui se sont succédé au XVIIIe siècle, invitant les paroisses à les reconstruire ou à rétablir les toitures, il n'en subsiste plus que quatre aujourd'hui, les dernières décennies du XIXe siècle ayant vu leur destruction » (note 3).

Totalement détruite lors de la seconde guerre mondiale, l'église Saint-Pierre de Volmunster est reconstruite en 1957 sur des plans de Roger Sarrailh, architecte à Bitche. C'est Claude Jacquemin qui fournit les plans de l'église Saint-Pierre d'Enchenberg en 1861. L'ossuaire de Schorbach édifié au XIIe siècle, a reçu des ossements entre 1136 et la révolution française de 1789. L'intérieur de l'ossuaire de Schorbach. La porte de l'ossuaire de Siersthal, situé sous la sacrisite de l'église Saint-Marc. Dans le village de Lengelsheim, une statuette en bois de saint Wendelin, très vénéré dans notre région, est située dans une niche au-dessus de la porte piétonne de la maison numéro 35, rue principale.

IV. Mobilier liturgique

Article détaillé : Mobilier liturgique

« En dépit des destructions consécutives aux guerres, aux reconstructions des églises ou à la réforme liturgique liée au concile de Vatican II, le mobilier religieux des XVIIIe et XIXe siècles est encore relativement bien conservé et, de nos jours, il est de plus en plus souvent l'objet des soins attentifs des conseils de fabrique. Pour le XVIIe siècle, seules des mentions abondantes dans la comptabilité ducale antérieure à la guerre de Trente Ans témoignent d'acquisitions nombreuses de tableaux, statues ou reliefs à placer dans les retables des autels, d'achats de confessionnaux, de chaires à prêcher, de retables ou de constructions de jubés. [...] Et puis, il faut attendre les années 1730 et les premières reconstructions d'églises pour être à nouveau bien renseigné sur la fabrication du mobilier religieux, installé souvent peu de temps après, et sur les sculpteurs qui l'ont réalisé » : il faut citer alors l'œuvre remarquable de Jean Martersteck, sculpteur installé en 1735 à Wœlfling-lès-Sarreguemines

« À côté de ces sculpteurs sur bois, des stucateurs sont mentionnés à plusieurs reprises dans les comptes de fabriques au cours de la décennie 1770-1780. [...] De toutes ces œuvres, bien peu subsistent aujourd'hui, sans doute victimes, bien plus que le mobilier en bois, des destructions de la guerre et des réformes liturgiques, mais elles sont heureusement connues par des photographies. [...] Dans la première moitié du XIXe siècle, les autels perpétuent la tradition du XVIIIe siècle. [...] Si la réalisation des autels, des retables et parfois des chaires à prêcher incombait aux sculpteurs, de nombreux maîtres-menuisiers, originaires de la région, d'Alsace, de la Sarre et du Palatinat mais aussi de la Suisse, du Tyrol et du Vorarlberg, installés dans le Pays de Bitche à la suite de vagues successives d'émigration, ont travaillé parallèlement à l'embellissement des églises » (note 4).

Le maître-autel de l'église de Rimling, daté 1739, est l'œuvre du sculpteur Jean Martersteck et constitue une pièce très élégante. Le maître-autel monumental et la chaire à prêcher - détruite lors de la seconde guerre mondiale - de l'église de la Très Saint-Trinité de Loutzviller sont exécutés par le sculpteur Martersteck vers 1740. La chaire à prêcher de l'église de Breidenbach date probablement du XIXe siècle et figure les Saints Évangélistes sur la cuve, peints en polychromie. L'intérieur de l'église Sainte-Élisabeth de Sturzelbronn, possédant un maître-autel en stuc qui date de 1775. Un grand orgue, très belle œuvre de l'atelier de facture Verschneider, est installé en 1876 dans l'église de Saint-Louis-lès-Bitche. Rénové par le facteur Frédéric Haerpfer en 1925, Jean-Georges Koenig en 1970, ainsi qu'Yves Kœnig en 1997, le magnifique instrument possède deux claviers de cinquante-six notes et un pédalier de trente notes, ainsi que des transmissions électro-pneumatiques, installées en 1970. Un plus modeste orgue de chœur, fabriqué par le facteur Mutin en 1906 et restauré par Kœnig en 1999, possède pour sa part un clavier de cinquante-six notes et un pédalier de dix-huit notes, ainsi que des transmissions mécaniques. L'orgue Dalstein-Haerpfer de l'église luthérienne de Philippsbourg est installé en 1912 et restauré en 1961.

1. Orgues

Article détaillé : Orgues

« La plupart des églises possédaient des orgues, dont beaucoup ont été restaurées au XIXe siècle ou renouvelées au XXe siècle. Il faut cependant regreter la disparition, à la suite de la seconde guerre mondiale, des orgues de Gros-Réderching, commandées en 1739 au facteur Lepicard, de Metz pour l'église du couvent des Guillelmites de Gräfinthal (Palatinat) et rachetées par la paroisse en 1788. À Bitche, c'est le facteur Jean-Ignace Seuffert, de Kirweiler (Palatinat), qui avait fourni en 1777 les orgues de l'église Sainte-Catherine, fortement endommagées en 1870 et remplacées en 1921. L'un des seuls buffets anciens aujourd'hui conservés est celui de Rahling, qui paraît dater du début du XIXe siècle, mais les tuyaux ont été remplacés en 1928 par le facteur Frédéric Haerpfer, de Bouzonville » (note 5).

2. Vitraux

Article détaillé : Vitraux

« Quant aux vitraux, ils ne remontent pas au-delà des dernières années du XIXe siècle, la plupart de ceux qui sont encore conservé ayant été fournis à cette époque par des ateliers allemands ou alsaciens » (note 5). L'immense majorité a été malheureusement détruite lors de la dernière guerre mondiale et remplacée par la suite par des vitraux d'un tout autre style.

Dépourvue d'orgue depuis la seconde guerre mondiale, la chapelle du collège Saint-Augustin de Bitche a accueilli un nouvel instrument en 1996, réalisé par le facteur Bernard Aubertin, ancien élève. L'orgue de l'église de Schorbach est installé en 1964 par le facteur Jean-Georges Koenig. Les vitraux de l'église Saint-Bernard de Reyersviller, datant de 1956, sont réalisés par Léon et Irène Zack. Vitrail de l'église de la Visitation de la Très Sainte Vierge Marie de Goetzenbruck, représentant la Nativité de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Vitrail de l'église de la Visitation de la Très Sainte Vierge Marie de Goetzenbruck, représentant la Présentation de l'Enfant-Jésus au Temple. Un vitrail de l'église de Walschbronn, œuvre de l'artiste Bassinot de Nancy datant du milieu du XXe siècle, figurant la Nativité de Notre-Seigneur Jésus-Christ. Vitrail de l'église de Siersthal représentant saint Pierre.

3. Statuaire

Article détaillé : Statuaire

« Comme l'ensemble du patrimoine, mobilier ou immobilier, la statuaire du Pays de Bitche est très récente, puisqu'il n'existe [que moins d'une dizaine d'œuvres antérieures] au XVIIIe siècle. [...] Elle est peu abondante, avec moins d'une centaine d'œuvres. [...] De facture souvent populaire, avec des formes pleines, des visages arrondis, une attitude un peu raide et une absence de recherche dans le traitement des vêtements, une bonne partie de ces statues apparaît comme la production d'artistes locaux. D'autres, plus élégantes dans leurs attitudes et plus expressives dans leur physionomie, témoignent de l'influence de l'art baroque dans la région. [...]

Si l'on excepte les christs en croix et les saints titulaires des églises paroissiales, dont l'image est souvent présente, les plus vénérés sont ceux-là même qu'on retrouve sur les croix de chemin : des saints protecteurs pour les hommes mais surtout pour les animaux (saint Sébastien et saint Quirin, saint Hubert, saint Wendelin et sainte Vérène), des saints plus particulièrement honorés dans le Pays de Bitche (saint François d'Assise et saint Antoine de Padoue surtout) et des saints dont le culte s'est propagé à la suite de la Réforme catholique (saint Joseph, saint Jean Népomucène et saint François-Xavier). Mais c'est la Vierge qui tient la place prépondérante avec une trentaine de figures : Vierge à l'Enfant, Vierge de Pitié, Vierge de l'Assomption et surtout Immaculée Conception [...] Parmi les dévotions nouvelles du XIXe siècle, le Sacré-Cœur du Christ et [le Cœur Immaculé] de la Vierge, les apparitions de la Vierge à Lourdes et de la Salette, ainsi que saint Louis de Gonzague s'imposent dans la sculpture de série, alors que saint Wendelin continue à être vénéré dans la plupart des églises » (note 6).

Sculpté dans un bois blanc et recouverte d'une polychromie moderne due au peintre-restaurateur Jaeg, de Strasbourg, le groupe de la Vierge de Pitié, situé dans une niche de la nef de l'église Saint-Pierre de Rimling, date du milieu du XVe siècle et s'apparente aux productions alsaciennes de l'épque, notamment par l'abondance des larges plis cassés du manteau. Le corps rigide de Notre-Seigneur Jésus-Christ repose sur les genoux de la Très Sainte Vierge et la tête est seulement retenue par sa main droite. Placées en pendant dans les niches qui encadrent le tabernacle tournant du maître-autel de l'église de Gros-Réderching, les statues de saint Laurent - ici représenté - et de saint Didier, patron de la paroisse, datent de la même époque que l'autel mais semblent être l'œuvre d'un autre sculpteur que la statue de sainte Agathe du retable de l'autel latéral droit, commandée au sculpteur Dominique Labroise en 1776. Comme dans de très nombreux villages du pays de Bitche, une réplique de la grotte de Lourdes est érigée en contrebas de l'église de l'Assomption de la Très Sainte Vierge de Roppeviller. Se développant au XIXe siècle, la dévotion au Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ - ici représenté dans l'église de Lambach - trouvera un large écho dans les pratiques privées ainsi que la statuaire, de même que celle au Cœur Immaculé de la Très Sainte Vierge Un calvaire monumental se situe au centre du village de Lambach, à proximité de la mairie. Les personnages sont sculptés en ronde-bosse et peints en couleurs vives, la croix étant peinte en blanc, selon l'habitude régionale. Une croix de mission, datant très vraisemblablement du XIXe ou du début du XXe siècle, est adossée à la façade de l'église de l'Assomption de la Sainte Vierge de Roppeviller.

4. Orfèvrerie

Article détaillé : Orfèvrerie

« Particulièrement abondante et bien conservée, comme très souvent en Moselle, l'orfèvrerie religieuse a une histoire comparable à celle de la statuaire : elle est quasi absente avant le XVIIIe siècle, la seule pièce conservée de cette époque étant un calice du XVIe siècle à Walschbronn. Une situation qui s'explique en partie aussi par la guerre de Trente ans et dont la visite canonique de 1686 rend particulièrement bien compte » (note 7).

V. Croix de chemin

Article détaillé : Calvaires et croix de chemin

« Situées au bord des routes, le long des rues, devant les maisons, dans les jardins, au chevet ou devant les églises, dans les cimetières et, parfois même, très loin du village, dans la forêt ou au milieu des champs, les croix de chemin se dressent partout dans le pays, excepté dans les villages gagnés au protestantisme, Baerenthal et Philippsbourg. Les calvaires, quant à eux, moins nombreux mais beaucoup plus imposants, sont davantage liés aux villages, sans doute en raison de leur côté ostentatoire, puisqu'ils associent des statues en ronde bosse à la croix. Mais, tous ensemble, ils constituent l'un des traits les plus originaux du Bitscherland et s'imposent dans le paysage car, en dépit des destructions liées aux guerres, aux accidents, à leur alteration naturelle et, de plus en plus, au manque d'entretien, ils sont encore plus de cinq cents à témoigner de la foi profonde des populations. Un chiffre qui relève d'une étude systématique portant sur les œuvres élevées entre le le début du XVIIe siècle et les années 1870 mais qui n'a pas pris en compte les croix plus stéréotypées de la fin du XIXe siècle et des premières décennies du XXe siècle, pas plus que celles qui ont continué à être dressées jusqu'à nos jours » (note 7).

VI. Pélerinages

Article détaillé : Pélerinages

« L'abondance des images de saints figurés sur les croix de chemin et les calvaires, objet de la piété locale, ne doit cependant pas faire oublier que certains d'entre eux étaient plus particulièrement vénérés dans des chapelles de pélerinage, où l'on venait parfois de fort loin » (note 8). On peut citer ainsi la chapelle Saint-Sébastien à Bitche, l'ermitage et la chapelle Sainte-Vérène à Enchenberg, la chapelle Sainte-Anne à Guiderkirch, la chapelle Sainte-Marguerite à Olferding et la chapelle Saint-Hubert ou Altkirche, sur le ban de Rahling, le grand pélerinage du Bitscherland étant sans conteste celui à Notre-Dame de Bon-Secours à Mouterhouse.

Une croix est élevée dans le cimetière de Lengelsheim, qui entoure l'église paroissiale Saint-Laurent. Datée de 1797, elle présente saint Laurent et sans doute sainte Vérène sur le socle, ainsi que la Sainte Vierge et saint Jean sur le bas du fût-stèle. La croix de chemin, signée Michel Mihm, date de 1775 et se situe à l'entrée du village de Siersthal en venant de Bitche. En bordure du village d'Enchenberg, la chapelle Sainte-Vérène constitue le but d'un très ancien pélerinage, qui se perpétue encore chaque année, le 1er mai. La chapelle Notre-Dame-de-la-Miséricorde de Mouterhouse, construite en 1504 par le comte Reinhardt de Bitche-Zweibrücken, est le but d'un important pélerinage dans le Bitscherland. Près du village d'Ormersviller, surmplombant la frontière allemande, la chapelle Saint-Joseph a été détruite durant la seconde guerre mondiale. Reconstruite par des fidèles allemands et français, elle est devenue un symbole fort de réconciliation lors des rencontres transfrontalières qui y sont célébrées chaque année. Le sanctuaire marial de Notre-Dame-de-Fatima à Holbach attire de nombreux pélerins entre mai et octobre.
 
Parmi les manifestations récentes, il faut citer la chapelle Saint-Joseph, située à proximité immédiate de la frontière allemande, près d'Ormersviller. Bombardée durant la dernière guerre, elle est reconstruite en 1963-1964. Le charmant oratoire champêtre constitue un signe de réconciliation franco-allemande fort et visible : plusieurs pélerinages annuels, forts fréquentés par des fidèles des deux pays que sont la France et l'Allemagne, animent le lieu. Le hameau de Holbach possède lui aussi un important lieu de pélerinage du Bitscherland, dédié à Notre-Dame de Fatima. Le curé du village invite ses paroissiens à ériger en 1938 un monument en l'honneur de Notre-Dame-de-Fatima sur les hauteurs du Wasenberg, dominant le village : un baldaquin en béton est bâti, sous lequel est dressé un autel surmonté de la statue de la Très Sainte Vierge. Une première chapelle est construite entre 1949 et 1953, puis une seconde en 1975. Des célébrations y sont proposées durant toute la saison mariale, de mai à octobre.

VII. Monuments funéraires

Article détaillé : Monuments funéraires

« Taillés dans le grès, sans doute par les mêmes sculpteurs que les croix et les calvaires, et ayant suivi la même évolution formelle ou stylistique, les monuments funéraires ont particulièrement souffert des « gôuts nouveaux » et ont été très souvent remplacés par des tombeaux en granit poli » (note 8).

VIII. Notes et références

        1. JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 7-8 (voir bibliographie).
        2.
JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 8 (voir bibliographie).
        3.
JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 9 (voir bibliographie).
        4.
JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 9-10 (voir bibliographie).
        5.
JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 10 (voir bibliographie).
        6.
JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 10-11 (voir bibliographie).
        7.
JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 12 (voir bibliographie).
        8.
JACOPS, Le Pays de Bitche, p. 13 (voir bibliographie).

Le motif de l'Agneau de Dieu est représenté sur le tombeau du maître-autel de l'église Saint-Marc de Siersthal, rappelant le saint Sacrifice qui est offert à l'autel lors de la messe. Une croix est érigée en 1827 près de la chapelle des Saints, à Schweyen. Elle représente la Sainte Famille en marche sur le socle, ainsi que saint Pierre et saint Jean sur le fût.
Une croix de chemin, creusée d'une niche abitant une sculpture en bas-relief de Notre-Dame de Lourdes, est érigée en bordure de la rue principale du village de Reyersviller.

IX. Annexes

1. Bibliographie
2. Liens internes
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