Baerenthal

Le village de Baerenthal (Bärental en allemand) se situe en pays couvert, à quinze kilomètres de Bitche et à douze kilomètres de Niederbronn-lès-Bains, à la limite Sud-Est du canton de Bitche. Comptant sept-cent-cinquante habitants, il est situé à deux-cent-quarante mètres d'altitude, dans la verdoyante vallée de la Zinsel du Nord.

I. Écarts et lieux-dits

Les écarts du village sont très nombreux, réduits souvent à quelques maisons :
L'unique maison formant l'écart Kroterwasen est achetée par l'Administration des Eaux et Forêts et, en 1887, transformée en maison forestière prenant le nom de Schwarzenberg. Les hameaux disparus de Leimenthalerhof, Rothenbronnerhof, Sasselbach, Scharfeneckerhof et Wiesenlagerhof sont encore mentionnés en 1798. Le village de Mühlenbach, appartenant en 1332 à la seigneurie de Gross-Arnsburg, puis à celle de Falkenstein, est enfin réuni au village de Lemberg. En 1150, le landgrave Dietrich le cède à l'abbaye de Neuweiler qui donne le domaine en fief à l'abbaye de Neubourg.

II. Histoire

Lors de sa fondation, à l'époque des comtés francs du VIIIe siècle au Xe siècle, Baerenthal se situe dans le Nordgau alsacien et fait partie, à l'époque carolingienne de l'évêché de Strasbourg, juste à la frontière de l'évêché de Metz. La période médiévale du village est très riche grâce à la présence des châteaux du Ramstein et du Grand-Arnsberg sur son ban. Dans un document du 22 octobre 1291, on cite pour la première fois les nobles de Ramstein et « le village est mentionné tardivement, en 1318 seulement, sous la forme Berendal (la vallée de Béro ?). Du point de vue du temporel, [Baerenthal] a fait partie de la seigneurie de Ramstein puis, à partir de 1355, de celle de Falkenstein » (1). Commence alors pour la région le règne des chevaliers-pilleurs (Raubritter) et une sinistre période pour Berebdal unter Ramenstein (le rocher des corbeaux).

Par acte de vente du 3 septembre 1467, le comte Louis V de Lichtenberg devient propriétaire de la moitié sud du village avec le château du Grand-Arnsberg et c'est en 1569 que les comtes de Hanau-Lichtenberg deviennent propriétaires de l'ensemble du village. Le nom de plusieurs endroits des environs de Baerenthal remonte à cette époque :
« Passé entre les mains des comtes de Hanau-Lichtenberg pour moitié en 1480 puis en totalité en 1570, [Baerenthal] suivra le sort de cette seigneurie à partir de 1606 » (1). C'est la même année 1606 que sont implantées les bornes qui doivent délimiter le duché de Lorraine et le comté de Hanau-Lichtenberg, dont le tracé se situait sur la limite du ban communal, du hameau de la Melch à Bannstein. En 1648, Baerenthal fait partie du baillage de Lemberg, près de Pirmasens dans le Palatinat, dans le landgraviat de Hesse-Darmstadt et dont le landgrave Louis VIII est le gendre du comte Johann-Reinhardt de Hanau-Lichtenberg et devient son héritier en 1786. En 1793, Baerenthal ainsi que son annexe Philippsbourg, sont érigés en communes du canton de Bitche, détachés de l'Alsace et unis au département de la Moselle. La décision avait été prise par la Convention lors de la Révolution française.

La Zinsel du Nord est utilisée dès le XVIIIe siècle pour alimenter les usines et forges qui amenent travail et vie active dans la vallée. En 1745, la première industrie est crée à Baerenthal. Il s'agit d'une forge d'armes blanches qui prend rapidement de l'extension. Une seconde forge est crée pour transformer la fonte venant de Franche-Comté, en tôle de fer et en acier. Avec l'implantation en 1807 d'une acierie, de fours à puddler et de trains de laminage, les forges se multiplient le long du Zinselbach. Cette activité atteint son plus grand développement au milieu du XIXe siècle, pour ralentir au début de ce siècle et c'est en 1932 que la dernière industrie ferme ses portes. Le relais est pris par la Chaiserie Lorraine, détruite par la seconde guerre mondiale. Reconstruite et destinée à nouveau au travail de l'acier, l'atelier mécanique est remplacé par une usine de couverts de table qui fermera à son tour au début des années 2000.

Suite à l'ordonnance impériale du 2 septembre 1915, le nom du village est germanisé en Bärenthal et conservera cette orthographe jusqu'au retour à la France en 1918. De 1940 à 1944, il sera à nouveau germanisé, cette fois en Bärental bei Bitsch. Classée Station de Cure d'air, Baerenthal est un centre touristique important des Vosges du Nord puisque le village est classé Station verte depuis 1987. Plusieurs représentations anciennes permettent de connaître l'aspect qu'avait le village dans le passé, au début du XXe siècle, mais aussi de mesurer l'évolution du patrimoine communal lors des importantes destructions causées par les combats et les bombardements de la seconde guerre mondiale.

III. Cultes

Au Moyen Âge, le village de Baerenthal est annexe de la paroisse catholique d'Obersteinbach, dépendant de l'archiprêtré du Haut-Haguenau dans le diocèse de Strasbourg. « La Réforme est introduite en 1570 par les Hanau-Lichtenberg et le culte catholique supprimé » (1). L'église catholique est depuis affectée au culte protestant et est restaurée en 1630. Par ailleurs, le village est une paroisse protestante depuis 1739, avec le village voisin de Philippsbourg comme annexe.

Pour les catholiques, le territoire est attribué à l'évêché de Metz depuis 1802 et Baerenthal forme une annexe de la paroisse de Mouterhouse. La chapelle de l'Immaculée Conception est construite en 1885 dans la partie nord du village, dans un style néogothique. Elle abrite une statue de la Vierge à l'Enfant dite Notre-Dame de la Confiance ou Maria, Hoffnung der Hoffnungslosen, qui fait l'objet d'un pèlerinage annuel durant la saison mariale, de mai à octobre.

IV. Lieux et monuments

« Située en bordure de la rue principale, [une] ferme est composée de deux bâtiments : le logis à pignon sur rue, daté 1770 sur la porte de cave, et l'exploitation, datée 1753, se développant en largeur au fond de la cour. Exceptionnelle dans le Pays de Bitche, elle se rattache à l'habitat alsacien par la séparation entre le logis et l'exploitation agricole et par les auvents superposés sur la façade principale ; mais ici, à la différence de l'Alsace, le pan-de-bois est relégué dans les parties secondaires, c'est-à-dire dans les dépendances, alors que l'habitation est construite en moelleon de grès crépi » (2).

V. Personnalités liées à la commune

VI. Armoiries

Les armoiries de la commune sont : « de sable à l'ours, passant d'argent, chapé-ployé d'or à l'étoile de gueules à dextre ». Il s'agit des armes de la famille de Ramstein, seigneurie dont le village relevait au Moyen Âge, et qui tire son nom de l'ancien château du Ramstein. L'ours rappelle le nom de la localité, signifiant la vallée des ours : Bären-tal, en allemand.

VII. Notes et références

1. JACOPS, GUILLAUME et HEMMERT, 1990, p. 19.
2. JACOPS, GUILLAUME et HEMMERT, 1990, p. 20.

VIII. Annexes

1. Bibliographie

2. Liens internes

Église Sainte-Catherine de Baerenthal - Chapelle de l'Immaculée Conception de Baerenthal - Forge de Baerenthal
    Château du Grand-Arnsberg - Château du Ramstein - Grand étang de Baerenthal - Schmalenthal - Vues anciennes de Baerenthal

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