Église Sainte-Catherine de Bitche

L'élégante église paroissiale Sainte-Catherine se situe au cœur de la petite ville de Bitche. Érigée sur le glacis du château, elle surplombe la rue du Maréchal-Foch, l'une des principales artères commerciales de la cité fortifiée, à proximité de l'hôtel de ville et tout près de la porte de Strasbourg, vestige des anciennes fortifications de la place. Son clocher imposant est très caractéristique de par sa disproportion par rapport au reste de l'édifice.

La belle église Sainte-Catherine depuis le plateau de la citadelle. L'élégant clocher de l'église Sainte-Catherine, datant de 1897, est conçu par l'architecte Ewald Steller de Haguenau. L'église catholique Sainte-Catherine de Bitche depuis la porte de Strasbourg.

Table des matières

I. Histoire
III. Mobilier V. Notes et références VI. Annexes
     
II. Édifice
1. Autels
1. Bibliographie
2. Vitraux

2. Liens internes
3. Statues

4. Lutrins
5. Monument Bombelles
6. Orgues
 
IV. Orfèvrerie

I. Histoire

Consacrée en 1143 par Theotwin, légat pontifical, l'église Saint-Rémi du petit village voisin de Schorbach constitue jusqu'à la Révolution française de 1789 l'unique paroisse de la région de Bitche et comprend notamment les annexes de Kaltenhausen et de Rohr, qui forment dès le XVIIe siècle la ville de Bitche. Après la terible guerre de Trente Ans (1618-1648) et ses conséquences immenses pour le pays, les villages inhabités se repeuplent lentement, renforcés par l'arrivée d'émigrés venus principalement de Suisse, du Tyrol et du Luxembourg. Dès lors, le curé de Schorbach vient s'établir et résider dans la nouvelle ville de Bitche, où se trouve une garnison et où les travaux de fortification attirent des ouvriers en grand nombre.

La tour-clocher de l'église Sainte-Catherine au début du XXe siècle. Le clocher de l'église catholique depuis la citadelle. Plan au sol avant les transformations de 1775 (archives paroissiales de Bitche). La ville de Bitche avec le clocher de l'église catholique Sainte-Catherine et la majestueuse citadelle.

Les choses s'arrangent en 1680 lors de la visite pastorale de Monseigneur Georges d'Aubusson de la Feuillade (1609-1697), Évêque de Metz de 1669 à sa mort. Quelques jours auparavant, il a envoyé des émissaires dans plusieurs localités afin de s'enquérir de l'état des paroisses. Le vicaire principal qui est envoyé à Schorbach apprend que le curé de Bitche, qui est en réalité celui de Schorbach, néglige ses paroissiens tandis qu'il officie à la chapelle de Bitche et à la chapelle du château. À la fin de la visite, trouvant la chapelle Sainte-Catherine de Bitche trop petite, le prélat ordonne la construction d'une nouvelle église au pied de la citadelle, aux frais des habitants. La construction de la nouvelle église débute en 1684 et est financée en partie par une imposition portée sur les débits de vin. Cette église possède trois autels : le maître-autel est dédié à la Très Sainte Vierge Marie, celui de gauche à saint Antoine de Padoue et celui de droite à saint Dominique. La population bitchoise croît sans cesse et la nouvelle église devient rapidement trop petite. Le perron de l'escalier cède et des pierres se détachent de la bâtisse. Par conséquent, l'édifice est interdit au culte vers 1740 déjà.

Le clocher de l'église Sainte-Catherine depuis la rue du Maréchal-Foch. L'église Sainte-Catherine et son ancien clocher durant les dernières années du XIXe siècle précédant les travaux de transformation. La silhouette de l'église catholique de Bitche vue depuis la place de la chapelle de l'étang.

L'église Sainte-Catherine depuis le parc municipal du Stadtweiher.


À partir de 1741, le curé de Bitche se fait remplacer à Schorbach par un vicaire résident, de même qu'à Haspelschiedt en 1723 à Mouterhouse en 1764 et à Hanviller en 1786. Une nouvelle construction est décidée à Bitche et un procès s'engage contre l'ancienne et très puissante abbaye cistercienne de Sturzelbronn en 1769, afin d'obtenir de la cour de Lorraine la condamnation de l'abbaye aux frais de reconstruction de l'église. Les moînes de la puissante abbaye cistercienne de Sturzelbronn, fondée en 1135 grâce aux libéralités du duc de Lorraine Simon Ier le Gros (1076-1138), ont reçu en 1268 le droit de percevoir les dîmes de la vaste paroisse de Schorbach et de ses annexes, mais ont l'obligation de contribuer aux frais de culte. L'abbaye se voit donc condamnée en 1773 à contribuer, pour une somme de 50 000 livres, à la construction de la nouvelle église de Bitche. Pour réduire les dépenses, on construit celle-ci sur l'emplacement de l'ancienne église et on garde l'ancien clocher, qui est encore jugé en bon état. Les plans sont établis par Jean-Baptiste Henrion, « entrepreneur des bâtiments et usines du Roy » et la construction est entreprise par Jean Eberlé. La bénédiction solennelle a lieu le 23 novembre 1775.

L'église Sainte-Catherine et les fortifications de la ville avant leur destruction autour des années 1900.

L'église Sainte-Catherine en 1870, avant le remplacement de la tour-clocher.

Depuis la réforme des circonscriptions ecclésiastiques entreprise en 1802, la ville de Bitche est érigée en paroisse autonome et est élevée au rang de chef-lieu d'archiprêtré, ce dernier étant calqué sur le canton. La tour-clocher est remplacée en 1897 par l'architecte Ewald Steller, de Haguenau.

II. Édifice

L'originalité de la nouvelle église paroissiale réside dans le fait qu'elle ne possède pas de piliers dans sa nef, qui possède ainsi un volume très élégant et offre une très belle perspective. 

III. Mobilier
Les très belles orgues de l'église Sainte-Catherine de Bitche.
La citadelle de Bitche et l'église catholique Sainte-Catherine vus depuis la place de la chapelle de l'étang. L'élévation côté est du projet de Steller pour la tour-clocher (archives paroissiales de Bitche).

Article détaillé : Mobilier de l'église Sainte-Catherine

Élévation nord du clocher dans le projet de l'architecte Steller (archives paroissiales de Bitche).

La réception des nouvelles cloches de la paroisse catholique pour la fête de Noël 1921.



L'église paroissiale Sainte-Catherine de Bitche dans la brume matinale. L'entrée de l'église Sainte-Catherine en 1945, après les lourdes destructions. Les clochers du collège Saint-Augustin et de l'église Sainte-Catherine de Bitche vus depuis le plateau de la citadelle. Le clocher de l'église Sainte-Catherine depuis le plateau de la citadelle, d'où l'on peut rejoidre l'édifice religieux par un sentier balisé par la section locale du Club vosgien.


1. Autels

a. Maître-autel



b. Autels latéraux



c. Autel face au peuple

L'église Sainte-Catherine possède un autel à la romaine, en chêne peint en blanc et doré qui date du début du XIXe siècle. Provenant de la chapelle de l'ancien hôpital militaire, il est installé dans l'église paroissiale comme autel principal, suite aux réformes liturgique autorisées par le concile de Vatican II durant les années 1960, et fait l'objet d'une restauration soignée en 1982.

d. Autel de sainte Thérèse

L'autel dédié à sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, peint en blanc et doré, date du début du XIXe siècle et se situe au fond de l'église, dans un angle de l'édifice. Provenant pour sa part de la morgue, il représente la Très Vierge Marie, Notre-Seigneur Jésus-Christ et le Sacré-Cœur et est également restauré en 1982.


2. Vitraux

Les vitraux, dont la grande majorité sont non figuratifs, ont été commandés après la seconde guerre mondiale à l'artiste parisien J. Archepel et sont datés de 1962.

3. Statues

L'église possède également un ensemble de trois statues représentant le Calvaire. Les statues de la Très Sainte Vierge Marie et de saint Jean datent des XVIe siècle et XVIIe siècle et se trouvaient auparavant dans la chapelle de l'Étang, jusqu'à la restauration de celle-ci en 1981. La statue de Notre-Seigneur Jésus-Christ en Croix, daté de la fin du XVIIIe siècle ou du début du XIXe siècle, se trouvait auparavant dans la chapelle Saint-Sébastien. Une statue de l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie, datant du XVIIIe siècle, est comparable à des statues présentes dans les églises de Siersthal et d'Enchenberg. Une statue de la fin du XIXe siècle ou du début du XXe siècle figure sainte Catherine d'Alexandrie, patronne de la paroisse, tandis qu'une autre, représentant saint François d'Assise, date du XVIIIe siècle et provient de l'ancien couvent des Capucins de la cité fortifiée.

4. Lutrins

Les deux lutrins en fer forgé, datent de 1749 et proviendraient peut-être de l'ancienne abbaye de Sturzelbronn.

5. Monument du comte de Bombelles

Un monument commémoratif est encastré dans le mur Nord de la nef. Il est élevé en 1784, à la mémoire du regretté comte Henri-François de Bombelles. Érigé aux frais de la ville de Bitche, il constitue un remerciement envers celui qui a gouverné la place de Bitche de 1740 à son décès en 1760, avant d'être inhumé dans le chœur de l'église Sainte-Catherine. Il laisse derrière lui le souvenir d'un homme bon et dévoué pour la petite cité fortifiée.

6. Orgues

Il semble que les orgues les plus anciennes de l'église Sainte-Catherine aient datées du XVIIe siècle et soient attribuées au facteur Ignace Seuffert. En 1830, elles sont rénovées par le facteur Moeller qui leur adjoint son style et les influences de l'époque. Elles subissent plusieurs transformations et rénovations depuis cette date. Les orgues souffrent énormément lors des bombardements de la fin de la seconde guerre mondiale et elles doivent être totalement refaites par la suite.

C'est le facteur d'orgues Jean-Georges Koenig qui est chargé des travaux de rénovation en 1959. Mais en cette période d'après-guerre, la qualité des matériaux utilisés n'est pas des meilleures si bien qu'au fil des ans, les orgues se dégradent à nouveau et il faut envisager une nouvelle rénovation totale. C'est en 1990 que la municipalité de Bitche, alors dirigée par maître Joseph Schaefer, propose d'engager les travaux, ce que le conseil de fabrique accepte aussitôt, conscient de la nécessité des travaux. La rénovation est confiée à Bernard Aubertin, ancien élève du collège Saint-Augustin et facteur d'orgues réputé à Courtefontaine, dans le Jura. Lors de la réfection de 1959, les restes des anciennes orgues des XVIIIe et XIXe siècle ont été purement et simplement jetées aux ordures. Le curé de l'époque a cependant réussi à en récupérer la plus grande partie qu'il a consciencieusement stockée sur le grenier de l'église paroissiale et qui y restera durant un demi-siècle, attendant un meilleur sort qui arrivera fort heureusement.

L'église Sainte-Catherine de Bitche vue depuis le plateau de la citadelle. Vue intérieure de l'église vers 1930 (photographie conservée au presbytère). L'église Sainte-Catherine et une partie du centre-ville bitchois. L'église avant la seconde guerre mondiale (photographie conservée au presbytère).

Le facteur Bernard Aubertin déménage les précieux vestiges de ces antiques instuments jusque dans son prieuré de Courtefontaine, où il sépare les éléments des orgues d'Ignace Seuffert de celles de Moeller. Ces derniers servent à fabriquer un nouvel orgue pour la chapelle du collège Saint-Augustin, qui n'en possédait plus depuis la guerre ; l'instrument est inauguré le 5 octobre 1995 par Monseigneur Pierre Raffin, Évêque de Metz depuis 1988. Les éléments des orgues de Seuffert, les plus anciens, servent de base à la nouvelle construction que l'on peut admirer aujourd'hui dans le fond de l'église Sainte-Catherine. Une nouvelle balustrade à balustres verticaux et étroits permet de voir l'œuvre en entier tout en favorisant la propagation optimale du son et la répartition de la chaleur. Les orgues rénovées possèdent donc quarante jeux qui font chanter plus de trois mille tuyaux.

Pour respecter la tradition, les boiseries du buffet sont peintes par l'artiste Guy Vetter en imitation de marbres aux couleurs qui s'harmonisent parfaitement avec les autres décorations de la belle église bitchoise. Des dorures du même artiste rehaussent l'éclat de l'ensemble. Enfin, deux anges musiciens surmontent les deux grandes tourelles de pédale en harpe situées à droite et à gauche. Le nouvel instrument possède trois claviers de cinquante-quatre, cinquante-quatre et trente-sept notes, un pédalier de trente notes, ainsi que des transmissions mécaniques.

L'intérieur de l'église au début du XXe siècle. La façade du clocher donnant sur la rue du Maréchal-Foch et la statue de sainte Catherine d'Alexandrie, patronne de la paroisse. La destruction d'une maison entourant l'église en 1912.

IV. Orfèvrerie

Article détaillé : Pièces d'orfèvrerie de la paroisse Sainte-Catherine

Dépourvu de tout décor, un bel calice en argent doré est attribué à l'orfèvre Weihinger et date très probablement des dernières années du XVIIIe ou du début du XIXe siècle. Il présente un haut pied circulaire fortement mouluré et une tige faite d'éléments au profil anguleux, assez caractéristique de la production de cet atelier allemand installé à Zweibrücken, dans le proche Palatinat. Un second calice en argent doré est l'oeuvre de l'orfèvre J.-G. Pick, installé à Strasbourg. Il date de la seconde moitié du XVIIIe siècle et est complété par une très belle patène ornée de la représentation de la Sainte-Cène. Il témoigne de la variété et de l'évolution de sa production, si on le compare au décor rocaille du calice de Bettviller daté 1772. Ici l'utilisation de godrons et de canaux sur fond amatti, la présence de fleurons bordant la fausse-coupe, la collerette saillante à décor de perles et la forme ovoïde du noeud sont encore des réminiscences de l'orfèvrerie du XVIIe siècle.

La porte de Strasbourg et le clocher de l'église Sainte-Catherine. L'intérieur de l'église lors de l'ordination sacerdotale de l'abbé Albert Klein, le 6 juillet 1947. Vue de l'église Sainte-Catherine de Bitche et, plus à droite, de l'école élémentaire Baron-Guntzer. L'intérieur de l'église lors de l'ordination sacerdotale de l'abbé Albert Klein, le 6 juillet 1947.

D'autres ostensoirs de ce type portant le poinçon de l'orfèvre Weihinger permettent de lui attribuer aussi celui conservé à Bitche. En laiton doré et en argent, il se compose d'un pied rectangulaire à base profilée en doucine portant une haute tige terminée par un bouquet de pampres et d'épis de blé, d'où jaillit la gloire. Jouant sur l'opposition des couleurs des métaux, elle est enrichie d'un décor rocaille mêlé à des chutes de fleurs, l'ensemble étant surmonté par Dieu le Père en buste sur fond de rayons. Portant les marques poinçonnées « Weihinger le fils » et « Deux-Ponts » sur la bâte du pied, le reliquaire de la Vraie Croix, en laiton doré et en argent, est fortement apparenté à l'ostensoir précédent. Moins élégant dans son allure générale, il est encore dans la tradition du XVIIIe siècle avec ses fleurons ajourés terminant les bras de la croix, les acanthes repoussées à sa base et ciselées sur le pied et le décor rocaille entourant la relique. La paroisse conserve également un plateau à burettes de Guillaume Loir, en activité à Paris de 1716 à 1769.
Le clocher de l'église Sainte-Catherine vu depuis le parc municipal du Stadtweiher.
Le centre-ville de Bitche et l'église catholique Sainte-Catherine avant 1945.

V. Notes et références



VI. Annexes

1. Bibliographie
2. Liens internes

Églises catholiques du canton de Bitche

Saint-Chrodegang d'Althorn - Sainte-Catherine de Bitche - Sainte-Croix d'Eguelshardt - Visitation de la TSV de Goetzenbruck -
Sainte-Croix de Hanviller - Saint-Nicolas de Haspelschiedt - Saint-Maurice de Lemberg - Saint-Wendelin de Liederschiedt -
Nativité de la TSV de Meisenthal - Saint-Jacques-le-Majeur de Mouterhouse - Saint-Bernard de Reyersviller - Assomption de la TSV de Roppeviller -
Saint-Louis de Saint-Louis-lès-Bitche - Saint-Rémi de Schorbach - Sainte-Élisabeth de Sturzelbronn

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