Bâtiment Rocca à Bitche
Situé au numéro 44 de la rue Saint-Augustin et au pied de la majestueuse citadelle, le bâtiment Rocca de Bitche date de la fin du XVIIIe siècle. Il servira longtemps d'hôpital militaire, avant de connaître des occupations diverses. Situé autrefois à proximité de la barrière de Landau, qui a été détruite en 1900, l'édifice est occupé depuis la fin du XXe siècle par la médiathèque communale, après avoir abrité la mairie durant deux décennies.
Histoire
Le bâtiment doit son nom au Médecin-Major de 2e classe Charles Rocca, décédé le 22 août 1925 dans cet établissement, victime du devoir professionnel. Le Ministre de la Guerre Paul Painlevé (1863-1933), par décision du 10 juillet 1926, a décidé que l'hôpital militaire de Bitche serait désormais appelé « Infirmerie-Hôpital Rocca ». Une plaque commémorative, installée dans la cour pavée du bâtiment, rappelle aujourd'hui encore ces événements. Situé en plein cœur de la ville, ce bâtiment conséquent comporte cinq niveaux et dispose sur l'arrière d'un jardin avec une partie médicinale, au pied de la citadelle. La municipalité décide en avril 1992, afin de préserver et de réhabiliter cet édifice, de le reconvertir en médiathèque. Le bâtiment est renommé en 2010 « médiathèque Joseph-Schaeffer », du nom du maire de Bitche à l'origine de la restauration de l'ancien hôpital et de sa transformation en lieu de culture.
Édifice
Il s'agit d'un bâtiment en grès, qui comporte lors de sa construction deux corps parallèles bordant une cour, couverts de toits à longs pans et croupes. À la fin du XVIIIe siècle, vers les années 1797-1798, il est reconstruit dans sa forme actuelle : trois corps en U entourant une cour pavée, fermés sur la rue par un corps de passage, dont le décor du portail est resté en attente. Un relevé établi en 1847 - conservé aux archives du Génie à Vincennes - à l'occasion de travaux d'aménagements, nous montre en détail l'élévation du corps central, percé au premier niveau d'arcades en plein cintre appareillées, qui sont en partie fermées dès cette époque. Le deuxième niveau est éclairé par de hautes baies rectangulaires décorées d'une agrafe, un type d'ouverture qui se retrouve sur les autres façades donnant sur la cour et sur la citadelle. Un parti de symétrie très rigoureux caractérise la façade sur rue du bâtiment Rocca. Le solin en pierre de taille de grès rose et les chaînes d'angle harpées structurent cette architecture sévère, dont le portail central constitue le seul élément décoratif avec ses guirlandes végétales et ses consoles à gyphes terminées par des gouttes. Apparenté aux hôpitaux civils par son plan, cet édifice militaire emprunte néanmoins à l'achitecture locale les lucarnes du corps de passage tandis que son élévation sur rue rappelle le parti classique des hôtels urbains depuis le XVIIe siècle.
À l'intérieur du bâtiment se trouve un bas-relief en grès rose, représentant Atlas, et provenant de la caserne Langlois, située rue du Maréchal-Foch. L'édifice ainsi que le bas-relief sont inscrits à l'inventaire topographique de la région Lorraine tandis que la cour pavée, le jardin, la voûte, l'élévation, les façades, les inscriptions des murs, ainsi que les toitures sont inscrits à l'inventaire des monuments historiques par arrêté du 18 décembre 1991.