Rue du Maréchal-Foch à Bitche

La rue du Maréchal-Foch est une des artères majeures de la cité bitchoise. Elle se situe entre la porte de Strasbourg, vestige des anciennes fortifications, et le carrefour central (Scharfeneck), où elle rejoint la rue de Sarreguemines et la rue du Commandant-Teyssier. Principalement commerçante, elle longe l'hôtel de ville et l'église catholique Sainte-Catherine.

Table des matières

1. Porte de Strasbourg
4. Pan-de-bois
2. Hôtel de ville
5. Maison juive
3. Église catholique Sainte-Catherine
6. Bibliographie

1. Porte de Strasbourg

Constituant un des seuls vestiges des importantes fortifications qui comprenaient autrefois quatre portes et encerlaient totalement la place-forte de Bitche, la porte de Strasbourg s'ouvre sur la rue du Maréchal-Foch. Après la guerre franco-allemande de 1870, la cité fortifiée se situe désormais bien loin de la frontière et n'a plus de valeur stratégique. Ses fortifications n'étant plus adaptées au progrès de l'artillerie à canon rayé, le fort est déclassé par les Allemands en 1880 et les fortifications sont partiellement démolie par les Allemands de 1872 à 1914. 

L'actuelle rue du Maréchal-Foch de Bitche, l'une des artères commerciales de la petite cité fortifiée. La rue du Maréchal-Foch au début du XXe siècle depuis le Scharfeneck. La rue du Maréchal-Foch et le clocher de l'église Sainte-Catherine vers 1920.

2. Hôtel de ville

De nombreux hôtels de ville se succèdent à Bitche, sans qu'on connaisse toujours avec exactitude leur localisation. La maison communale citée en 1620 est remplacée vers 1680 par un petit hôtel de ville construit à l'époque des fortifications du maréchal de Vauban. Devenu trop exigu et tombant en ruine, il est remplacé dans la seconde moitié du XVIIIe siècle par un nouveau bâtiment situé à l'est de l'église, abritant en même temps la halle à grains, le tribunal et les prisons. Durant les troubles anticléricaux qui suivent la période révolutionnaire, l'ancien réfectoire du collège des Pères Augustins est affecté pour servir comme salle de réunion pour le conseil municipal. Entre la fin de la seconde guerre mondiale et l'année 1967, les services municipaux se réuniront dans l'ancien hôpital militaire Rocca, désaffecté depuis 1939. À cette date, ils s'installent définitivement rue du Maréchal-Foch, dans une vaste demeure qui avait été jusque là occupée par une école.

3. Église catholique Sainte-Catherine

L'église Saint-Rémi de Schorbach est, jusqu'à la Révolution française, l'unique paroisse de la région de Bitche et comprend notamment les annexes de Kaltenhausen et de Rohr, qui forment dès le XVIIe siècle la ville de Bitche. Après la guerre de Trente Ans (1618-1648), les villages inhabités se repeuplent lentement, renforcés par l'arrivée d'émigrés venus de Suisse, du Tyrol et du Luxembourg. Dès lors, le curé de Schorbach vient s'établir et résider dans la nouvelle ville de Bitche, où se trouve une garnison et où les travaux de fortification attirent des ouvriers en grand nombre. Les choses s'arrangent lors de la visite pastorale de l'Évêque de Metz, Monseigneur d'Aubusson de la Feuillade, en 1680, qui trouve la chapelle Sainte-Catherine trop petite et ordonne la construction d'une nouvelle église au pied de la citadelle, aux frais des habitants. Sa construction débute en 1684, financée en partie par une imposition sur les débits de vin. La population croit sans cesse et l'église devient rapidement trop petite. Le perron de l'escalier cède et des pierres se détachent de la bâtisse. Par conséquent, l'édifice est interdit au culte vers 1740.

L'hôtel de ville bitchois, érigé sur le glacis du château, domine la rue du Maréchal-Foch. Cérémonie patriotique devant le monument aux morts situé aux pieds de l'église catholique, le 11 novembre 1930. L'église catholique Sainte-Catherine depuis le plateau de la citadelle.

Une nouvelle construction est décidée à Bitche et un procès s'engage contre l'abbaye de Sturzelbronn en 1769, afin d'obtenir de la cour de Lorraine la condamnation de l'abbaye aux frais de reconstruction de l'église. Les moines de la puissante abbaye cistercienne de Sturzelbronn ont reçu en 1268 le droit de percevoir les dîmes de Schorbach et ses annexes, mais ont l'obligation de contribuer aux frais de culte. L'abbaye est condamnée en 1773 à contribuer pour une somme de 50 000 livres à la construction de la nouvelle église. Pour réduire les dépenses, on construit celle-ci sur l'emplacement de l'ancienne église et on garde l'ancien clocher qui est encore en bon état. Les plans sont de Jean-Baptiste Henrion, « entrepreneur des bâtiments et usines du Roy » et la construction de Jean Eberlé. La bénédiction solennelle a lieu le 23 novembre 1775. Depuis la réforme des circonscriptions ecclésiastiques entreprise en 1802, Bitche est érigée en paroisse et élevée au rang d'archiprêtré. L'originalité de la nouvelle église réside dans le fait qu'elle ne possède pas de piliers dans sa nef. La tour-clocher est remplacée en 1897 par l'architecte Ewald Steller, de Haguenau.

Au pied de l'église Sainte-Catherine, la statue de sainte Jeanne d'Arc veille sur la cité fortifiée. Ici photogaphiée au début du siècle, elle se situait devant le " café Jeanne d'Arc ", qui a été détruit dans les années suivant la dernière guerre. Le glacis du château vu depuis la rue du Maréchal-Foch après les bombardements de 1945. La porte de Strasbourg avant 1945.

4. Pan-de-bois

Largement utilisé dans le pays de Bitche, le pan-de-bois a très mal résisté au temps et aux guerres. En face de l'église Sainte-Catherine, une maison à pignon sur rue, sans doute de la fin du XVIIe siècle, est la plus ancienne et l'un des rares édifices conservés, qui ait été construit selon cette technique. La mise en œuvre des pièces de bois est traditionnelle et le parti décoratif se réduit à un carré aux côtés incurvés, barré d'une croix de Saint-André, sous les fenêtres de l'étage de comble et à un potelet en balustre placé dans l'allège de la fenêtre en plein cintre éclairant le grenier.

5. Maison juive

La maison située au numéro 18 de la rue du Maréchal-Foch, occupée actuellement par un cabinet de kinésithérapie au rez-de-chaussée, a également été occupée par une famille juive au cours du passé. En effet, la façade de l’immeuble, datant très probablement du début du XIXe siècle, représente au niveau du 1er étage deux têtes d’animaux, celles d’un mouton et d’un bœuf. Cet attribut atypique s’explique par le fait que la famille installée dans cette maison vivait du commerce des bestiaux, profession très généralement attribuée aux Juifs. Ayant réussi leur ascension économique, ses habitants veulent manifester aux yeux de tous, la prospérité due à leur activité professionnelle.

6. Bibliographie

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