Le petit village de Sturzelbronn se situe dans la vallée du Mühlenbach et la partie la plus orientale du pays de Bitche, le pays couvert. Il se situe sur l'ancienne voie romaine menant de Bitche à Wissembourg, à l'extrémité Nord-Est de la Moselle et aux confins de l'Alsace. Encastrée dans le profond et étroit vallon, la fière localité veille sur les vestiges de son ancienne abbaye cistercienne, autour de laquelle elle s'est créée.

Table des matières

I. Écarts et lieux-dits 

Les écarts sont nombreux, en grande partie d'anciennes granges de l'abbaye, qui en possédait vingt-et-une :

• Bremendellerhof est mentionné en 1737, Altzinsel date de 1755, Hützelhof ou Fournierhof de 1779, année où Grossmühlbach et Hardt sont mentionnés pour la première fois.
• Les vallées de l'Absthal, du Dauenthal, habitée depuis 1845, de l'Erbsenthal, du Finnthal, du Fuchsthal, du Grand Schisselthal, du Gross Schluesselthal, de l'Hirschthal (la vallée du cerf), du Kuhthal, du Reisterthal, du Schneiderdichthal, du Stürzelthal, habitée depuis 1855, du Vatersthal et du Ziegelthal (la vallée des tuiles).
• Erlenmoos date de 1873 et Galgenkoepfel est la colline sur laquelle la potence de l'abbaye était installée : l'écart date de 1845.
• Une croix de chemin est érigée depuis 1891 sur la colline du Grosser Hundskopf ou Grande Tête de Chien, à proximité de celle du Kleiner Hundskopf ou Petite Tête de Chien. 
• Les collines de l'Abstberg, du Buchberg, de l'Eierschalenberg, du Grand Eichenberg, du Grand Hirschkopf, de l'Hirschberg (la colline du cerf), du Hoher Warsberg, du Kohlberg (colline du charbon), du Kreuzberg (colline de la croix), du Kuhberg (collines des  vaches), du Mühlenberg (colline du moulin), du Nestelsberg, du Nonnenkopf (la colline des nonnes), du Petit Lindenberg, du Ransberg, du Rehkoepfel, du Risenberg et du Schulenberg (la colline de l'école).
• Le ruisseau du Mühlenbach traverse la vallée dans laquelle s'étend le village.
• Buchelsacker, Franzosen Loch, Geissenwand, Hartzhoffen, Hermannstein, Kocheneck, le col de la Rondelle, Russhütte et Schweineck.
• Le moulin du Klostermühle, dont la maison d'habitation date de 1778 ; Klumpenhof est construit vers 1835, Langenweiher vers 1860 et Neuweiher en 1860.
• Les rochers de l'Abrahamfels, du Geierfelsen et du Luchsfelsen, ainsi que les forêts du Hardterwald et du Nestelshardt.
• Potaschhütte est construit vers 1770 tandis que Welschkobert, déjà mentionné comme ancienne ferme en 1178, est aujourd'hui transformé en maison forestière. 

Les sept étangs de Langenweiher, Zinselweiher, Konventsweiher, Ochsweiher, Grafenweiher et les deux étangs situés près de Kobrett, fournissaient de la friture en abondance aux moines cisterciens.

II. Histoire

Des fragements de sculptures de l'époque gallo-romaine témoignent de l'antiquité du site, déjà mentionné en 1195 sous la forme Sturizelebornen, signifiant fontaine jaillissante, puis Sturzelenboren en 1274, Stuscelbronn en 1295, Sturzelburn en 1302 et Sturcelburne en 1314. On retrouve la trace du village en 1326 sous Stulceborne, Sturzelburn en 1417, Sturzelburne en 1467, Sturzelburn en 1557, Zturzelbrun en 1576, puis Sturzelborn en 1594 et Stilzbron en 1711. Le village devient Sturzelbronn en 1751, Stilzbronn en 1756, Stultzbronn en 1763, Stilsbronn en 1769 et Stirzelbronn en 1779. Lors de l'annexion allemande de 1871, il est germanisé en Stürzelbronn, puis francisé en 1918 lors du retour à la France avec Sturzelbronn, à nouveau germanisé le 2 août 1940, avant de retrouver son orthographe actuelle en 1944. 

Vieille terre lorraine, le Bitscherland est une des premières possessions des ducs de Lorraine qui érigent au début du XIIe siècle un château à l’emplacement de l’actuelle citadelle et l'abbaye de Sturzelbronn. Plusieurs représentations anciennes permettent de connaître l'aspect qu'avait le village dans le passé, au début du XXe siècle, mais aussi de mesurer l'évolution du patrimoine communal lors des importantes destructions causées par les combats et les bombardements de la seconde guerre mondiale. 

III. Cultes

Du point de vue spirituel, la paroisse de Sturzelbronn, qui était autrefois desservie par les moines cisterciens de l'abbaye, dépend de l'archiprêtré de Bitche depuis 1804. L'église paroissiale, dédiée à sainte Élisabeth, est l'ancienne chapelle des visiteurs de l'abbaye, construite en 1764 et à laquelle a été ajoutée une tour-clocher en 1858. Elle est transformée en église paroissiale lorsque l'abbaye est vendue et l'abbatiale détruite en 1808. 

IV. Lieux et monuments

• Le village de Sturzelbronn et ses alentours recèlent de nombreux vestiges de l'ancienne et influente abbaye cistercienne, fondée en 1135 par le grand saint Bernard de Clairvaux et à l'origine de la localité. Donnant autrefois accès aux bâtiments entourés d'un mur de clôture, le portail à fronton triangulaire porté par des piédroits à table rentrante date des premières décennies du XVIIIe siècle. Il constitue l'un des derniers témoignages de la reconstruction de l'abbaye à cette époque. 
• L'église paroissiale Sainte-Élisabeth est l'ancienne chapelle des visiteurs de l'abbaye.
  
• Les vestiges de la forge, établie par les moînes au XVIIIe siècle, sont visibles près de l'étang du Grafenweiher.
• Le lieu-dit la Main-du-Prince évoque une bataille qui a eu lieu à cet endroit au XIIIe siècle. 
• Plusieurs croix de chemin parsèment l'ensemble du ban communal et sont fidèlement entretenues.
  
• La borne, dite pierre de corvée, est une des bornes qui jalonnaient au XVIIIe siècle la route de Bitche à Wissembourg, pour indiquer les tronçons de route dont l'entretien revenaient aux communes censitaires de l'abbaye de Sturzelbronn.
• Trois sentiers transfrontaliers, balisés, traversent le ban de la commune.  

V. Armoiries

Les armes de la commune de Sturzelbronn sont : « d'or au lion de sable, terrassé ondé d'azur, à la cotice de gueules ». Il s'agit des armes de l'abbaye de Sturzelbronn, auxquelles ont été ajoutés le terrassé ondé, représentant l'eau courante d'une fontaine (Brunnen, Bronn).

VI. Notes et références

VII. Annexes

1. Bibliographie

• JACOPS (Marie-France), GUILLAUME (Jacques), HEMMERT (Didier), Le Pays de Bitche (Moselle), Metz, Éditions Serpenoise, 1990, p. 129.

• Abbaye cistercienne Sainte-Marie - église Sainte-Élisabeth - calvaires et croix de chemin - Grafenweiher - vues anciennes

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