Eguelshardt

Village à vaste ban, Eguelshardt (Egelshardt en allemand) se situe dans la calme et sinueuse vallée du Falkensteinerbach. Il est situé au cœur du pays couvert, sur la route menant de Bitche à Niederbronn-les-Bains. L'agglomération s'étire en un tissu très lâche dans la vallée du Falkensteinerbach et le long de la route de Waldeck. À mi-chemin entre ces deux zones, isolée sur une légère éminence, s'élève la belle église paroissiale de grès rose.

La forêt profonde entre Bannstein et Philippsbourg. Le village au début du XXe siècle. La chapelle Notre-Dame-des-Bois d'Erbsenthal, tout comme le reste du patrimoine du village d'Eguelshardt, est intégrée sur le parcours de sentiers balisés par les sections locales du Club vosgien. L'impressionnant polissoir de l'Igelsberg.

Table des matières

I. Écarts et lieux-dits
III. Cultes V. Armoiries VII. Annexes
       
II. Histoire
IV. Lieux et monuments VI. Notes et références
1. Bibliographie
     
2. Liens internes

I. Écarts et lieux-dits

Quelques maisons sont réunies en un lieu dénommé la Papeterie. À cet endroit, à proximité de la source, en contrebas de la digue d'un étang artificiel, est indiqué en 1758, un pilon à écorce ainsi qu'un cabaret. La papeterie est fondée vers 1780 par les frères Lejoindre, qui la conservent jusque vers 1850, fabriquant du papier de missel. En 1829, elle emploie trente ouvriers. Elle passe au milieu du XIXe siècle à la famille Bloch, qui y fabrique du carton. La papeterie est convertie en scierie vers 1860, l'exploitation restant en activité jusqu'en 1950. Il subsiste à l'heure actuelle deux des cinq bâtiments d'habitation dont la maison du directeur, une construction soignée datant sans doute de la fin du XVIIIe siècle, largement percée sur toutes ses façades et couverte d'un toit brisé à croupes en tuiles plates. À gauche se situe une maison, datée 1811, avec le monogramme LL, ainsi que l'étang. 

Paysage entre Eguelshardt et Philippsbourg. Le village sous la neige (photographie de la section bitchoise du Club vosgien). Les eaux paisibles de l'étang de Waldeck et la silhouette du château du même nom. L'église au début du XXe siècle.

II. Histoire

Des polissoirs préhistoriques, visibles dans le centre du village, témoignent que le site de la large vallée est occupé de manière très ancienne. Le nom du village est mentionné dans sa forme actuelle en 1329, Eguelshardt, du nom du vieil allemand Hard, la forêt à pâturages, et Egel de Egala, la sangsue. Le village sera par la suite cité en 1592 sous la forme Egelsshart, en 1751 Egelshardt, Igelshard en 1755, Igelshart en 1771 et Egelsharde à la fin du XVIIIe siècle. Il deviendra Egelshardt durant l'annexion allemande de 1871, nom qui sera transformé en Eguelshardt au retour à la France de 1918, puis retour à Egelshardt à partir du 2 août 1940, avant de retrouver l'orthographe actuelle en 1944. En 1337, le château de Waldeck revient à la famille de Deux-Ponts-Bitche puis, en 1571, au duc de Lorraine. Eguelshardt est château et fief puis, depuis 1594, mairie de la seigneurie de Bitche avec les anciens fiefs de Gentersberg et Waldeck.

Le village est indiqué au XVIe siècle, avec église et fief des seigneurs d'Ettendorf, en proche Alsace. En 1592, la ferme d'Eguelshardt est indiquée comme étant en ruines. En 1603 débute la pose des pierres marquant la frontière entre le comté de Hanau-Lichtenberg et le duché de Lorraine. Le château de Waldeck est intégré au duché de Lorraine en 1606. En 1606, des deniers de réparation sont attribués pour réparation de la ferme, démolie par faits de guerre. Après la guerre de Trente Ans (1618-1648), en 1661, le village est encore abandonné et complètement détruit. En 1635, le château de Waldeck est démantelé par les troupes françaises du maréchal de La Force. En 1708, Eguelshardt et Waldeck comptent chacun trois familles, soit environ trente-cinq personnes, puis une dizaine de familles en 1732. En 1750, on dénombre cent cinquante âmes.

Eguelshardt et sa douzaine d'écarts se sont transformés en village au XVIIIe siècle en raison du développement d'activités industrielles installées le long du Falkensteinerbach, et que sont les scieries, forges, papeteries et moulins. En 1732, le village, d'origine récente, est encore mentionné comme simple ferme. La commune est intégrée au canton de Bitche dès sa création par le gouvernement révolutionnaire, en 1790. Pendant la seconde guerre mondiale, les habitants sont évacués à Saint-Simon, en Charente, le 1er septembre 1939. Le village est bombardé en décembre 1944 et libéré le 28 mars 1945 par les troupes américaines. La Croix de guerre avec étoile de bronze est attribuée à la commune pour « ses sacrifices, l'aide apportée aux prisonniers de guerre évadés et son attachement à la France ». Plusieurs représentations anciennes permettent de connaître l'aspect qu'avait le village dans le passé, au début du XXe siècle, mais aussi de mesurer l'évolution du patrimoine communal lors des importantes destructions causées par les combats et les bombardements de la seconde guerre mondiale.

Les arches gréseuses de l'Erbsenfels, particulièrement impressionnantes, émergent de la forêt de Hanau. Les ruines de la tour-donjon du château de Waldeck. La maison forestière du village d'Eguelshardt. Originalité du pays couvert, la présence de ces pointements de grès rose constituent le pittoresque des forêts de la région.

III. Cultes

Du point de vue spirituel, le village constitue tout d'abord une succursale de la très ancienne et vaste paroisse de Schorbach, située dans l'archiprêtré de Hornbach, aujourd'hui en proche Allemagne. Lors de la réforme des circonscriptions ecclésiastiques, il est érigé en paroisse autonome en 1802, passant alors dans le nouvel archiprêtré de Bitche, calqué sur le canton. L'église paroissiale, dédiée à l'Exaltation de la Très Sainte-Croix, est construite de 1854 à 1858. 

IV. Lieux et monuments

En contrebas de l'église paroissiale, sur la route de Waldeck, une ferme est construite en 1767 pour le meunier Jean Dubernel et son épouse Anna-Maria Stuhl, avec le logis et l'exploitation séparés, précédés d'une cour fermée. À l'exception du rez-de-chaussée construit en maçonnerie, le reste du logis est entièrement en pan-de-bois, dans une mise en œuvre traditionnelle. À droite de la façade principale, le poteau cornier creusé d'une niche, qui abritait une statue de la Très Sainte Vierge Marie, porte le nom des propriétaires et la date 1767, que l'on retrouve sur le linteau de la porte et de la grange. Une inscription prophylactique, gravée et peinte sur la sablière de comble du mur pignon droit, appelle la protection de Dieu sur la maison et l'invoque contre les calamités que constituent le feu du ciel, l'eau, le meurtre et l'incendie.

V. Armoiries

La description des armoiries du village est la suivante : « d'or à la fasce vivrée de gueules, surmontée d'une croix de Lorraine du même ». La fasce vivrée est empruntée aux armes de la famille de Kirkel, qui possédait au Moyen Âge le château de Waldeck. La croix de Lorraine rappelle pour sa part l'appartenance du village au comté lorrain de Bitche, et aussi le fait que l'église de la commune soit dédiée à la Sainte-Croix.

La silhouette du château de Waldeck surplombe les vastes forêts et les étendues d'eau paisibles du pays couvert. Le village d'Eguelshardt s'étire en un tissu très lâche dans la vallée du Falkensteinerbach et le long de la route de Waldeck. À mi-chemin entre ces deux zones, isolée sur une légère éminence, s'élève la belle église paroissiale de grès rose. Le rocher du Kandelfelsen. La charmante petite chapelle Notre-Dame-des-Bois, lieu de pélerinage local, rappelle la mémoire de l'ancien domaine terrien d'Erbsenthal.

VI. Notes et références



VII. Annexes

1. Bibliographie
2. Liens internes


Communes du canton de Bitche

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