Bannstein

Village à vaste ban, Eguelshardt se situe dans la calme et sinueuse vallée du Falkensteinerbach. Il est situé au cœur du pays couvert, sur la route menant de Bitche à Niederbronn-les-Bains. L'agglomération s'étire en un tissu très lâche dans la vallée du Falkensteinerbach et le long de la route de Waldeck. À mi-chemin entre ces deux zones, isolée sur une légère éminence, s'élève la belle église paroissiale de grès rose.

Table des matières

III. Notes et références IV. Annexes
             

I. Hameau

Le hameau de Bannstein tire vraisemblablement son nom du haut-allemand Ban signifiant défense. Bannstein rappelle l'implantation de pierres-bornes entre 1605 et 1608, entre le duché de Lorraine et le comté de Hanau. Certaines de ces pierres sont encore visibles, mais sont d'année en année menacées par les engins de fauche de la DDE qui en abîment les cotés. Le hameau est cité en 1780 sous la forme Banstein, puis Gauscharderhof en 1787 et enfin Bannstein. La ferme de Bannstein appartenait à la prévôté de Lemberg. Aux environs de 1800, on ne dénombre que trois maisons dans l'écart. La construction de la route Niederbronn-les-Bains-Bitche en 1824-1826, puis surtout l'ouverture de la ligne de chemin de fer vers Bitche en 1866-1869 permettront le développement du hameau, qui verra la construction d'une gare. Du point de vue administratif, Bannstein constitue une annexe de la commune d'Eguelshardt, dans le canton de Bitche.

Le hameau au début du XXe siècle. Réjouissances devant la gare lors de l'anniversaire du Kaiser en 1912.

II. Forge et scierie

L'étang de Bannstein, dit Bleiweiher, alimentait une forge construite au XVIIIe siècle. Cette ancienne scierie est transformée en « manufacture de tolle fer battu et lames déliées ou autres fers propres à faire des outils de toute espèce », sous le cens de cent-cinquante francs par an, suite à l'arrêt du conseil royal du 25 mai 1768. Elle fonctionne sans doute depuis 1760 et use seulement de dix hêtres par an pour fabriquer des manches d'outils. Cette petite usine, « de vieille construction mais en assez bon état », est visitée le 15 octobre 1788 par « l'ingénieur du roi en chef des ponts et chaussées et inspecteur général des bâtiments du domaine de Lorraine ». Située « sur les confins du Pays de Hanau et de la Province de Lorraine », elle se présente comme un bâtiment en équerre avec soixante pieds de longueur sur trente-six pieds de largeur. La forge est située au rez-de-chaussée du bâtiment et occupe le grand côté de l'équerre.

Le plan de la manufacture. Détail du bâtiment.

Elle contient « deux marteaux et leurs enclumes avec la charpente nécessaire pour la manœuvre, ces deux marteaux sont mis en mouvement par des roues à eau à pot, dont la plus grande a sept pieds dix pouces, l'arbre de la grande roue a dix-huit pieds six pouces de longueur, sur deux pieds six pouces de diamètre. Il y a dans cette halle deux cheminées et leurs forges qui ont chacune cinq pieds en carré, chacune de ces cheminées dont les tuyaux s'élèvent au-dessus des combles en maçonnerie ordinaire avec assemblage de charpente, est accompagné d'une paire de soufflets jumeaux. Ils sont mis en mouvement par des roues à eau semblables aux précédentes, mais de six pieds seuelement de diamètre. Ces soufflets sont en outre accompagnés de la mécanique nécessaire pour leur manœuvre. Le mur de face au levant faisant mur d'eau de la halle est percé par une croisée pour éclairer la partie au midi de la halle ». On trouve au premier étage, « qui ne s'étend qu'au-dessus du magasin et sur la partie de la halle au midi », une cuisine avec une cheminée et plancher en sapin, une chambre et un poële.

Cette forge est déclarée bien national à la suite des réquisitions du gouvernement révolutionnaire et rachetée par Noël, inspecteur des eaux et forêts à la Petite-Pierre, qui la reconvertit en scierie. Celle-ci est acquise par la famille de Dietrich de Niederbronn-les-Bains et reste en activité jusqu'en 1925. Elle est détruite par les violents combats et les bombardements en 1944-1945.

III. Notes et références

IV. Annexes

1. Bibliographie
2. Liens internes

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