Église de l'Exaltation de la Sainte-Croix d'Eguelshardt

Village à vaste ban, Eguelshardt se situe dans la calme et sinueuse vallée du Falkensteinerbach. Il est situé au cœur du pays couvert, sur la route menant de Bitche à Niederbronn-les-Bains. L'agglomération s'étire en un tissu très lâche dans la vallée du Falkensteinerbach et le long de la route de Waldeck. À mi-chemin entre ces deux zones, isolée sur une légère éminence, s'élève la belle église paroissiale de grès rose.

L'église au début du XXe siècle. La façade de la belle église de l'Exaltation de la Sainte-Croix. Le village et l'église paroissiale au début du XXe siècle.

Table des matières

I. Histoire
III. Mobilier IV. Cimetière
VI. Annexes
         
II. Édifice
1. Orgue
V. Notes et références
1. Bibliographie
2. Liens internes

I. Histoire

Dès le XVe siècle, il existe une chapelle gothique dans le village, située dans le cimetière. Ruinée après les guerres des XVIIe et XVIIIe siècles, il ne subsiste en 1758 que « murs et vitraux du chœur ». Réparée par les soins des paroissiens en 1770, elle est rouverte au culte le 14 septembre 1771 par le curé de Schorbach-Bitche, desservant du village jusqu’en 1804. C'est à cette date, à la suite de la réforme des circonscriptions ecclésiastiques, que le village est enfin érigé en paroisse autonome du nouvel archiprêtré de Bitche, calqué sur le canton. La population, ayant sensiblement augmenté au cours du XIXe siècle et du développement industriel de la vallée du Falkensteinerbach, compte avec ses différents écarts, jusqu’à 510 habitants en 1850. Cette année même, lors d’une visite pastorale, l’Évêque de Metz Mgr Dupont-des-Loges, fait remarquer la vétusté de la chapelle et encourage la municipalité à envisager une nouvelle construction, à un endroit plus avantageux. Mais connaissant le peu de moyens de la commune, il promet le concours de l’évêché, sous la forme d’une « subvention considérable ». 

Dès le 26 janvier 1851, lors d’une séance extraordinaire, le conseil municipal prend en compte la remarque de Monseigneur l’Évêque de Metz et songe à l’acquisition d’un terrain favorable, ce qui est fait avec l’accord de la sous-préfecture et grâce aux « fonds qui sont entre les mains du curé ». Le 29 juin suivant, sous la présidence du maire de l'époque François Pistorius, le conseil évalue la dépense à « 12 000 – 15 000 frs et même au-delà ». Faisant le compte de ses ressources, il parvient  à la somme de 5 850 frs, y compris la participation de la paroisse, s’élevant à 2 350 frs. Entre-temps, l’Évêché a fait établir les plans et le devis par Charles Gautiez, architecte bénévole à Metz. La première pierre est ainsi posée dès 1854 et l’église est ouverte au culte dès le printemps 1857. La population locale y contribue largement, en assurant tous les transports de matériaux, aidée par les habitants du village voisin de Philippsbourg, à majorité protestant, qui constitue une annexe de la paroisse.

Sous le porche d’entrée du nouvel édifice, un tableau en marbre dressé en mémorial rappelle la dédicace : « Le chanoine Bernard Thomas, secrétaire général de l’évêché, a construit cette église et en présence du Préfet de la Moselle, des principaux administrateurs de la région, de la commune ainsi que de nombreux fidèles, Monseigneur Paul-Georges-Marie Dupont-des-Loges, évêque du diocèse de Metz, assisté de plusieurs chanoines et prêtres dont le curé Pastor, a consacré cette église le 13 mai 1858 sous l’invocation de la Sainte Croix ». Ce texte nous renseigne sur la grande générosité du chanoine Bernard Thomas, qui est le vrai fondateur de cette première église néogothique bâtie dans le Bitscherland : « Les paroissiens d’Eguelshardt, heureux bénéficiaires, se souviendront dans leurs prières de leur fondateur ». Nous savons que ce chanoine est né dans la ville de Bitche le 21 août 1811, au sein d'une famille influente et aisée. Il demeure très attaché à sa région natale, ce qui est tout à son honneur, et sera également le bienfaiteur du proche village de Reyersviller, lors de la construction de la belle église néogothique Saint-Bernard, en 1863, qui sera malheureusement totalement détruite par les violents bombardements de 1945.

La belle église en grès rose d'Eguelshardt. L'église de l'Exaltation de la Sainte-Croix domine le centre du village et de la vallée du Falkensteinerbach, du haut de son promontoire (photographie de Thomas Eschenbrenner). Vue intérieure de la nef de l'édifice.

La paroisse d'Eguelshardt est aussi l’une des rares de la région à avoir maintenu le service d’un garde-suisse, entre  1976 et 1996, en la personne de Joseph Sensenbrenner. Par d’importants travaux exécutés en 1985, l’église paroissiale a retrouvé sa belle robe de jeunesse, que tous les passants contemplent et visitent même avec admiration.

II. Édifice

L'église, dédiée à l'Exaltation de la Sainte-Croix, est construite entre 1854 et 1858 sur les plans de l'architecte messin Charles Gautiez, par l'entrepreneur Jean-Dominique Bourguignon de Landroff. Elle remplace une chapelle se trouvant dans le cimetière et devenue insuffisante pour la population. Les gens devaient assister aux offices dehors et l'état de vétusté et de dégradation ne permettait pas de l'agrandir. L'église, en pierre de taille de grès rose, est de style basilical néogothique, avec transept et chœur polygonal. Elle commence à sortir de terre en 1854, suite à une ordonnance de Monseigneur Thomas, représentant de l'Évêque de Metz. Sous son clocher, mesurant fièrement vingt-huit mètres, abritant trois cloches d'un poids total de 963 kilos, se trouve la plaque de consécration, rédigée en latin.

III. Mobilier

L’aliénation de l’ancienne chapelle pour la somme de 744 francs permet l’acquisition de l’ameublement intérieur du nouvel édificse. Les transepts ont été aménagés, l'un en chapelle de pénitence d'où le confessionnal, l'autre en réplique de la grotte de Lourdes. En levant les yeux, on peut admirer des peintures allégoriques venant d'un autre siècle. Les vitraux, datant de 1949 pour leur part, sont le don de familles locales. 

 

1. Orgue

 

La paroisse est seulement dotée d’un orgue en 1865, provenant des ateliers Verschneider : cet instrument sera détruit lors de la seconde guerre mondiale. Un bel orgue, œuvre du facteur Willy Meurer, est finalement installé en 1948 dans l'église. Le nouvel instrument possède deux claviers de cinquante-six notes et un pédalier de trente notes, ainsi que des transmissions pneumatiques.


IV. Cimetière


V. Notes et références


VI. Annexes


1. Bibliographie

2. Liens internes

Églises catholiques du canton de Bitche

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