Église de l'Assomption de la Très Sainte Vierge de Roppeviller

Le village-rue de Roppeviller se situe en pays couvert et à la frontière allemande, dans la vallée du Grunnelsbach qui serpente à l'écart des axes majeurs de circulation. Des petits étangs, alimentés par de faibles cours d'eau qui se dirigeaient vers l'étang de Haspelschiedt, occupaient au début du XIXe siècle la partie Sud-Est du ban communal. Placée légèrement à l'écart, la petite église veille sur ce long village-rue se dirigeant vers la frontière.

Table des matières

I. Histoire
III. Mobilier V. Cimetière VII. Annexes


II. Édifice
IV. Orfèvrerie VI. Notes et références
1. Bibliographie
2. Liens internes
1. Notes
2. Références

I. Histoire

Du point de vue du spirituel, le village de Roppeviller constitue tout d'abord une succursale de la grande et très ancienne paroisse de Walschbronn, dans l'archiprêtré de Hornbach, aujourd'hui en proche Allemagne. Lors de la réforme des circonscriptions ecclésiastiques entreprise à partir de 1802, le village est érigé en paroisse autonome en 1804, rattachée au nouvel archiprêtré de Volmunster, calqué sur le canton (1).

II. Édifice

Dédiée à l'Assomption de la Très Sainte Vierge, l'église paroissiale est de type église-grange de plan allongé, avec vaisseau unique et chevet polygonal. Elle est construite en 1791 alors que la tour-clocher de style roman, hors-œuvre en façade, est ajoutée dans la seconde moitié du XIXe siècle. Curieusement placée à l'écart de l'axe principal de l'agglomération, l'église surplombe le village au Sud. Construite en grès, moellon, enduit et pierre de taille, elle présente un toit à longs pans, avec croupe et flèche polygonale, recouvert d'ardoise.

Le clocher de l'église paroissiale de Roppeviller. Le chœur de l'église avant la dernière guerre. Une croix de mission est adossée à la tour-clocher, à gauche de l'entrée. Une réplique de la grotte de Lourdes est érigée en contrebas de l'église de Roppeviller.

III. Mobilier

1. Bancs

La morphologie des bancs en chêne, datant du XVIIIe siècle, permet de les rapprocher du mobilier baroque des églises d'Alsace et d'Allemagne méridionale.Au profil chantourné, ils sont richement décorés de rinceaux végétaux, qui varient d'une jouée à l'autre. Dix bancs, au fond de la nef, ont été refaits après la seconde guerre mondiale ( 2).

2. Chaire à prêcher

Comme les bancs, la chaire à prêcher proviendrait de l'église de l'ancienne et influente abbaye cistercienne du village voisin de Sturzelbronn. Datant peut-être du second quart du XVIIIe siècle et intégrée à un lambris, elle est formée d'une cuve rythmée par des colonettes torses, aux faces creusées de niches abritant les statues des quatre évangélistes (statuettes datant du XIXe siècle) ainsi que le Christ bénissant. Des têtes d'angelots timbrent les forts ressauts de l'abat-voix, tandis que le monogramme du Christ - IHS crucifère - dans une nuée rayonnante, occupe toute la surface du dorsal avec un cœur percé de trois clous. L'iconographie est riche avec des décors de fleurons enfilés, ornant les pilastres qui encadrent le dorsal, d'entrelacs et de volutes feuillagées sur la cuve et l'abat-voix ; on trouve aussi une grappe de raisin sur la cuve et un décor de réticulé sous les colonnes torses de cette même cuve. La rampe est moderne et les consoles qui amortissaient sans doute l'abat-voix ont disparues.

3. Confessionnal

Le confessionnal, comme la chaire, serait l'œuvre de Johann Martesteck. Il ressemble en effet beaucoup à l'ancien confessionnal de Gros-Réderching, attribué au menuisier. Il daterait lui aussi du deuxième quart du XVIIIe siècle et représente un angelot ainsi que des figures ornementatives, telles que fleurons, perles et volutes. Les stalles datent de la même époque et reprennent les mêmes motifs ornementatifs de rocaille (lambrequins, coquilles, palmettes, volutes feuillagées et fleurons). De par la proximité de structure ainsi que de motifs iconographiques avec la chaire à prêcher, on peut s'avancer à penser que le confessionnal ait été réalisé à la même époque et par le même sculpteur pour un édifice que la tradition locale identifie à l'ancienne église abbatiale de Sturzelbronn.

4. Autels

L'autel latéral gauche est dédié à la Très Sainte Vierge Marie - avec une statue de la Vierge à l'Enfant - et l'autel latéral droit à saint Joseph. Différentes statues ornent l'intérieur de l'église paroissiale. On trouve, contre le mur Sud de la nef, des statues de saint Antoine de Padoue, du Sacré-Cœur et de saint Wendelin ; sainte Barbe, le Cœur Immaculée de la Sainte Vierge et sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus figurent contre le mur Nord ; des statues en pendant d'anges porte-torchère ornent le chœur.

Le linteau de la porte de l'église indique la date de 1900. Une croix monumentale est adossée à la tour-clocher de l'église paroissiale, à droite de l'entrée. La charmante église du village de Roppeviller est dédiée à l'Assomption de la Très Sainte Vierge. L'autel de la grotte de Lourdes.

5. Vitraux

Les vitraux sont de la maison Ott de Strasbourg et datent du XXe siècle. Ceux du mur Sud représentent la Nativité du Seigneur, la Visitation et l'Annonciation ; ceux du mur Nord nous montrent le Portement de la Sainte-Croix, la Crucifixion ainsi que la descente de la Croix ; dans le chœur, le vitrail du pan Nord-Est figure l'Assomption de la Sainte Vierge avec une représentation de l'église de Roppeviller et le vitrail du pan Sud-Est nous fait voir le couronnement de la Vierge Marie avec une représentation de la chapelle du moulin. 

6. Bannières

La paroisse possède également deux bannières de procession tout à fait remarquables, datant du XIXe siècle. La première, en velours rouge brodé de fils d'or, représente le Sacré-Cœur, entouré de fleur de lys, de roses et de volutes feuillagées. La seconde, en satin moiré blanc et brodé de fils d'or quant à elle, figure l'Assomption de la Très Sainte Vierge Marie, patronne de l'église, ainsi qu'un décor floral d'œillets et de roses. 

7. Orgue

Un orgue, œuvre de l'atelier Haerpfer-Erman, est installé en 1958. L'instrument possède deux claviers de cinquante-six notes, un pédalier de trente notes et des transmissions électro-pneumatiques.

IV. Orfèvrerie

L'église conserve une belle pièce d'orfèvrerie : un ciboire en argent doré, formé d'un pied circulaire dont la large bordure en cavet porte un décor repoussé à motifs végétaux, et portant le poinçon de Charles-Nicolas Le Poire, reçu maître-orfèvre à Bitche en 1759. Le nœud piriforme, entre deux collerettes, est orné de palmettes et de feuilles d'eau ciselées, présentes aussi sur le couvercle à la curieuse forme conique. Comme le ciboire de Weidesheim conservé à Kalhausen, attribué au même orfèvre, cette pièce accuse un grand retard, tant bien dans la forme que dans le décor.

V. Cimetière

Une croix de cimetière est adossée à la façade de l'église paroissiale, à droite de la tour-clocher, tandis qu'une croix de mission, est située à gauche. Plusieurs monuments funéraires intéressants sont encore situés dans le cimetière communal.Le tombeau de la famille Müller est érigé vers 1875. En grès sculpté, il représente la tête du Christ au sommet du fût-stèle, dominée par le croisillon. Deux têtes d'angelots ailées trônent au dessus de la plaque renseignant les noms des défunts, tandis que deux mains serrées sont figurées à la base du fût (3). Une autre tombe, celle de Benedick Hauck et de son épouse Christina Bauer, en grès sculpté, présente un décor néogothique. Le fût-stèle, dominé par un croisillon, nous montre un décor végétal ainsi qu'une couronne de perles (4). 

Une belle réplique de la grotte de Lourdes est érigée au pied de l'église paroissiale. Renfermant un autel, elle est entourée par un grillage en fer forgé. Une statue de sainte Barbe est curieusement placée dans une niche, à droite de la Sainte Vierge.

La tombe de la famille Müller est érigée vers 1875. Détail de la tombe de la famille Müller. La tombe de la famille Hauck présente un décor néogothique. Détail de la tombe de la famille Hauck.

VI. Notes et références

1. Notes

1. 

2. Références

1. JACOPS, GUILLAUME et HEMMERT, 1990, p. 107.
2. Idem.
3. Base Mérimée : notice de la tombe Müller (page consultée le 21 septembre 2012).
4. Base Mérimée : notice de la tombe Hauck (page consultée le 21 septembre 2012).

VII. Annexes

1. Bibliographie
2. Liens internes

Églises catholiques du canton de Bitche

Saint-Chrodegang d'Althorn - Sainte-Catherine de Bitche - Sainte-Croix d'Eguelshardt - Visitation de la TSV de Goetzenbruck -
Sainte-Croix de Hanviller - Saint-Nicolas de Haspelschiedt - Saint-Maurice de Lemberg - Saint-Wendelin de Liederschiedt -
Nativité de la TSV de Meisenthal - Saint-Jacques-le-Majeur de Mouterhouse - Saint-Bernard de Reyersviller - Assomption de la TSV de Roppeviller -
Saint-Louis de Saint-Louis-lès-Bitche - Saint-Rémi de Schorbach - Sainte-Élisabeth de Sturzelbronn



Œuvres de Johann Martersteck dans le Bitscherland

Chapelle Sainte-Vérène d'Enchenberg - Église Saint-Didier de Gros-Réderching - Église de la Sainte-Trinité de Loutzviller
 Chapelle Sainte-Marguerite d'Olferding - Église Saint-Christophe de Rahling - Église Saint-Pierre de Rimling
Église de l'Assomption de la Sainte Vierge de Roppeviller - Église Saint-Marc de Siersthal - Chapelle Saint-Vincent-de-Paul d'Urbach

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