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I. Histoire
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III. Mobilier | IV. Ossuaire | VI. Notes et références |
II. Édifice
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1. Maître-autel
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V. Entourage de l'église | VII. Annexes |
4. Statues
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6. Pierre noire
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7. Orgue
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8. Vitraux
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Du point de vue spirituel, le village de Siersthal constitue une très ancienne paroisse - jadis la plus riche du diocèse de Metz - dans l'archiprêtré de Hornbach, aujourd'hui en proche Allemagne, avec les quatre succursales de Lambach, Enchenberg, Lemberg et Hottviller. Lors de la réforme des circonscriptions ecclésiastiques entreprise en 1802, le village passe dans le nouvel archiprêtré de Rohrbach-lès-Bitche, calqué sur le canton, avec ses annexes de Frohmühl et de Holbach. Le petit village voisin de Lambach est annexe de la paroisse jusqu'en 1907, date de son érection en paroisse autonome du même archiprêtré.
Construite à flanc de coteau, l'église Saint-Marc est réédifiée à deux reprises. Le début de la première construction doit vraisemblablement se situer au début des années 1700. Le 4 décembre 1701, une doléance mentionne la nécessité de reconstruire l'église tombée en ruines ; les charpentiers du chantier ne sont cependant payés qu'en 1704. La construction est réalisée par des artisans tyroliens installés dans le pays de Bitche, Pierre Burtscher, maître maçon et Nicolas Geisler, maître charpentier. L'ancienne église, ruinée par les guerres dévastatrices du siècle précédent, était devenue trop petite pour accueillir tous les fidèles. Les maîtres d'ouvrage sont alors Christophe Dosch, Hans Wolff et Henrich Müller. À nouveau trop petite, l'église paroissiale est reconstruite une seconde fois dans les années 1730, aux frais du duc François III (1708-1765), duc de Lorraine de 1729 à 1737 et collateur de la paroisse. La tour-clocher, à la charge des paroissiens, est ajoutée en 1753 seulement. La construction est terminée en 1734, date portée par une pierre replacée à la fin du XIXe siècle dans la tour-clocher (1).
Le style baroque de l'église Saint-Marc, le maître-autel richement décoré, l'orgue, le lustre et le plafond décoré offrent immédiatement une grande beauté au regard. L'église de Siersthal possède une grande collection de belles sculptures en bois. Le chœur, fort bien éclairé, comporte également des frises murales. La nef et le chœur sont mis au goût du jour dans la dernière décennie du XIXe siècle, comme à l'église Saint-Rémi de Rohrbach-lès-Bitche, avec un élégant décor de fausses voûtes et de stucs, par les plâtriers Weisdorff, de Saint-Avold et Bauer, de Bouzonville, sur des plans de Jacquemin, architecte à Metz. Les stucs de la nef sont restaurés vers 1960 par Nicolas Killian, brillant artisan du village. La tour-clocher comporte quatre cloches dont un bourdon, indiquant à tous les villageois les temps forts de la vie. Une nouvelle porte en chêne massif est installée en l'an 2000 à l'entrée de l'édifice.
L'une des principales œuvres d'art faisant partie du mobilier de l'église Saint-Marc est le maître-autel, dont la partie inférieure porte la date de 1741 sur les ailes du tabernacle tournant. Cette partie inférieure se composait jusqu'en 1902 de la table d'autel proprement dite, dont le devant est décoré de sculptures en bas-relief représentant une guirlande de fleurs avec l'Agneau du Saint-Sacrifice au milieu. Sur cette partie de l'autel reposait en arrière-plan le retable finement décoré d'entrelacs, s'inspirant du style Louis XV, dont les deux extrémités en niches accusaient un élégant effacement sur plan convexe. Le milieu était formé par le tabernacle, lui aussi richement décoré, surmonté d'une niche escamotable, destinée à recevoir l'ostensoir lors des expositions du Très Saint-Sacrement.
L'abbé Hennenfent, curé de Siersthal de 1887 à 1919, était un prêtre d'une époque que l'on pourrait caractériser de triomphalisme de la Sainte Église catholique, atitude que monsieur l'abbé mettait en évidence non seulement dans ses rapports avec ses paroissiens, mais qui s'exprimait surtout dans ses nombreuses initiatives de rénovation de l'église de Siersthal par un certain penchant pour le gigantisme. Il est aussi à l'origine du décor stuqué de l'intérieur de l'église.
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Dans l'autel nénové, deux nouveaux panneaux ont été intercalés, représentant les médaillons de Pierre Fourier, né à Mirecourt dans les Vosges (1565-1640), fondateur de l'ordre des religieuses chanoinesses de Notre-Dame, et du missionnaire martyr Augustin Schœffler, né le 22 novembre 1822 à Mittelbronn près de Phalsbourg, mort à l'âge de vingt-neuf ans au Tonkin le 1er mai 1851, qui a été béatifié en 1900 et dont la canonisation avec les Bienheureux martyrs du Vietnam aura lieu le 19 juin 1988. L'autel a été surélevé d'un étage et couronné au centre par une nouvelle niche, plus grande que les autres et destinée à recevoir une statue du Sacré-Cœur, probablement celle qui s'y trouve encore actuellement et qui a été achetée par le prédécesseur de l'abbé Hennenfent, l'abbé Oster. Cette statue est en plâtre et n'a aucune valeur artistique.
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Malgré la monumentalité du maître-autel, l'imitation de la finesse du décor de l'ouvrage du sculpteur Jean Martersteck dans les éléments rajoutés en 1902, a évité à l'ensemble l'impression de lourdeur et de surchage, ce qui a certainement valu à l'autel d'avoir été conservé tel quel par la Commision d'art sacré du diocèse, lors des révisions d'allègement des églises après le concile Vatican II dans le but d'en éloigner tous les faux-semblants et surcharges qui blessaient l'esthétique de ce que l'on estimait être l'art véritable.
2. Autels latéraux![]() |
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Un ossuaire se situe en sous-sol, sous la sacristie, construit comme celle-ci au début des années 1730. Placée à l'intérieur jusqu'en 1972, année où elle est volée, la statue de la Vierge à l'Enfant, appelée localement Notre-Dame de l'Ossuaire, était très vénérée à Siersthal, où on l'invoquait plus particulièrement pour le repos des âmes du Purgatoire. En bois polychrome, datant probablement du XVIIe siècle, elle avait le buste penché vers l'avant et présentait son Enfant aux fidèles venus implorer son secours. Un sculpteur originaire du village a exécuté une copie de la statue disparue : elle a été placée à l'intérieur de l'église, dans une niche située à l'emplacement de l'ancienne porte d'entrée de l'édifice, murée au début du XXe siècle.
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Un tombeau est élevé dans l'ancien cimetière du village, aux alentours de l'église, pour le dernier ermite de la proche chapelle Sainte-Vérène d'Enchenberg, le frère Adam Finck, décédé en 1778. Galbé en élévation, comme le fût de nombreuses croix de chemin, il représente le religieux agenouillé, récitant son chapelet et méditant devant un Crucifix et une tête de mort. Dans les années qui ont suivi le décès du frère Finck, ce tombeau a fait l'objet d'une grande vénération de la part des habitants de la région, venant l'invoquer contre la fièvre. À droite de l'église, une imposante grotte dédiée à Notre-Dame de Lourdes est édifiée, à proximité d'une croix monumentale.
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1. Historique et description de l'édifice sur la base Mérimée (fiche consultée le 9 mai 2011).
2. Informations fournies par le
curé de la paroisse, l'abbé Gérard Nirrengarten,
en 2009.
3. Description de l'orgue sur le site « Les orgues de France » (page consultée le 9 mai 2011).