III. Mobilier | IV. Alentours de la chapelle | VII. Annexes | |
II. Édifice
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V. Chemin de croix | ||
2. Vitraux
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VI. Notes et références |
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La chapelle est citée avec son ermitage dès 1578 mais elle subira de lourdes destructions durant la terrible guerre de Trente Ans (1618-1648). Il s'agit d'un bâtiment modeste, constitué au XVe siècle et modifié en 1685, selon la date protée par l'arc triomphal. De plan massé, il comporte une cave, un rez-de-chaussée et un étage d'habitation, auquel on accède par une échelle de meunier. Quatre périodes architecturales sont visibles sur les bâtiments et attestent les remaniements successifs et la longue histoire de la chapelle. La provenance de l'humble fenêtre romane du chœur, donnant sur l'arrière de la chapelle, reste une énigme. Elle pourrait provenir d'un sanctuaire plus ancien ayant existé sur le site dès le début du Moyen Âge. Une magnifique fenêtre et une porte, de style gothique flamboyant, nous ramenant également à la fin du Moyen Âge, sont les deux joyaux architecturaux de la chapelle. Deux fenêtres de style Renaissance, des XVe ou XVIe siècles, se trouvent dans le pignon Ouest de la chapelle. On aperçoit encore les souches supérieures et inférieures de deux meneaux verticaux, supprimés vers 1960.
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L'entrée de l'ermitage, ajouté au chœur en 1745, est sous le signe d'un charmant et naïf angelot baroque. Les ermites pourront alors à nouveau se succéder sur le site jusqu'en 1875. La statue de la Très Sainte Vierge de l'entrée, en Terra Cotta, semble être de la même époque. À l'intérieur, de gros moellons de grès rose, martelés et recouverts d'enduit, forment l'arche du choeur, en dos d'âne, de style gothique. Le millésime 1685, gravé dans l'arche, indique la date de la dernière restructuration du bâtiment, lui donnant sa composition actuelle. Une colonne gothique centrale, dont on a retrouvé récemment et reproduit à l'identique la décoration ancienne, soutient un plafond plat, recouvert de plâtre, en torchis sur piécettes de chêne. Le domaine entourant la chapelle, d'une superficie de quatre hectares, est vendu comme bien national durant la Révolution française, hormis les bâtiments et une parcelle de quatorze ares de terre attenante. La chapelle et son ermitage sont inscrits à l'Inventaire supplémentaire des Monuments historiques en 1996.
L'ancien retable a été dérobé vers 1960. Retrouvé récemment, mais incomplet, il est inscrit sur la liste supplémentaire des Monuments Historiques depuis le 24 novembre 1991 et exposé à la chapelle. De facture baroque, il est probablement l'œuvre de Hans Martersteck, sculpteur tyrolien très actif dans la région, établi à Bouquenom au XVIIIe siècle. La fleur des ailerons latéraux est une réplique presque exacte d'éléments analogues du retable de Rahling, qui lui, est signé par l'artiste, d'où cette présomption. Le nouveau retable comprend :
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Le format de l'ensemble ouvert mesure un mètre soixante de hauteur et deux mètres de largeur. La statue actuelle de la sainte en marbre de Carare est récente. Il s'agit d'une copie exacte de celle du retable volée en 1974, réalisée après ce vol selon une carte postale ancienne.
La chapelle était ornée jadis de vitraux figuratifs dont tout élément a disparu vers 1960. Elle est dotée à cette époque de vitraux à petits losanges multicolores de type médiéval. Dans la dernière décennie, elle est à nouveau pourvue de vitraux figuratifs, œuvres de l'artiste Sauveur Pasqual.
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Le vitrail du premier pignon, représentant sainte Vérène, vêtue d'un manteau d'amour rouge, avec ses attributs de sainte la cruche et le peigne. Dépassant un globe terrestre, elle se rapproche de l'infini, du surnaturel, figuré par des courbes nimbées de volutes figurant les zones aériennes. Le vitrail du second pignon, formant un ensemble avec le précédent, représentant saint Maurice, compagnon de sainte Vérène et légionnaire de la Légion Thébaine. L'étendard rouge et l'épée brisée rappellent son martyre à Saint-Maurice, en Suisse (les deux fenêtres pourraient aussi figurer sur une même photo et être mises côte à côte, car formant un ensemble). Le vitrail de la fenêtre gothique représente saint Victor et saint Urs, également compagnons de la Légion Thébaine et compagnons de sainte Vérène, martyrisés à Soleure en Suisse, entourant un calice, contenant l'Agneau pascal, une symbolique de l'ancien retable.
À proximité de la chapelle se trouve une réplique de la grotte de Lourdes, en blocs de grès provenant de la proche forêt de Saint-Louis-lès-Bitche. Sa construction est réalisée bénévolement par des habitants du village, en 1958, pour le centenaire des apparitions de Lourdes. L'autel extérieur sert aux grandes manifestations du premier mai (fête de sainte Vérène) et de la fête de saint Hubert, patron des chasseurs. La croix est érigée suite à un vœu émis lors des batailles de la Libération, en décembre 1944. On découvre également une croix de chemin typique du pays de Bitche, portant l'inscription peut-être surajoutée de 1827. Elle représente les effigies de saints protecteurs ruraux : sainte Vérène en habits de paysanne du XIXe siècle, saint Marc avec le lion et la palme du martyre et saint Wendelin avec le chien et la houlette de berger.
Une source d'eau très douce des Vosges du Nord, jaillissant à proxmité de la chapelle, a sans conteste contribué à l'installation et au développement du sanctuaire. Située plus bas que le site, à une bonne centaine de mètres et de l'autre côté de la petite route reliant Enchenberg au village voisin de Lambach, elle a fourni l'eau aux ermites durant des siècles. Transformée depuis la nuit des temps en lavoir, elle a servi comme tel aux lavandières du village d'Enchenberg.
Emprunté depuis plus de deux siècles par les pèlerins de Sainte-Vérène pour se rendre à l'église paroissiale, qui se situait jusqu'en 1861 à droite du presbytère, un chemin creux est jalonné par les quatorze stations du chemin de croix. Les stations monumentales dataient de la fin du XVIIIe siècle, mais beaucoup ont été remplacées dans la seconde moitié du XIXe siècle pour mauvais état. D'autres sont réparées ou remplacées récemment dans le respect du style original. Sculptées dans le grès, elles sont formées de stèles au bord supérieur cintré posées sur un socle par l'intermédiaire d'un support.
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