Saint-Louis-lès-Bitche

En pays couvert, dans un vallon encaissé creusé par le ruisseau de Saint-Louis et ses affluents, le village de Saint-Louis-lès-Bitche (en allemand Münzthal) est une création récente, liée à l'installation de la verrerie et à un défrichement tardif de la vallée. Au sortir de l'épaisse forêt de Dürrenwald, la route venant de Lemberg débouche sur un profond vallon. Ce site exceptionnel est occupé par la cristallerie et les maisons ouvrières, l'église paroissiale surplombant la vallée. Imbriqués les uns dans les autres, les bâtiments industriels, construits tout au long du XIXe siècle, se rattachent à l'architecture régionale plus qu'à l'architecture industrielle, par leurs toits de tuiles à longs pans et croupes et par l'emploi de matériaux locaux tels que le moellon crépi et le grès appareillé. Les cités et les maisons ouvrières ont envahi tout l'espace disponible autour de la cristallerie, jusque dans les vallons adjacents et sur les flancs du coteau au nord-ouest. Dans la rue Didierjean, au nord de l'usine, se font face des immeubles et des dépendances toutes construites sur le même modèle, destinées à abriter les chèvres, le petit matériel agricole, le fourrage et le bois de chauffage. 

Table des matières

I. Écarts et lieux-dits
III. Cultes V. Armoiries VII. Annexes
 
II. Histoire
IV. Lieux et monuments VI. Notes et références
1. Bibliographie
2. Liens internes

Le village de Saint-Louis depuis le Keggelplatz (photographie de la com. de com. du pays du verre et du cristal). Sur le flanc de la colline du Steinberg, faisant face à l'église Saint-Louis, une belle statue du Sacré-Cœur de Notre-Seigneur Jésus-Christ invite au recueillement (photographie de Bernadette Amoroso). Le village au début du XXe siècle. Les bâtiments de la cristallerie sont situés au centre du village.

I. Écarts et lieux-dits

II. Histoire

L'origine du village de Saint-Louis-lès-Bitche provient de l'établissement en ce lieu d'une première verrerie en 1586. Cette industrie initiale se situait au lieu-dit Münzthal, signifiant littéralement la vallée des moînes. Elle s'explique très vraisemblablement par l'abandon de la verrerie de Holbach, sur l'actuelle commune de Siersthal, l'année précédente. Les hordes de mercenaires suédois à la botte de l'impitoyable comte Ernst von Mansfeld provoquent des ravages énormes dans la région pendant l'épisode terrible de guerre de Trente Ans (1618-1648), de telle manière que le village est signalé comme tout à fait détruit en 1661. La verrerie cesse ainsi ses activités au milieu du XVIIe siècle et en 1701, seule une cense est encore mentionnée. 

La majestueuse église de Saint-Louis-lès-Bitche surplombant la vallée. Vue ancienne du village au début du XXe siècle. La splendide église Saint-Louis trône sur le village et la vallée. Les discrètes maisons ouvrières, bien alignées, dans le quartier Hemmerie (photographie de Bernadette Amoroso).

Le 17 février 1767, le roi de France Louis XV (1710-1774) autorise par un arrêté du conseil d'État, qui est confirmé ensuite par lettres patentes du 4 mars 1767, la reprise de l'ancienne industrie verrière. Ses propriétaires sont alors deux avocats à la Cour souveraine de Lorraine et de Barrois, René-François Jolly et Pierre-Étienne Ollivier. Elle portera le titre de verrerie royale et sera placée sous le vocable de Saint Louis, en souvenir du bon roi Louis IX. La verrerie devient en 1767 la Compagnie des Cristalleries de Saint Louis et elle passe par la suite aux Lassalle, avant d'être vendue en 1788 au baron du Coëtlosquet. En 1781, les nouvelles verreries royales de Saint-Louis-lès-Bitche sont les premières sur le continent européen à mettre au point le verre à plomb, le cristal artificiel, dont l'Angleterre détenait le monopole depuis son invention en 1627 à Newcastle. Depuis, la cristallerie s'est placée au rang des premières cristalleries du monde. Elle est reprise en 1989 par la célèbre maison de luxe Hermès et demeure toujours en fonction de nos jours. Plusieurs représentations anciennes permettent de connaître l'aspect qu'avait le village dans le passé, au début du XXe siècle, mais aussi de mesurer l'évolution du patrimoine communal lors des importantes destructions causées par les combats et les bombardements de la seconde guerre mondiale.

III. Cultes

Du point de vue spirituel, le village constitue tout d'abord une succursale de la paroisse voisine de Soucht, puis de celle de Lemberg. Le village dépend alors de l'ancien archiprêtré de Hornbch, aujourd'hui situé en proche Allemagne, intégrant lors de la réforme des circonscriptions ecclésiastiques de 1802 le nouvel archiprêtré de Bitche, qui est calqué sur le canton. Le village demeure annexe de la paroisse de Lemberg jusqu'en 1846, date de son érection en paroisse autonome de l'archiprêtré de Bitche. L'accroissement de la population du village entraîne, de 1897 à 1902, la construction d'une nouvelle église paroissiale. Elle remplace une ancienne chapelle, devenue trop petite malgré des agrandissements successifs. Le nouvel édifice, dédié à saint Louis de France, est un somptueux pastiche de l'art roman. Il est élevé grâce à l'aide financière de la famille du baron du Coëtlosquet, propriétaire de l'usine à cette époque, dans le style basilical.

La colline du Steinberg fait face à l'église du village (photographie de Bernadette Amoroso). Un ancien lavoir, fort bien entretenu, se situe encore dans la rue principale. Au centre du village, l'ancienne auberge de la Croix de Lorraine (photographie de Bernadette Amoroso). La fontaine du Coëtlosquet se situe dans la forêt du village.

IV. Lieux et monuments
Le centre du village de Saint-Louis-lès-Bitche (photographie de Bernadette Amoroso). Le chêne Georgel est un arbre de la liberté, planté pendant la période révolutionnaire. Une des entrées du village (photographie de Bernadette Amoroso). Le monument aux morts communal se situe aux pieds de l'église paroissiale Saint-Louis.

À quelques centaines de mètres à l'Ouest du village de Saint-Louis-lès-Bitche, sur la route menant au village voisin de Montbronn, se situe le moulin de Münzthal, dont la création a été autorisée en 1727 sur le site de la verrerie du même nom. Le bâtiment actuel, qui date de 1818, a cessé de tourner depuis bien des années. De l'autre côté de la route se trouve une maison, installée au bord de l'un des magnifiques étangs s'égrenant dans la vallée de l'Eichel et de ses petits affluents. Et tout autour, la forêt est visible à perte de vue, avec ses résineux et quelques feuillus, qui a été l'une des conditions favorables à l'implantation de la verrerie dans ce secteur. Une croix de chemin est élevée à cet endroit au XIXe siècle. Sculptée en grès, elle représente un ange, ainsi que deux saints non identifiés et des têtes d'angelots ailées, dans une nuée rayonnante. Une seconde croix, sans doute du XVIIIe siècle, avec fût-stèle droit, galbé en plan, et croisillon en croix latine, représente la Très Sainte-Trinité, la Sainte Vierge Marie et saint Jean.

V. Armoiries

La description des armoiries de la commune de Saint-Louis-lès-Bitche est la suivante : « d'azur aux lettres S et L entrelacées surmontées d'une couronne royale, entourées de la couronne d'épines, le tout d'or, au chef d'or au lion léopardé de gueules ». Les armes rappellent à la fois l'appartenance au comté de Bitche et la célébre cristallerie du village.

VI. Notes et références

La nef de l'église Saint-Louis et l'orgue principal. L'étang de Saint-Louis-lès-Bitche (photographie de la com. de com. du pays du verre et du cristal). Les bâtiments de l'usine (photographie de la com. de com. du pays du verre et du cristal). Le village de Saint-Louis-lès-Bitche en automne.

VII. Annexes

1. Bibliographie

2. Liens internes


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