Haspelschiedt

Situé au Nord-Est de la ville de Bitche, en plein pays couvert, le petit village de Haspelschiedt et son grand ban forestier sont traversés par le Schwartzenbach, un ruisseau qui alimente un magnifique étang, long de plus de deux kilomètres, et fort apprécié des pêcheurs de la région. Pour nous abandonner aux plaisirs de l'eau et de la baignade, il nous suffit de suivre la cohorte de voitures étrangères qui, venant de la frontière allemande, se dirige vers le village. Au bord du lac s'est installé un véritable village de toile. Les touristes ne savant pas qu'en decendant vers la pièce d'eau, ils passent à côté du Goetzengarten et du Heiligengarten et franchissent du même coup une très ancienne frontièe de catholicité dont la toponymie a gardé la trace. Ils ignorent sans doute aussi que les nombreux étangs de la région et leurs lits de marécages constituaient des zones de typhoïde et de typhus, à telle enseigne que le roi Louis-Philippe dut en faire assécher plusieurs.

Au pied de la colline du Schwartzenberg, la chapelle Saint-Wendelin est érigée en 1792 (photographie de la section de Bitche du Club vosgien). Le village de Haspelschiedt au début du XXe siècle. L'étang de Haspelschiedt et la digue. Le village est entouré d'une belle forêt, se prolongeant dans le camp militaire de Bitche.

Table des matières

I. Écarts et lieux-dits
III. Cultes V. Armoiries VII. Annexes
 
II. Histoire
IV. Lieux et monuments VI. Notes et références
1. Bibliographie

2. Liens internes

I. Écarts et lieux-dits

De nombreux lieux-dits sont aujourd'hui intégrés au camp militaire de Bitche. Il s'agit de :
L'étang de Haspelschiedt (photographie de la com. de com. de Bitche et environs). L'église Saint-Nicolas de Haspelschiedt. Le polissoir préhistorique.

II. Histoire

Des témoignages archéologiques importants ont été dénombrés sur son territoire : une enceinte préhistorique au niveau du Schlossberg, un polissoir et une stèle de Mercure mise au jour avant 1855 près de la maison forestière de la Main-du-Prince, dont le nom rappelle un épisode de la guerre entre le duc de Lorraine Ferry III et l'évêque de Metz Bouchard d'Avesnes, à la fin du XIIIe siècle. Mentonné en 1544 sous une forme très proche de son nom actuel, Haspelschid, du vieil allemand Aspel-Scheide, signifiant la forêt des trembles, le village fait partie de la mairie de Walschbronn au XVIe siècle. Pendant la seconde guerre mondiale, les habitants sont évacués le 1er septembre 1939 à Lignières-Sonneville, en Charente, et rentrent en septembre 1940. Le village est évacué une seconde fois le 7 novembre 1940 dans les villages de Lezey, Bezange-la-Petite, Ley, Ommeray et Juvelize, dans le canton de Vic-sur-Seille, le village étant intégré au camp militaire de Bitche. Le village est libéré par les troupes américaines le 17 mars 1945 et détruit par la suite. Plusieurs représentations anciennes permettent de connaître l'aspect qu'avait le village dans le passé, au début du XXe siècle, mais aussi de mesurer l'évolution du patrimoine communal lors des importantes destructions causées par les combats et les bombardements de la seconde guerre mondiale.

III. Cultes

Du point de vue spirituel, le village de Haspelschiedt est une ancienne filiale de la vaste et ancienne paroisse-mère de Schorbach, érigé en paroisse de l'archiprêtré de Bitche en 1802. L'église actuelle, dédiée à saint Nicolas, remplace une première chapelle. Elle est construite de 1869 à 1874, de type basilical avec transept légèrement saillant et chœur polygonal, pastichant le gothique du XIVe siècle, et restaurée de 1947 à 1953.

Au Nord-Ouest du village, en plein champ, au pied de la colline du Schwartzenberg, la chapelle Saint-Wendelin mérite une expldifiication. Elle a été érigée en 1792 par un homme qui avait de grands biens, Jean Maschino. En cette période si troublée de la Révolution, il avait cru bon de cacher son trésor dans un champ pendant la nuit. Sur la colline d'en face, un berger avait suivi le manège. Dès le départ de Maschino, l'autre alla déterrer le magot et l'emporta chez lui. Au petit matin, jugez de la stupéfaction du riche propriétaire, se rendant soudainement compte qu'il était volé et ruiné ! Le berger, qui était sensible à la pitié, vient le trouver alors en disant : « J'ai pris votre bien et l'ai mis à l'abri. Il était si mal caché que n'importe qui aurait pu le trouver et l'emporter ». Bouleversé devant une si grande honnêteté chez un homme pauvre, le riche Jean fit ériger en cet endroit une chapelle en l'honneur de saint Wendelin, patron des bergers. Le petit oratoire qui a eu à souffrir de la dernière guerre est à présent bien rénové depuis 1956.

Les belles forêts entourant le village sont particulièrement appréciées pour la chasse. Devant la mairie du village, un buste rappelle la mémoire du général Stuhl, enfant du pays devenu sénateur de la Moselle. La croix Keller, érigée en 1758 et restaurée en 1863. Le rocher sculpté de la Main-du-Prince se situe en bordure de la route de Wissembourg et demeure quelque peu énigmatique.

IV. Lieux et monuments

La colline du Schlossberg se trouve à un kilomètre environ au sud-ouest du village. En dépit de la végétation qui l'étouffe, il est possible de distinguer les traces d'un très vieux mur d'enceinte. La tradition se tait complètement sur les ruines qui la couronnent et qui sont désignées sous le nom de Altschloss. Ces ruines, vaste enceinte elliptique en pierre, s'étendent sur une longueur de 300 mètres et une largeur de 160 mètres. Le mur, large de 10 à 16 mètres à sa base, haut de 5 mètres, est formé de pierres brutes, superposées sans ciment. Boulanger, en 1853, décrivit les ruines ainsi : « L'enceinte consiste en un cavalier continu de 5 mètres de hauteur, formé de pierres brutes amoncelées, sa largeur est de 12 à 15 mètres. L'escarpement étant moins abrupt du côté nord, la défense fut renforcée au moyen d'une seconde enceinte extérieure. Tout est en grès. Il y a deux ouvertures, l'une à l'est, l'autre à l'ouest. Sur le versant occidental, il existe un point d'eau, ce qui est indispensable pour un poste de défense ». Les hypothèses les plus diverses ont été émises pour expliquer ce réduit défensif. La tradition parle d'un vieux château, ce qui est très évasif, sutout lorsqu'on sait qu'aucun vestige de ce château n'a été retrouvé. On a aussi fait un rapprochement avec le camp d'Attila au Dolberg, sur les bords de la Sarre et de la Nahe, pour affirmer que le ring d'Haspelschiedt était un autre poste de défense du roi des Huns. Pour certains chercheurs, il s'agit tout simplement d'une enceinte de protection pour la population lors des grandes invasions. Le refuge d'Haspelschiedt peut être assimilé, comme le pense Linckenheld, aux Fliehburgen si nombreux dans les Vosges, et dont la consruction s'étend largement dans le temps, depuis l'époque néolithique jusqu'à la période des grandes invasions. Quoi qu'il en soit, il sera difficile de se prononcer tant qu'une investigation méthodique du site n'aura pas été faite.

Le grand étang. Le polissoir préhistorique. Le grand étang (photographie de la com. de com. de Bitche et environs).

Il en va presque de même avec le polissoir qui se trouve à l'Est du village, au fond d'un vallon perpendiculaire à la vallée du Schwartzenbach. Une grande paroi rocheuse en grès longue de vingt-six mètres et haute de huit mètres avec une avancée naturelle formée par un énorme pilier, séparé à la base de la paroi, mais qu'il rejoint à son sommet : tel se présente le polissoir. Les marques de polissage couvrent 10 m² ; 95 % d'entre elles sont des stries, le reste des cuvettes. On a dénombré sur toute la paroi près de 400 marques dont les plus hautes se trouvent à un mètre soixante du sol. Comme sur d'autres monuments de la région, on peut identifier également des marques différentes de celles du polissage. Le grand polissoir d'Haspelschiedt n'est pas le seul des Basses-Vosges, ce qui permet de supposer un habitat néolithique en notre région. La plupart des polissoirs sont situés en bordures de grandes voies de passage naturel et leur orientation vers le Sud est fréquente. Jusqu'à présent, on n'a pas découvert de haches polies au pied de la paroi, mais sur les bans des villages de Haspelschiedt, Roppeviller et Bousseviller. D'où vinrent les hommes mystérieux qui les utilisèrent ? La falaise, striée de cicatrices, refuse de livrer ses secrets.

En bordure de la grande rue du village, le calvaire appelé localement croix Keller, est érigée en 1758 et restauré en 1863. Un haut piédestal de plan rectangulaire supporte une stèle ornée d'une Vision de saint Hubert, un peu fruste, sculptée en bas relief, à laquelle assiste, comme souvent dans le pays de Bitche, le très populaire saint Wendelin agenouillé au milieu de ses moutons. La Très Sainte Vierge Marie et saint Jean, traités en ronde bosse, ainsi que Notre-Seigneur Jésus-Christ en croix s'imposent par la qualité inhabituelle de la sculpture et par le traitement savant du perizonium (linge ceignant Notre-Seigneur à la taille). Un calvaire semblable, datant de la même époque, se dresse dans le cimetière du petit village voisin de Liederschiedt.

V. Armoiries

La description des armoiries de la commune de Haspelschiedt est la suivante : « d'or à la fasce bretessée de gueules ». La fasce, muraille crénelée, symbolise le mur préhistorique, qui constitue la principale curiosité du village. Les couleurs sont quant à elles celles des ducs de Lorraine, qui possédaient la seigneurie par le comté de Bitche au Moyen Âge.

L'étang de Haspelschiedt. Le village au début du XXe siècle. L'étang de Haspelschiedt. L'étang de Haspelschiedt.

VI. Notes et références

1.

VII. Annexes

1. Bibliographie
2. Liens internes


Communes du canton de Bitche

Baerenthal - Bitche - Eguelshardt - Goetzenbruck - Hanviller
Haspelschiedt - Lemberg - Liederschiedt - Meisenthal - Mouterhouse - Philippsbourg
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