I. Histoire
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III. Mobilier | V. Cimetière | VII. Annexes |
II. Édifice
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IV. Orfèvrerie | VI. Notes et références | |
L'église paroissiale est dédiée à saint Martin de Tours. Construite en 1770 et restaurée en 1832, elle est gravement endommagée en 1940 et 1945 et est complètement restaurée dans le même esprit en 1954, avec cependant une tendance à la simplification et des formes plus anguleuses dans la toiture en cuivre de la tour-clocher. À l'intérieur, le mobilier, qui a particulièrement souffert des bombardements, est entièrement renouvelé. La tour-clocher est reconstruite en 1903, puis à nouveau en 1954. Il s'agit d'un édifice de type église-grange, avec vaisseau unique, plan allongé, tour porche hors-œuvre en façade et chevet polygonal. En grès, moellon et enduit, l'église présente un toit à longs pans, avec croupe et flèche polygonale, recouverte d'aroise.
Le chœur, reconstruit en 1770 à l'époque du curé Théodore Mexal (date portée par son inscription funéraire), a été mis au goût du jour, en même temps que la nef, par l'adjonction, à la fin du XIXe siècle, d'un décor stuqué avec des fausses voûtes dans les chœurs, des caissons aux plafonds des nefs, des pilastres et des chapiteaux, comme il en subsiste à Rohrbach et à Siersthal. D'inspiration Renaissance, opulent dans son traitement, il revêt tous les murs de l'édifice, simule des panneaux sur le plafond de la nef et multiplie les fausses voûtes dans le chœur. Entre 1770 et 1775, trois autels à retable en stuc et une chaire à prêcher ont été commandés à des stucateurs, peut-être à Jean-Philippe Mihm et à Winibald Wagner, installés à Sarrebrück, auxquels on doit d'autres œuvres dans la région. Un orgue, œuvre de Willy Meurer, est installé en 1963. L'instrument possède deux claviers de cinquante-six notes et un pédalier de trente notes, ainsi que des transmissions électro-pneumatiques.
La paroisse possède une belle pièce d'orfèvrerie : un calice en argent, portant le poinçon de l'orfèvre strasbourgeois J.-G. Pick, reçu maître en 1739, et la lettre-date de 1772. Le calice est décoré sur le pied de cartouches rocaille ciselés alternant avec un décor de roses, d'épis de blé et de pampres se détachant sur un fond amati. La fausse-coupe ajourée, reprenant les mêmes thèmes, témoigne de beaucoup de sûreté et d'élégance dans le traitement des éléments végétaux et du décor rocaille.
Le cimetière, encore en place autour de l'église jusqu'en 1985, avait conservé de nombreuses tombes des XVIIIe et XIXe siècles. À la suite de l'aménagement des abords de l'édifice et de la construction d'une morgue, une douzaine de monuments ont été regroupés au nord de l'église, le long du mur de clôture. Datant du milieu du XVIIIe siècle, les monuments de Catharina Behr et de Peter Hartman, décédé en 1741, sont l'œuvre d'un même sculpteur. Sculptées dans le grès, ces stèles sont décorées en bas-relief d'une croix latine aux extrémités trilobées ornées de grosses fleurs, qui sont peut-être un rappel aux Cinq Plaies du Christ, tandis que la partie inférieure est réservée aux représentations macabres (crâne et tibias croisés).
Le monument de Joseph Schuster, mort en 1824, mutilé par un éclat d'obus, rompt avec la sobriété des précédents par son élévation en forme de violon, soulignée par un décor rocaille et sa sculpture plus abondante et plus élégante : chérubins dans une nuée rayonnante, sablier, cierge brisé et saule pleureur. Ces thèmes, qui expriment la fuite du temps, l'interruption de la vie et le fait que la nature s'est mise à l'unisson de la douleur des vivants, se retrouvent tout au long du XIXe siècle dans l'est de la Moselle.
À l'imitation de la nature, le tombeau de la famille Demmerle, une famille de sculpteurs funéraires installés dans le village, a été élevé en 1885. Représentant un amoncellement de pierres, selon une habitude répandue à l'époque à travers toute la Lorraine, le monument est creusé à la face d'une niche abritant la statue de Notre-Dame de Lourdes. Son intérêt particulier réside dans la longue inscritpion allemande en lettres gothiques gravée sur chacune des pierres simulées, à la face et au revers, insistant aussi sur la fragilité de la vie et la fuite du temps, ainsi que glorifiant le travail du sculpteur.