Rue du Commandant-Teyssier à Bitche

La rue du Commandant-Teyssier constitue une des artères principales de la petite ville de Bitche. Elle se situe entre, d'une part le carrefour central de la cité (Scharfeneck) - où elle rejoint les rues du Maréchal-Foch et de Sarreguemines - et d'autre part la rue Saint-Augustin, qui constitue son prolongement en longeant la citadelle pour se diriger vers la sortie de la ville, en direction de Schorbach et de l'Allemagne. La rue est baptisée Herrenstraße durant la période de l'annexion allemande de 1871 où elle connaît de nombreux travaux, de sorte que la quasi-totalité des édifices actuels date de cette époque. Elle est appelée rue du Commandant-Teyssier lors du retour à la France en 1918, en souvenir du glorieux défenseur de la place lors du siège très long de 1870-1871.

La Herrenstrasse durant l'annexion, depuis le carrefour central de la ville. La rue Teyssier et l'église protestante vers 1930, vers le carrefour central. La rue du Commandant-Teyssier depuis le Scharfeneck et l'église protestante. La rue du Commandant-Teyssier et l'église protestante après le retour à la France en 1918.

Table des matières

1. Église protestante
4. Synagogue
2. Maisons du XVIIIe siècle
5. Bibliographie
3. Art nouveau

1. Église protestante

L'issue de la guerre de 1870 amène l'arrivée de nombreux immigrants allemands, qui vont donner un nouvel essor à la paroisse protestante. Dépendant de Mouterhouse depuis le 5 novembre 1850, la communauté protestante est rattachée au consistoire de Sarreguemines à partir de 1876. Dès 1852, elle se réunit une fois par mois dans une salle louée en ville, et qui est endommagée par les bombardements de 1870-1871. Le culte est alors célébré dans la chapelle de la citadelle avec l'autorisation du ministère impérial de la guerre et de concert avec la paroisse militaire allemande, assez importante. Comme des divergences ont eu lieu avec les autorités militaires, la communauté civile protestante de Bitche loue une salle en ville jusqu'à l'inauguration de l'église protestante en 1882. Le 1er mai 1880, une école protestante est créée en ville et le 19 mai 1881 a lieu une cérémonie pour la pose de la première pierre de l'église protestante, rue Teyssier, dont l'édification se poursuit jusqu'au 6 août 1882, jour de l'inauguration officielle. La paroisse acquiert en 1907 l’actuel presbytère, voisin de l'église, avec le concours du conseil municipal et du maire Schuster. 

2. Maisons du XVIIIe siècle

La rue Teyssier est bordée de maisons bourgeoises et d'hôtels du XVIIIe siècle. Le numéro 25, mitoyen à gauche d'un autre hôtel très modifié au XXe siècle, est formé de deux corps disposés en équerre. La façade sur rue, encadrée par des chaînes d'angle à bossages et chapiteau composite rappelant les pilastres de l'architecture classique, est très largement percée. L'austérité de l'ensemble est seulement tempérée par le soin accordé à la porte cochère, très haute et couverte d'un arc en anse de panier, que les bossages en table apparentent à l'architecture militaire. Elle s'ouvre sur un couloir débouchant sur la cour, bordée à droite par les dépendances partiellement construites en pan-de-bois.

3. Art nouveau

Comme dans de nombreuses autres villes de Lorraine, l'Art nouveau a laissé sa marque à Bitche, même s'il a puisé son inspiration dans le Jugendstil pour la maison du 11, rue Teyssier. Peu novatrice dans sa composition, la façade de la maison, construite en 1904 par l'architecte J. Fischer de Sarreguemines, surprend par l'exubérance du décor, qui s'est réfugié sur le fronton chantourné amortissant la partie gauche. Des tiges ondoyantes traitées en bandeau dans le grès appareillé jaillissent des fenêtres du premier étage, s'amenuisent autour d'une lucarne en fer à cheval, avant de se terminer en un foisonnement végétal.

La rue Teyssier et l'église protestante depuis le plateau de la citadelle. La procession de la Fête-Dieu à Bitche en 1932 : descendant la rue du Commandant-Teyssier, elle entre dans la rue du Maréchal-Foch. Le carrefour central ou Scharfeneck est le point névralgique de la petite cité, reliant les principales artères commerciales. La maison située au numéro 17 de la rue Teyssier avant la seconde guerre mondiale.

4. Synagogue

L'annexion allemande entraîne également une forte immigration juive, dont la communauté développe le commerce local. Venue des villages de l'Alsace du nord et de l'Allemagne, et plus spécialement des villages de Wœrth, de Westhoffen, de Colmar, de Herrlisheim et de Diemeringen, cette nouvelle communauté développe le commerce par des magasins de vêtements, de tissus, de chaussures et aussi par le commerce du bétail. La communauté installe une première synagogue en appartement, rue Teyssier, dans la maison Meinke, devenue par la suite la mercerie Biache puis l’actuel salon de coiffure Vogt. Elle achètera par la suite une maison de particuliers, la synagogue actuelle, située rue de Sarreguemines.

5. Bibliographie

Accueil