Chapelle Saint-Hubert de Rahling
Situé sur la grande route de Sarre-Union à Bitche, en pays découvert,
le gros village de Rahling
s'étale au carrefour des routes de Montbronn
à Schmittviller et de Butten, aux portes de l'Alsace bossue. Le
patrimoine du village est très riche, puisqu'il possède la très belle
église
Saint-Christophe, datant du milieu du XVIIIe siècle et possédant
un mobilier de qualité avec un retable monumental, le château,
mentionné dès le XVe siècle, des croix de chemin et des calvaires
parsemant le ban communal et les deux chapelles Saint-Hubert ou Altkirche, sur le ban du village
disparu d'Oldingen, et
Saint-Wendelin ou Weiherkirche, nichées dans les
champs entourant le village.
I. Histoire
Il subsiste
encore aujourd'hui la ferme et la chapelle
nommée localement Altkirche
(la vieille
église), sur le ban du village disparu d'Oldingen et à la
limite du ban de Bining.
Depuis le chemin de
la ferme de Mohrenhof, au
Nord du village,
le regard embrasse la vallée d'Altkirche
et, à
l'arrière-plan, le plateau en bordure du Wasgau
(le pays du chaume).
Le paysage de champs ouverts avec ses parcelles
laniérées, ponctuées de bosquets, si
caractéristique du pays découvert, est
aujourd'hui en pleine
mutation à cause du remembrement. Au premier plan, la
chapelle
Saint-Hubert, reconstruite à partir de 1841, est
flanquée
à gauche d'une ferme qui occupe le bâtiment
affecté
autrefois aux gardiens des lieux.
II. Mobilier
Appliqué au mur droit de la nef, un grand relief daté 1724, sommé d'une
haute croix, représente la Vision de
saint Hubert,
patron de la chapelle. Sculpté dans le grès et couvert d'une
polychromie moderne, il figure sous une arcature en plein cintre les
apparitions du cerf crucifère et de l'ange émergeant de la nuée pour
remettre l'étole au saint. Saint Hubert est de facture naïve, comme si
souvent dans la sculpture des croix de chemin,
tandis que la végétation
et les animaux tendent même vers la stylisation. L'artiste semble
cependant avoir été plus à l'aise dans la représentation du décor
floral des écoinçons, traité de façon vigoureuse et élégante.
Trois couronnes en fer forgé, de tailles différentes, sont conservées
dans la chapelle d'Altkirche,
but d'un pélerinage à saint Hubert le 3 novembre. Selon une coutume
ancienne et assez répandue, les malades qui souffraient de céphalées
posaient la couronne sur leur tête, le mal passant dans celle-ci, où il
était définitivement fixé. De telles pratiques ont existé en Moselle à
la chapelle Saint-Hermès à Bliesbruck, à la chapelle Saint-Roch à
Koenigsmacker, à la chapelle du Castel à Mondorff ou encore à l'église
de la Montagne à Sarralbe.
III. Notes et références
1.
IV. Annexes
1. Bibliographie
- GILBERT (Louis), « La légende de saint Hubert dans l'art lorrain », in L'Austrasie,
Metz, 1905. num. 2, octobre 1905, Metz. Publié dans le tome num. I,
reprenant les num. 1-4 (juillet 1905-juillet 1906). L'article en
question est reproduit p. 487-506. p. 501-502.
- JACOPS (Marie-France), GUILLAUME (Jacques), HEMMERT (Didier), Le Pays de Bitche (Moselle),
Éditions Serpenoise, Metz, 1990, p. 94-99.
2. Liens internes