Le Bitscherland possède un patrimoine religieux très riche. Il recèle de charmantes petites chapelles et d'églises remarquables, d'humbles oratoires nichés à la lisière des forêts. Son territoire est parsemé de très nombreux calvaires et croix de chemin, rappelant au promeneur la foi de ceux qui l'ont précédé dans ce pays. La situation de la région, sur les marges de la Lorraine catholique, entraînant l'affirmation d'une foi vive face aux protestants des pays voisins, confortée par une vieille tradition religieuse d'une bonne partie des émigrants, explique la prédominance du patrimoine religieux, qui a laissé son empreinte dans le paysage artistique. Une empreinte toujours renouvelée, tant les mentalités restent profondément ancrées dans leurs traditions.
Table des matières
I. Histoire
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II. Notes et références | III. Annexes |
« Taillés dans le grès, sans doute par les mêmes sculpteurs que les croix et les calvaires, et ayant suivi la même évolution formelle ou stylistique, les monuments funéraires ont particulièrement souffert des « gôuts nouveaux » et ont été très souvent remplacés par des tombeaux en granit poli.
Au XVIIIe siècle, ce sont de petites stèles à la partie supérieure chantournée sur laquelle se détache une croix aux extrémités trilobées. Elles sont souvent décorées d'une niche à coquille simulée, les thèmes iconographiques les plus usités étant le cœur percé de trois clous, le monogramme du Christ, le crâne et les tibias ; parfois aussi, les bras de la croix sont ornés de grosses fleurs. À partir du début du XIXe siècle, les croix deviennent plus grandes mais aussi plus sèches dans leur sculpture, preant parfois la forme d'un violon. Les saints patrons des défunts remplacent fréquemment les sujets macabres, tandis qu'au revers sont quelquefois représentés un saule pleureur ou les cinq plaies du Christ, un thème de méditation souvent proposé aux fidèles dans la région et en Alsace, qui évoquait les mains et les pieds du Christ percés de clous et le cœur transpercé par un glaive, source de salut pour le fidèle à l'heure de la mort. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, les monuments se calquent sur la production générale de la Lorraine, imitant la nature avec des amoncellements de pierres ou s'inspirant de l'art gothique.
Dans quelques rares cimetières, on trouve encore des croix en fonte produites localement, les unes signées par J. Mayer « artiste à Bitche » dans les années 1840-1850, les autres fondues à partir des années 1870 par l'usine de Dietrich à Mouterhouse. À chacun de ses ouvriers décédés, celle-ci offrait une croix au décor néo-gothique, toujours la même, à laquelle elle ajoutait le nom du défunt et la date de son décès » (1).