I. Histoire
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III. Mobilier | IV. Cimetière | VI. Annexes |
II. Édifice
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1. Autels
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V. Notes et références | |
2. Vitraux
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3. Statues
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1. Notes
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2. Traductions
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3. Références
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6. Orfèvrerie
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Du point de vue spirituel, le petit village de Bousseviller constitue tout d'abord une succursale de la vaste et ancienne paroisse de Walschbronn. Celle-ci, dépendant de l'archiprêtré de Hornbach, aujourd'hui en proche Allemagne, a regroupé sous sa tête jusqu'à une vingtaine d'annexes situées de part et d'autre de l'actuelle frontière franco-allemande, dans les années précédant la Révolution française. Le village de Bousseviller est rattaché à la paroisse voisine de Hanviller en 1804, suite à la réforme des circonscriptions ecclésiastiques entreprise à partir de 1802. La chapelle Sainte-Odile est par la suite érigée en chapelle vicariale en 1847 (1).
Une première chapelle est élevée dans le village au XVIe ou au XVIIe siècle et est mentionnée en 1607. Elle se situe au pied d'un très haut rocher appelé Kapellenberg (colline de la chapelle) et son accès est interdit en 1737. Dans une requête de 1780, adressée à Monseigneur l'Évêque de Metz pour la reconstruction à neuf de la chapelle sur un autre emplacement, les habitants mentionnent qu'elle est « bâtie sur un mauvais emplacement, l'entrée donnant sur les écuries d' un particulier du lieu et bâtie tout contre un rocher très haut » (2).
Un nouvel édifice, dédié à sainte Odile et à saint Gengoult, est donc construit en 1781 au milieu du village. La nouvelle chapelle est de dimensions modestes, se rattachant au type des églises-granges. Elle est composée d'une nef à vaisseau unique plafonné, ainsi que d'un chœur à chevet polygonal, ce qui la situe fort bien dans la tradition de l'architecture religieuse locale du XVIIIe siècle. Sa façade à haut pignon est surmontée, sur la première travée de la nef, d'un campanile couvert d'un toit à bulbe pittoresque. L'ensemble de ces caractéristiques invite à la comparer à la Weiherkapelle ou chapelle de l'Étang de Bitche, ainsi qu'aux anciennes églises paroissiales de Bitche - réaménagée au début du XXe siècle - et Hanviller - détruite durant la seconde guerre mondiale. Endommagée lors des combats et des bombardements de la guerre de 1939-1945, la chapelle Sainte-Odile est restaurée par la suite (1, 3).
Un fronton sculpté ajouré du XVIIIe siècle
est remployé au-dessus de la porte d'entrée de
l'édifice. En grès rose, il présente un
décor de soleil
au visage humain, encadré d'ailerons ourlés de
feuillages. Le fronton
porte l'inscription suivante, dominant l'ensemble et tenue de part et d'autre par deux angelots : « BENEDICTS. VIR. QVI. CONFIDIT. IN. DOMINO. IERE.
17, 17 » (traduction 1). En
grès gris quant à elle, une sculpture en haut-relief est
posée sur le fronton : on y reconnaît Dieu le
Père en buste, représenté sous les traits d'un
vieillard barbu et surplombant un nuage, complété par la
colombe du Saint-Esprit qui repose sur sa poitrine (note 1). La tradition locale affirme que le fronton sculpté constituerait un vestige de l'ancienne abbaye cistercienne de Sturzelbronn, détruite lors des troubles de la Révolution française. (1, 3).
Le retable du maître-autel, en bois taillé polychrome et doré, date du XVIIIe siècle. Mesurant quatre mètres de hauteur sur trois mètres de largeur, le retable nous présente une majestueuse statue en demi-relief du Christ en Croix. Caché aux yeux des visiteurs peu attentifs, un bas-relief situé au pied de la croix nous montre les trois personnes divines de la Très Sainte-Trinité : le Père - bénissant de la main droite - et le Fils - seulement vêtu du linge blanc de la Résurrection - apparaissent sous apparence humaine et siègent de part et d'autre d'un globe crucifère, tandis que la colombe du Saint-Esprit, dans une nuée rayonnante, domine l'ensemble. L'autel et le tabernacle, datant de la même époque, sont de même facture : la porte du tabernacle est décorée du motif d'un calice, surmonté d'une hostie crucifère rayonnante. Le tabernacle et l'entablement, ainsi que la niche qui les surplombe, se situaient sur l'autel latéral droit après la restauration qui a suivi la seconde guerre mondiale : ils ont été posés sur le maître-autel qui a retrouvé sa place devant le retable monumental (4, 5).
Les autels latéraux sont dédiés à l'Immaculée Conception de la Sainte Vierge à gauche et à saint Joseph à droite et datent du XVIIIe siècle. Les tombeaux des deux autels latéraux sont de même facture et proviennent très vraisemblablement de la même commande. Il s'agit peut-être des autels latéraux qui se situaient dans l'ancienne chapelle du village de Bousseviller, au sujet de laquelle les habitants dressèrent une requête à Monseigneur l'Évêque de Metz, le priant de céder gratuitement au nouvel édifice les anciens autels latéraux et le Christ de cuivre (6, 7). Un nouvel autel a été installé au milieu du chœur, comme le permettent les réformes envisagées par le concile Vatican II - un ambon a été installé au même moment : il représente la colombe du Saint-Esprit ainsi que le livre de la Parole de Dieu.
Les vitraux actuels datent de 1902 et sont l'œuvre de la célèbre maison Ott de Strasbourg. En verre transparent coloré, il s'agit de vitraux peints à décor de quadrilobes. Sainte Odile est représentée sur le pan Sud-Est du chœur, tandis que sainte Catherine d'Alexandrie (note 2) apparaît sur le pan Nord-Est du chœur (8).
La chapelle abrite une très belle statue (petite nature) de sainte Odile, mesurant un mètre vingt de hauteur et datant de la deuxième moitié du XIXe ou du premier quart du XXe siècle. En plâtre moulé, elle est recouverte d'une peinture polychrome et trône au milieu de la nef (9).
Une statue en plâtre de saint Antoine de Padoue, portant l'Enfant-Jésus, fait face à celle de sainte Odile : datant de la même époque, elle se situe contre le mur Nord de la nef. Au-dessus des autels latéraux, des statues en plâtre de la Vierge de l'Immaculée Conception et de saint Joseph tenant l'Enfant-Jésus trônent respectivement à gauche et à droite. Une statue en plâtre du Christ en Croix domine le maître-autel (10).
Les fonts baptismaux ainsi que le confessionnal sont situés dans le chœur de la chapelle.
Le confessionnal est situé dans le chœur de la chapelle, tout comme les fonts baptismaux.
Dans le cimetière, qui entoure encore la chapelle, subsiste une très belle croix monumentale datant de la seconde moitié du XVIIIe siècle. Il s'agit d'une croix à fût-stèle droit galbé en plan et à socle droit. En grès sculpté, elle représente, sur la face du fût, saint Marc et sainte Catherine. Le cimetière abrite également plusieurs tombes intéressantes, datant des années 1840-1850.
Le tombeau d'Andreas Schaff, en grès sculpté, date de 1842. Dominé par un croisillon, il représente sur la face du fût-stèle saint André et sainte Madeleine, le patron du défunt et de son épouse, de part et d'autre d'un saule pleureur sous les branches duquel ils s'abritent. Le tombeau de son épouse, Magdalena Ohliger, date de 1847. De forme et d'iconographie semblables au premier, il est l'œuvre du même sculpteur. Il est lui aussi surmonté d'un croisillon, tandis que les patrons du couple sont représentés sur la face du fût-stèle, ainsi que le triangle de la Très Sainte-Trinité. Le revers de ces deux tombes est ornée d'une croix aux cinq plaies du Christ (1, 13, 14).
Le tombeau de Barbara Gerold, épouse de Peter Haller, est élevé en 1848. En grès sculpté, il représente Notre-Seigneur en Croix, saint Pierre et sainte Barbe, les patrons du couple, ainsi que la colombe du Saint-Esprit et le triangle de la Très Sainte-Trinité (15).