Chapelle Saint-Joseph d'Ormersviller

Complètement métamorphosé depuis la seconde guerre mondiale, le centre du petit village d'Ormersviller a été considérablement apauvri par les reconstructions consécutives aux bombardements. Des fermes précédées de larges usoirs, accueillant les fumiers mais aussi plantés d'arbres, encadraient auparavant l'église paroissiale. Mais outre l'église de l'Exaltation de la Sainte-Croix, reconstruite en 1835, le village possède un patrimoine riche avec les vestiges d'une villa gallo-romaine au Nassenweg, un tumuli au Burboesch et des mardelles, les zones marécageuses du Rohre et du Struth, ainsi que la petite chapelle Saint-Joseph, érigée sur la colline de la Burg et protégeant le village.

Table des matières

I. Histoire
II. Édifice IV. Notes et références V. Annexes
 
1. Colonne
III. Mobilier
1. Traductions
1. Bibliographie
2. Chapelle
2. Notes
2. Liens internes
3. Références


I. Histoire

1. Colonne

Il est une belle tradition dans la région d'honorer le gardien de la Sainte Famille en élevant une colonne d'où il peut veiller sur la localité. De telles colonnes sont érigées dans la rue Saint-Joseph à Obergailbach, devant la chapelle Saint-Joseph à Ormersviller ou encore à proximité du village de Petit-Réderching (note 1). L'érection de la colonne d'Ormersviller précèdera de quelques années celle de la chapelle au sommet de la colline « Auf der Burg ». L'initiative revient à l'abbé Michel Kuhn (note 2), curé du village, d'élever un pieux monument en l'honneur de saint Joseph en 1880. Cette décision fait suite au décès de plusieurs jeunes femmes de la localité, mortes en couches entre 1875 et 1880 à la suite d'infections ou par manque d'hygiène.

D'une hauteur de cinq mètres et d'un diamètre de soixante centimètres, la colonne en grès rose est taillée dans un bloc extrait d'une carrière d'Urbach par deux tailleurs de pierres, Louis Houth et Nicolas Bruhl (note 3). La statue est elle aussi taillée dans un bloc de grès. Statue et colonne sont brisées lors du dynamitage de la chapelle en 1939 : la statue en grès est remplacée par une nouvelle en bronze, tandis que la colonne - désormais plus petite qu'avant - est remise en état en 1962, lors de la reconstruction de la chapelle. Un socle carré constitue la base de la colonne et porte quatre inscriptions, sur chacune de ses faces (3) :


Face 1
 
Face 2 Face 3 Face 4

L'inscription de la première face.
 
L'inscription de la deuxième face.
L'inscription de la troisième face. L'inscription de la quatrième face.

«
Gehet zu Joseph
Dieser ist der getreue
und kluge
Knecht den der Herr
über sein Haus gesetzt hat.
Math. XXIV. 45 » (traduction 1)
 
« Gott hat mich erhöht
auf daß ich viele Völker
errette (Gen. XLVIII. 20) ».
(traduction 2)
Diese
Josephs-Säüle
ist errichtet worden zum
Lobe Gottes und zu Ehren des
h. Josephs im Jahre
1880 ».
(traduction 3)
« Die Völker sollen seine
Macht erkennen ».
(traduction 4)

2. Chapelle

La petite chapelle Saint-Joseph est édifiée à la fin du XIXe siècle sur la colline de la Burg, à proximité immédiate de la frontière franco-allemande, dominant le charmant village d'Ormersviller. Elle est bénie en 1895 par Son Excellence Monseigneur François-Louis Fleck (1824-1899), évêque de Metz de 1886 à sa mort. Détruite par un dynamitage français en 1939 pour des raisons stratégiques, elle est reconstruite par la suite, en 1963-1964. La statue du grand saint Joseph, gardien de la Sainte-Famille, est posée sur une haute colonne de grès rose et veille sur les lieux, protégeant le village situé en contrebas. 

Le charmant oratoire champêtre constitue un signe de réconciliation franco-allemande fort et visible. Plusieurs pélerinages annuels, forts fréquentés par des fidèles des deux pays que sont la France et l'Allemagne, animent le lieu, qui est posé dans un écrin naturel exceptionnel et préservé. La sainte messe y est célébrée lors des fêtes de saint Joseph, le 19 mars et le 1er mai (4, 5).

II. Édifice

La chapelle actuelle est un édifice de plan rectangulaire, précédé d'un auvent et surmonté d'un clocheton au niveau du chœur.

III. Mobilier

Le mobilier de la nouvelle chapelle est relativement pauvre. Un autel face au peuple en bois est installé dans le chœur, tandis qu'un grand crucifix en bois trône contre le mur du fond, encadré par deux bas-reliefs en bois présentant des scènes de la vie de saint Joseph. L'édifice est meublé de bancs avec agenouilloirs.

IV. Notes et références

1. Traductions

1. Traduction de la face 1 : « Allez à Joseph c'est le serviteur fidèle et avisé que la Maître a établi sur sa maison ».
2. Traduction de la face 2 : « Dieu m'a élevé afin que je sauve beaucoup de peuples ».
3. Traduction de la face 3 : « Cette colonne Saint-Joseph / a été érigée à la louange de Dieu et en l'honneur de saint Joseph en l'an 1880 ».
4. Traduction de la face 4 : « Que les peuples reconnaissent sa puissance ».

2. Notes

1. Description détaillée des colonnes : colonne d'Obergailbach et colonne de Petit-Réderching.
2. L'abbé Michel Kuhn est né à Waldwisse le 28 février 1838 et est décédé à Ormersviller le 4 septembre 1899. Vicaire à Goetzenbruck d'octobre 1863 à février 1865 puis à Mouterhouse de février à octobre 1865, il est curé d'Ormersviller de 1865 à sa mort en 1899 (1).
3. Louis Houth (1833-1904) est également l'auteur d'une croix avec statues et inscriptions au lieu-dit Eben à Ormersviller, ainsi que de calvaires à Bousseviller, Lengelsheim et Opperding. Nicolas Bruhl (1860-1943) est son élève (2).

3. Références

1. HOUVER (Jean-Claude), « La Chapelle Saint Joseph (1895-1995) », in HENNER (Gérard, dir.), Ormersviller au fil des siècles, Lemberg, Imprimerie Neiter, 1995, p. 73.
2. HOUVER, 1995, p. 72.
3. HOUVER, 1995, p. 73.
4. HOUVER, 1995, pp. 72-77.
5. Base Mérimée : notice de la chapelle Saint-Joseph (page consultée le 3 août 2012).

La chapelle et le village d'Ormersviller.

La chapelle Saint-Joseph ou Burgkapelle en 1918.

V. Annexes

1. Bibliographie
2. Liens internes
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