Calvaires et croix de chemin à Schweyen
Le petit
village de
Schweyen se
situe en
pays découvert, un peu
à l'écart de la route de
Bitche
à Deux-Ponts. Le village est totalement reconstruit
après
la seconde guerre mondiale et s'étend de
façon
linéaire en direction de l'Allemagne, la
frontière se
trouvant à mille cinq-cent mètres seulement au
Nord. Les maisons, restaurées ou
rebâties, sont groupées le long de l'unique rue,
dans un désordre apparent, mais la reconstruction a
respecté les volumes et les matériaux originels
du bâti.
Table des matières
I. Croix monumentales
1. Rue de l'école
Les vestiges d'une croix monumentale sont situés au
croisement
de la rue de l'école et de celle du moulin. Seul le socle
demeure, datant de la première moitié du XIXe
siècle. En grès gris, il s'agit d'un socle droit.
La représentation du populaire
saint
Wendelin,
tenant sa houlette dans la main, occupe toute la face du socle,
entourée d'un décor floral (
1).
2. Croix de 1768
Une croix
monumentale est élevée à vingt
mètres du
cimetière, au croisement du prolongement de la rue de
l'école et d'un chemin. En grès rose, il s'agit
d'une
croix à fût droit, érigée en
1768 aux
frais de Fridrich Hauck
et de Jacob Fabing.
Notre-Dame des Sept-Douleurs est
représentée sur la face du fût, tandis
que
des symboles macabres tels que le crâne et les tibias
croisés figurent à la base du croisillon. Une
première inscription est gravée sur le
fût :«
1768 [D]ISES CREUZ [IS]T AUFGERI[CH]T ZUR EH[RE] GOTTES FRIDRICH HAUCK.
VN[D] [J]AKOB FABING »
. Une seconde inscription, partiellement lisible, figure sur le socle
et nous renseigne au sujet d'une restauration de la croix :«
ERNEUERT DURCH DIE EHE[LEUTE] J. BAP[T] HAUCK ... SCHO ... ».
La partie supérieure du croisillon est par terre, au pied de
la
croix ; le corps du Christ est arraché et on peut voir de
nombreux éclats d'obus (
2).
3. Rue du Windhof
Les
vestiges d'une croix monumentale se situent rue
du Windhof, contre la maison numéro 4. Seul subsiste encore
un
élément du fût,
représentant la
Très Sainte Vierge. En grès, il s'agissait d'une
croix
monumentale à fût droit, creusé d'une
niche. Elle
datait sans doute du milieu du XVIIIe
siècle et se trouvait, avant la seconde
guerre
mondiale, dans la rue du moulin (3).
4. Johannespfad
Une croix monumentale a été
érigée au bord du chemin Johannespfad,
aux frais de Catharina Bikard, à l'emplacement
où son père décéda
accidentellement. En grès rose, il s'agit d'une
croix à fût-stèle
droit, datant de la
première moitié du XIXe siècle. En
très
mauvais été, tous les vestiges de la croix -
fût-stèle et croisillon en quatre morceaux - sont
abandonnés contre un hangar, situé en face du
cimetière. La croix a sans doute été
cassée
à son emplacement antérieur et les fragments
déposés à cet endroit. La
Très Sainte
Vierge et
saint Jean sont représentés sur le
registre
inférieur du fût-stèle,
surmontés
d'un personnage ailé, qui pourrait
être un
ange
ou bien l'
Archange saint
Michel. Une première inscription est gravée
à la
base du fût-stèle :« [DI]SES KREITZ IST
AUFGERICHTET
WORDEN DURHC CHAT[ARI]NA BIKARD ZUR
EHRE CUTTES UND ZUM ANDE IHRES UNGLIIK : HIER AUF DIESEM BLATZ VERST
VATERS KARL BIKARD ». Une seconde inscription figure sur le
côté gauche, dans un losange : « M. /
LENEL ».
Il pourrait s'agir du nom du sculpteur, tout comme pour la
croix située sur le chemin de la ferme de
Gentersberg,
à
Breidenbach (
4).
5. Église
Saint-Wendelin
Une
croix monumentale est adossée à la
façade occidentale de l'église Saint-Wendelin
de Schweyen,
à droite de la porte. En grès rose peint en
blanc, il
s'agit d'une croix à fût-stèle droit
galbé
en plan et socle droit. Elle date vraisemblablement de la
première moitié du XIXe siècle, en
remployant un
élément datant sans doute de l'époque
gallo-romaine pour le socle. Le fût-stèle
représente quatre personnages, répartis en deux
registres
de deux : on découvre sainte Marguerite -
transperçant le
dragon avec la Croix - et saint
Wendelin
- patron de la paroisse - sur le registre inférieur, ainsi
que
sainte Apolline - invoquée contre les maux de dents, elle se
tient la mâchoire avec un linge - et saint Jacques -
reconnaissable aux coquilles cousues sur ses manches - sur le registre
supérieur. Plusieurs têtes d'angelots
sont
représentées : on en voit trois sur le
fût et
deux au sommet du croisillon. La colombe du Saint-Esprit figure au
sommet du fût, dans une nuée
rayonnante. La croix a été
restaurée par Étienne
Jung de Walschbronn en
2004 (article
du Républicain Lorrain)
et, au niveau du socle, une dalle de béton a
été
posée sur le massif en grès rouge qui pourrait
dater de
l'Antiquité (5).
II. Croix de chemin
1. Croix Meyer
Une croix de chemin se situe en bordure de la route
départementale 85, sur la route de
Rolbing
: on la découvre tout près de la
chapelle
des Saints,
à droite de la route. En grès gris, il s'agit
d'une croix
à fût-stèle galbé,
élevée en
1827 aux frais de la famille Meyer. La croix semble avoir
été restaurée en 1865 par Adam
Buchheit, puis en
1979 : un croisillon moderne en fer est alors intallé. Sur
le
fût, elle représente saint Pierre tenant la clef
du
Paradis et accompagné du coq, ainsi qu'un saint qui pourrait
être saint Jean ; le registre supérieur du
fût est
occupé par la colombe du Saint-Esprit, entourée
d'une
gloire et surmontée de deux têtes d'angelots
ailées. La
Sainte Famille en marche figure sur la face du
socle,
encadrée par deux arbustes. Au revers de la croix, un coeur
dans
une nuée rayonnante est caché par la patte de
renfort.
Une première inscription figure à la base du
fût-stèle et précise les conditions
d'érection de la croix : « DIESES KREUTZ
HAD LASEN
AUFRICHTEN ZUR LOB GOTTES JOHANNES MEYER UND TERIG MEYER UND ANNA MARIA
MEYER 1827 ». Une seconde inscription figure sur le
côté du socle et précise : «
ADAM BUCHHEIT
1865 », ce qui pourrait être la date d'une
restauration de
la croix (
note 1,
6).
2. Chemin du Teuffelsberg
Une croix de chemin a été
érigée en bordure du chemin du
Teuffelsberg,
qui débute à gauche, juste en face du
cimetière du
village. Elle était située à une
centaine de
mètres, au sommet d'un talus et près d'un poteau
de parc,
en un lieu-dit nommé
Gehannes
Acker.
En grès gris, il s'agit d'une croix à
fût droit
à niche et socle droit. Elle est dressée
à cet
endroit durant la première décennie du XVIIIe
siècle - elle porte la date 170., le dernier chiffre
étant illisible -, en souvenir de Fridrich Schefer. En
effet,
« c'est lors d'un fameux 28 juillet 1705 qu'un coup de feu
tiré par un maraudeur français, tua l'honorable
Frédéric Schefer » (
article
du Républicain Lorrain).
C'est sa veuve, « issue de la famille la plus riche du
village
», qui fera ériger la croix sur le lieu du crime.
Avant la
dernière restauration, seuls le socle et la base du
fût
demeuraient en place, les autres fragments étant
entassés
derrière le talus. La croix est restaurée en 2004
par
Étienne Jung de
Walschbronn
et elle trouve désormais place à
côté du cimetière de
Schweyen.
La croix est décorée d'une fleur dans un
cartouche (
7).
3. Moulin
Une croix de chemin est érigée à
proximité
du moulin. En grès sculpté, il s'agit d'une croix
à fût-stèle et socle droits, datant
très
vraisemblablement de la première moitié du XIXe
siècle.
Saint Jean et
saint Pierre, tenant la clef du
Paradis et
accompagné du coq de son reniement, occupent le registre
inférieur du fût, tandis que la
Très
Sainte Vierge
et un saint évêque non identifié sont
représentés sur le registre supérieur.
Au-dessus,
la
colombe du Saint-Esprit est entourée d'une gloire
rayonnante (
8).
4. Heiligenhäusel
« Sur la route de
Rolbing, au lieu-dit
der Grosse Wald, une croix de
chemin de la première décennie du
XIXe siècle,
se dresse à droite de la
chapelle des Saints,
à laquelle elle a sans doute donné son
nom. Sur le fût galbé
en plan sont représentés sur deux registres un
saint évêque et la
Vierge du calvaire,
saint
Wendelin
et
sainte Marguerite, tous les deux très
vénérés à
Schweyen.
Le Christ porte un curieux
perizonium noué
en torsade » (
9). L'évêque pourrait être
saint Blaise,
vénéré autrefois dans la
chapelle comme les
deux autres. La croix porte la date 180.,
le quatrième chiffre étant invisible. Le
décor est constitué de symboles macabres tels que
le
crâne et le tibia, ainsi
qu'une tête d'angelot
ailée. En grès gris peint en blanc et en
polychromie pour
les personnages, il s'agit d'une croix à
fût-stèle
droit de plan galbé, avec croisillon en croix latine et
socle
droit. L'oraison jaculatoire « O CRUX AVE SPES UNICA
»
figure au sommet du fût-stèle et une
tête d'angelot
ailée trône au sommet du croisillon. Le socle en
grès rose n'est pas d'origine mais a
été refait
récemment (
10).
III. Notes et références
1. Notes
2. Traductions
1.
3. Références
IV. Annexes
1. Bibliographie
- HENNER (Gérard, dir.), Schweyen. Documents et
témoignages, t. 1-2, Lemberg, Imprimerie
Neiter, 1994-.
- JACOPS (Marie-France), GUILLAUME (Jacques), HEMMERT
(Didier), Le
Pays de Bitche (Moselle), Metz,
Éditions Serpenoise, 1990, p. 122.
- Républicain
Lorrain : articles du 27 mai 2004
concernant la croix de l'église et du 28
avril 2004 concernant la croix Schefer.
2. Liens internes