Dorst

Le petit village de Walschbronn se situe à l'extrémité Nord-Est du Bitscherland et à la frontière allemande, en pays découvert. Il se situe dans la paisible et verdoyante vallée du Schwartzbach, un affluent de la Horn, sur la route qui mène de Volmunster à Pirmasens. Le patrimoine du village est assez riche, puisqu'il possède la belle église Saint-Benoît, détruite en 1754 et reconstruite en 1785, les ruines du château du Weckersburg, construit au XVe siècle et dominant le village, à l'endroit où est érigé le monument au Sacré-Cœur, qui veille sur le village. On peut également découvrir le petit écart de Dorst, avec sa chapelle catholique et son cimetière mennonite, ainsi que la belle ferme de 1801 située dans la rue des Juifs.

Table des matières

I. Histoire
III. Lieux et monuments IV. Notes et références V. Annexes
 
II. Cultes

1. Notes
1. Bibliographie
2. Références
2. Liens internes

I. Histoire

Lorsque l'on quitte Waldhouse, après le stade, la route se fait sinueuse et nonchalante, pour coller au cours de la rivière, en s'accrochant au rebord du Galgenfeld : ce champ du gibet rappelle les droits de justice de la prévôté de Walschronn. Nous sortons de la grande couverture forestière, ce Wasgau qui représente la partie boisée de l'ancien comté de Bitche. Devant nous, cette belle campagne, épanouie entre fenaison et moisson, c'est le pays ouvert, le Imgau, la partie labour et élevage, quand affleurent le calcaire et les argiles. L'étroite complémentarité de ces paysages, de leurs coutumes, de leur mode d'exploitation, du parler même des habitants n'est pas le moindre des charmes du pays de Bitche. Pareil à Janus, notre pays a deux visages, la rigueur et le sourire. Il faut être initié pour avoir le droit d'en lire des moindres frémissements.

Notre route est escortée d'humbes calvaires, anciens ou très récents, dont la tâche est de continuer à christianiser ces paysages si bien ordonnés par le travail des hommes. Le hameau de Dorst apparaît au détour du chemin, rassemblant tant bien que mal quelques longues maisons à l'apparence si grossière qu'on les dirait provisoires. Dorst, pour résumer, c'est un pont, une chapelle et ces lourdes bâtisses sans crépi. Pourtant, il y avait là, jadis, un vrai village, car la terre est bonne et la peine pas plus lourde qu'ailleurs. Ce village, l'un des plus éloignés de la seigneurie de Bitche, dont il faisait partie, fut détruit au cours des ravages successifs que les guerres infligèrent à ce pays. Le village s'est donc racorni jusqu'à finir en ce petit hameau, qui regroupe un troupeau de bâtiments sans ordre, autour d'un vieux moulin sur la Horn. Car même notre rivière ne s'attarde pas, tant l'endroit est froid, presque lugubre.

La petite chapelle Notre-Dame-de-Pitié (photographie de la section de Bitche du Club vosgien). Le cimetière anabaptiste (photographie de la section de Bitche du Club vosgien). Une statue de l'Immaculée Conception trône à l'extérieur de la chapelle. Le cimetière anabaptiste (photographie de la section de Bitche du Club vosgien).

Le ruisseau de la Horn abandonne soudain la petite route pour s'acquitter de sa mission de garde-frontière entre le ban de Riedelberg en Allemagne et celui de Rolbing en France. La rivière s'est beaucoup élargie et roule des flots puissants. Certains jours, quand orages ou pluie diluvienne s'abattent sur le paysage, le courant devient impétueux et charrie tronc d'arbres et poteaux arrachés aux parcs. Le débit est impressionnant, tant la violence semble contenue. Autour des fonds humides, qui entourent la rivière, l'herbe vient bien et les nombreux troupeaux de vaches, de veaux, de chevaux en profitent sans trop se plaindre. D'ailleurs, la ferme du Dorsterhof, à gauche de la route, vous étonnera certainement, par son immense cour pavée, son corps de logis près du ruisseau de Breidenbach et ses bêtes magnifiques, en stabulation libre dans des corrals que l'on pourrait sans mal imaginer texans ou argentins.

Du point de vue administratif, le hameau de Dorst constitue une annexe des communes jumelées de Waldhouse et de Walschbronn, la limite des bans communaux serpentant entre les maisons et enjambant le ruisseau de la Horn. La localité est située dans le canton de Breidenbach de 1790 à 1801, avant de passer dans celui de Volmunster. La ferme voisine du Dorsterhof, à proximité du hameau, appartient quant à elle à la commune de Waldhouse.

II. Cultes

Du point de vue spirituel, le village est une annexe de la vaste paroisse de Walschbronn, tout d'abord situé dans l'archiprêtré de Hornbach, aujourd'hui en proche Allemagne. Le hameau est passé avec l'église-mère dans l'archiprêtré de Volmunster en 1802, lors de la réforme des circonscriptions ecclésiastiques, calqué sur le canton. Une humble chapelle, dédiée tout d'abord à Notre-Dame-de-la-Pitié, est érigée en 1706 par Jean-Frédéric Zoller, receveur et admodiateur du duc de Lorraine. Reconstruite après la seconde guerre mondiale, la chapelle est désormais dédiée à Notre-Dame de la Salette, dont une statue domine l'autel (1, 2). 

III. Lieux et monuments

À l'écart du hameau, quelques dizaines de mètres à gauche après les dernières maisons et la chapelle, on découvre le cimetière mennonite : en plein champ, on le trouve à proximité du Dorsterhof. Cette grande ferme est exploitée depuis plus d'un siècle par des familles mennonites, paysans protestants venus dans le Bitscherland à la fin du XVIIIe siècle et fort respectés dans la région pour leurs connaissances agricoles très approfondies. Plusieurs tombes intéressantes du XIXe siècle sont encore visibles. L'iconographie repose sur des règles communes : on repère ainsi des décors végétaux riches, une absence totale de croix, ainsi que des fréquentes citations de la Sainte Bible. La tombe du fermier Joseph Haufer de Dorst est caractéristique : elle se compose d'une stèle, élevée en 1871, et décorée sur la face d'une main qui tient un bouquet de roses et d'une lourde grappe de raisins issue d'une palmette (3).

IV. Notes et références

1. Notes

1. L'un de ses descendants, le chevalier Charles de Zoller, né à Bitche en 1773, a été l'un des compagnons du marquis de La Fayette lors des guerres d'indépendance des États-Unis d'Amérique.

2. Références

1. Base Mérimée : notice de la chapelle de Dorst (page consultée le 21 septembre 2012).
2. ROBIN et WEISSENBACHER, 1971, pp. 211-212.
3. JACOPS, GUILLAUME et HEMMERT, 1990, p. 131.

V. Annexes

1. Bibliographie
2. Liens internes

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