Gare de Bitche

Située au cœur du pays de Bitche, dans une dépression bordée de vertes collines boisées où se croisent les routes de Sarreguemines à Haguenau, de Sarreguemines à Wissembourg et de Saverne à Pirmasens, la charmante petite ville de Bitche possède un très grand ban de 4040 hectares, le second après celui de la commune voisine de Mouterhouse. Elle est implantée en bordure du pays couvert, dans une zone cependant fort défrichée. Les seuls ruisseaux qui irriguent cette cuvette marécageuse sont la Horn au nord, et un rû né de l'étang de Hasselfurth qui alimente jusqu'à son assèchement en 1820 le Stadtweiher, au pied de la citadelle. Au milieu de la dépression se dresse une étroite barre rocheuse de grès rose, longue de 475 mètres et dominant la plaine de près de cent mètres, qui a porté successeivement le château puis l'imposante et majestueuse citadelle, fierté de la cité et de son pays. Trois agglomérations d'inégale importance se forment à ses pieds, pour former plus tard la ville de Bitche, entourée très tôt d'une muraille et percée de deux portes. L'actuelle gare de la ville de Bitche est située en hauteur, en bordure de la route sortant de la cité fotifiée pour mener vers Niederbronn-lès-Bains et l'Alsace. Le bâtiment est érigé en 1902, durant la période de l'annexion allemande, à proximité de la porte de Strasbourg, afin de remplacer un bâtiment plus petit, datant pour sa part de 1869 et détruit pour l'occasion.

La gare et l'imposante citadelle. L'ancienne gare en 1870. La gare de Bitche depuis le plateau de la citadelle. La nouvelle gare en 1910.

Table des matières

1. Construction
2. Reconstruction
3. Bibliographie

1. Construction

Afin de désenclaver la place-forte de Bitche et permettre l'acheminement rapide de troupes vers ce point stratégique de la frontière franco-allemande, la construction de la voie ferrée Sarreguemines-Haguenau via la cité bitchoise est entreprise en 1868-1869. Tous ces travaux attirent une forte main d'œuvre en ville, dont le commerce local en tire un large bénéfice. Une première gare est donc construite, pour des raisons stratégiques, en matériaux légers. Sur la supplique du conseil municipal, l'empereur Napoléon III rectifie lui-même le tracé de la voie en 1869 pour installer la gare près de la ville et non au-delà, comme le veulen les autorités militaires. Pour renforcer l'importance stratégique de la place-forte de Bitche, un champ de manœuvres et de tirs est constitué en 1900 à proximité de la ville par le rachat de 3 285 hectares de terrains presque totalement forestiers. Pour procéder au débardage du bois sur ces terrains, une voie ferrée forestière est construite sur une longueur de seize kilomètres à partir de l'actuelle gare de la ville.

Le quartier de la gare, à Bitche. La façade de la gare bitchoise. La nouvelle gare de Bitche au début du XXe siècle. Le quartier de la gare, à Bitche.

2. Reconstruction

Guillaume II (1859-1941), empereur allemand de 1888 à 1918, visite le nouveau camp de Bitche le 14 mai 1903 et, pour cette grande occasion, il est même décidé de détruire la première gare. Elle est remplacée par un nouveau bâtiment, plus spacieux et plus adapté au trafic moderne, l'ancienne étant devenue trop petite pour desservir Bitche et son nouveau camp militaire. On l'agrémente d'un hall d'honneur, afin de mieux recevoir l'illustre hôte, venu l'inaugurer ce jour de mai 1903. Le style de la nouvelle gare, avec son donjon, marque également mieux la puissance de l'Empire allemand. Son architecture serait inspirée de celle du restaurant du Kaisergarten à Oberhausen. Le gros œuvre étant achevé depuis le début de l'hiver 1902, il ne reste que les travaux de finitions qui sont exécutés « avec une activité fébrile ».

La nouvelle gare en 1922. La gare et la citadelle de Bitche. La gare de Bitche en 1967. La gare de Bitche.

3. Bibliographie

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