Oratoires de Lengelsheim

Situé en pays découvert, un peu à l'écart de la route de Bitche à Deux-Ponts, le village de Lengelsheim s'est développé le long des ruisseaux du Bittenbach et de l'Himersbach, qui confluent en contrebas de l'église Saint-Laurent pour former le Breidenbach. Bien que totalement détruites au cours de la seconde guerre mondiale, les maisons ont retrouvé au moment de leur reconstruction leur volume et leur allure générale d'autrefois.

Table des matières

I. Oratoires à la Sainte Vierge	II. Notes et références	III. Annexes
1. Grotte Notre-Dame		1. Bibliographie
2. Grotte de Lourdes		2. Liens internes

Le site de la grotte Notre-Dame se situe un peu à l'écart du village de Lengelsheim, à peine quelques mètres après les dernières maisons, en bordure de la route montant vers Volmunster. Sur place, une petite plaquette a été installée par les bénévoles du village et présente l'historique de l'humble oratoire :

« La grotte de Lengelsheim, c'est avant tout l'histoire de son concepteur. Jean Fromholz était issu d'une famille de huit enfants à Lengelsheim, aux environs des années 1843-1845. Un des frères était prêtre à Saint-Avold et trois de ses sœurs religieuses. Des vocations aussi nombreuses témoignent de l'éducation profondément chrétienne que les parents Fromholz avaient prodigué à leurs enfants. Quant à Jean Fromholz, il est demeuré laïque [laïc], mais sa vie était également imprégnée d'une piété peu commune, qui s'est extériorisée dans ses œuvres. Il devait avoir 18 ou 20 ans quand il a commencé en 1863 à tailler l'immense rocher qui émergeait d'un terrain appartenant à sa famille, dans la montée du chemin de Volmunster. Pour réaliser le projet qu'il avait en tête, il taille dans le roc une excavation assez profonde pour y installer la statue d'une Vierge, qu'il avait lui-même sculptée dans le bois. On ne s'étonnera dès lors plus que 34 années se sont écoulées avant que l'ouvrage soit terminé, car Jean Fromholz exécuta ses travaux pendant ses loisirs. Quand l'œuvre fut achevée, il prit le bâton de pèlerin et s'en alla à Lourdes à pied comme faisaient les pèlerins du Moyen-Age, traversant le pays pour se rendre à Saint Jacques de Compostelle ou d'autres hauts lieux de la chrétienté. 

Jean Fromholz avait planté devant son chef-d'œuvre quelques sapins, qui sont aujourd'hui des arbres majestueux entourés de lierres. L'endroit est devenu peu à peu un petit lieu de pèlerinage, fréquenté notamment par des mères qui venaient y implorer la guérison des affections eczémateuses de leurs enfants. De plus la paroisse s'y rendait en procession le jour de l'Assomption. Mais tout cela, après la Deuxième Guerre mondiale, l'exode en Charente, cinq années d'absence, les spoliations, était tombé dans l'oubli. Néanmoins plusieurs travaux d'aménagement, sont venus compléter l'œuvre de Jean Fromholz. Les statues de Saint Etienne, patron du diocèse de Lengelsheim, retrouvées toutes deux intactes dans l'église de Guiderkirsch [Guiderkirch] en 1945 y ont trouvé refuge à côté de la Vierge, qui n'est malheureusement plus celle Jean Fromholz car elle a été dérobée il y a quelques années par les personnes peu respectueuses du patrimoine. Elle a été remplacée très rapidement. En 1991, M. Fabing fit don d'une splendide statue [du Sacré-Cœur] en pierre de taille en l'honneur de Dieu. Cette installation fut effectuée par Aloyse Schwartz.

Si tout le monde avait presque oublié la grotte de Lengelsheim et l'histoire qui s'y rattachait, un homme, Aloyse Fabing, un lointain parent du concepteur de la grotte, lui ne l'avait pas oublié. Il n'attendait que sa retraite pour s'occuper davantage du sanctuaire. C'est chose faite depuis de longues années déjà. Il suffit de voir ce lieu pour comprendre quelle ardeur il a fallu à M. Fabing pour créer et entretenur ce « petit paradis ». Mais à 86 ans, sa santé ne lui permettait plus d'effectuer le dur labeur journalier qu'est l'entretien de cette grotte, son voisin, Aloyse Schwartz a repris le flambeau sans hésiter. Dans la succession de M. Fabing, après avoir repeint la grotte, il a, sur toute la longueur du terrain, installé de nouveaux bacs à fleurs au bord d'une allée centrale gazonnée, entre deux rangées de sapins. Dans ce cadre de verdure, et grâce à des heures de travail quotidien, M. Schwartz, aidé de sa femme, a fait éclore une profusion de fleurs, une merveille multicolore qui embaume l'air de ses parfums. » (1)

La grotte Notre-Dame de Lengelsheim, située dans un très beau cadre bucolique, constitue un agréable but de promenade fort apprécié. Elle est très facilement accessible depuis la route qui permet de rejoindre le village depuis la route de Bitche à Zweibrücken. L'humble oratoire populaire, entouré d'une belle grille en fer forgé, fait l'objet de soins passionnés de la part des habitants et est très priant, tout spécialement quand la belle saison arrive et qu'éclosent toutes les fleurs qui agrémentent si bien le lieu de dévotion. Les bancs installés sur le site permettront un repos ombragé et l'occasion d'un temps de paix et de recueillement.

Une belle réplique de la grotte de Massabielle est érigée en bordure de la rue de la grotte. Creusée dans un rocher de grès qui surplombe le chemin, il s'agit d'une grotte qui ne prétend pas être une copie exacte de la grotte sainte de Lourdes. Le petit oratoire est dominé par une belle croix en fer forgé, qui est située sur un bloc de grès gris sculpté ; sur ce bloc figure la parole que la Très Sainte Vierge a dite à sainte Bernadette pour lui dire qui Elle était : « Ich bin die Unbefleckte Empfängnis » (Je suis l'Immaculée Conception). Sur le même bloc de grès gris est représenté le pélican, qui ouvre son cœur pour nourrir ses enfants : il s'agit d'un très ancien symbole chrétien qui renvoie au Christ, qui donne Sa vie pour sauver les hommes. Le petit oratoire est entouré d'une belle grille en fer forgé et un filet d'eau apparaît dans la grotte, tout comme dans la cité des Pyrénées. Un banc est installé à côté de la grotte, d'où le panorama est très beau, sur le village de Lengelsheim et son église Saint-Laurent.

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