Freudenberg

La ferme du Freudenberg (aussi appelée en allemand Freudenbergerhof ou encore Schatzehof) règne majestueusement au sommet d'une colline, dominant tout à la fois les localités de Bitche, Schorbach, Reyersviller et Holbach. Elle se situe sur la route menant de Bitche à Petit-Réderching, un peu avant le petit village du Légeret.

Histoire

Lorsque au XIIIe siècle, les croisés aperçoivent le but de leur long pélerinage, Jérusalem, la ville sainte, ils appelent la colline sur laquelle ils ont pris pied Mons Gaudii, le mont de la Joie, le fameaux Montjoie de notre vieux cri de guerre. Et en ce jour du 22 mai 1271, quand le bon roi Phillippe III ramène sur ses épaules les précieux ossements de son père, le Saint-Roi Louis, des croix sont dressées sur la route à tous les endroits où il s'est arrêté pour se reposer entre Notre-Dame et Saint-Denis. On appela donc sept de ces monuments des Montjoies. Or le Freudenberg est un autre haut-lieu de la vie religieuse, puisque c'est d'ici que nous pouvons à notre tour découvrir le sanctuaire qu'il annonce. La vallée devant nous commence à vibrer et le son d'une cloche monte, comme par gradins, jusqu'à nous. On baptise dans cette vallée et d'emblée nous sommes saisis par la gravité et la joie du mystère chrétien. Nous sommes orientés aussi puisqu'au travers des frondaisons jaillit le clocher austère et placide d'un village : Schorbach et sa très belle et ancienne église Saint-Rémi. C'est la première et jusqu'à la Révolution l'unique paroisse de la région de Bitche ne relevant pas de la puissante abbaye cistercienne de Sturzelbronn

La ferme du " Freidenbergerhof " vers 1910. La ferme du Freudenberg depuis les hauteurs de Schorbach. La ferme du Freudenberg, sur la route du Légeret, en 1945 (photographie conservée aux archives municipales de Sarreguemines). La ferme du Freudenberg sur la carte des Naudin : la cense de " Freideberg ".

Guerre franco-allemande de 1870

Durant le conflit et le siège de la ville de Bitche, la ferme du Freudenberg est aux mains de l'armée allemande. Encouragés par le succès de leur sortie précédente, les Français livrent une légère escarmouche le 1er septembre 1870 à seize heures trente à proximité de la route de Sarreguemines. Dans la nuit du 3 au 4 septembre 1870, le commandant Louis-Casimir Teyssier, responsable de la place de Bitche, fait exécuter une autre sortie de diversion à partir du camp retranché, destinée à reprendre possession des environs de la route de Sarreguemines. Huit cent soldats se divisent en trois groupes distincts avec les missions suivantes :

Mais les Allemands sont sur leurs gardes, l'effet de surprise échoue et le combat qui suit dure trois heures, obligeant finalement les Français à battre en retraite. Les pertes bavaroises s'élèvent à neuf soldats, deux officiers et à vingt-neuf blessés, alors que les soldats du commandant Teyssier déplorent neuf tués, soixante-deux blessés et trente hommes faits prisonniers par les Bavarois. Ces violents combats ont lieu à l'endroit appelé Milchenbach à gauche de la route de Sarreguemines. Le quartier général allemand se trouve d'ailleurs non loin de là, dans la ferme du Freudenberg. Ce jour est d'ailleurs un jour de joie pour les Allemands qui apprennent la défaite de Sedan.

Seconde guerre mondiale

Durant la construction de la ligne Maginot, le site du Freudenberg, sur un promontoire stratégique, est choisi pour l'édification d'une casemate, d'un abri d'intervalle (caverne) et d'un observatoire.

Bibliographie

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